So phare away…Une exclusivité NETFLIX : la dernière fois que j’avais lu cette phrase, j’étais a 90 minutes d’amortir mon abonnement du mois de février avec l’excellent « The ritual ». Alors autant vous dire que cette nouvelle annonce, entichée de son casting relevé et par le réalisateur du surprenant « Ex machina », j’étais plutôt du genre émoustillé, pour ne pas dire excité comme un fauve !
Et en général, c’est plutôt mauvais signe chez moi car soit je fini toujours par mordre mon dompteur (…tel un fauve) d’allégresse, ou par éclater ma télécommande de déception (…emoustillé). Autant dire qu’en clair, je ne fais pas la demi-mesure… Le générique final n’avait pas entamé ses premières notes que je n’avais plus de son, plus d’image, tout du moins plus rien pour interagir sur ma TV, émoustillé que je fus…
L’intro bavarde, les premiers et rapides éreintant allers et retours passé/présent, une intrigue d'emblée assez nébuleuse…j’avais compris qu’à défaut de piger l’histoire je risquai fort de m’ennuyer comme un rat mort (je sais, je n’ai jamais compris cette expression, mais compte tenu du scénario, son emploi me parait approprié ).
Sous couvert d’un phénomène plutôt étrange, un « miroitement », qui va prendre la forme d’un mur en mode « aurore boréale », une équipe de cinq filles part à l’aventure afin de percer son secret et rejoindre un phare sur lequel c’est écrasé une météorite, ce qui l’expliquerai peut-être. Car la chose agit « comme un prisme » (c’est la géomagnétiste qui le dit !) et déforme la réalité et le temps, brouille les signaux de communication. Comment ? « En déviant et décomposant la lumiére ». Et donc, toute forme d’organisme vivant dans le miroitement, appelé aussi Area X, voit son ADN modifié (c’est clair, non ??).
C’est ainsi que nos cinq baroudeuses, équipées tel Big Arnold et ses potes au moment de pourchasser le Predator, s’enfoncent dans un pseudo néo-jungle fantastico-modifiée (on va faire simple !) et vont se retrouver confrontées aux pires monstruosités que le truc (je vais pas vous le répéter chaque fois !) a forcément provoqué , comme des pantins en herbe qui prennent forme humaines en poussant (imaginez des épouvantails !), des fleurs qui mutent en fleur (truc de ouf !) , un crocodile avec des dents de requin (c’est elle qui le dis, je ne suis pas paléontologue, ni prof es-squale ! ) , mais aussi un ours très ADhaineux.
Merci d’ailleurs à ce monstre de nous offrir à la 76e minute (ne me remerciez pas…) LA scène puissamment Gore et qui aurait pu faire, si elle avait duré autant (76 minutes), un excellent survivor en zone Monster movie .
Mais rien de tout cela, les acteurs se contentant le plus souvent de réciter leurs textes dans d’interminables scènes de bavardages, après une petite balade sur de jolies barques dans un joli parc botanique avec plein de jolies fleurs colorées, des arbres vert, des Yuccas, et de l’eau (pour faire flotter les embarcations, note de l’auteur pour éviter que vous perdiez le fil).
Une menace aquatique aurait pu magnifiquement ouvrir le bal, mais le beau squale CGIsé crèvera en 23 secondes…. !
Bon je continue à vous expliquer mon émoustillement ou j’arrête ?? Ok, j’arrête !
Alex Garland nous sert de la SF intellectualisée, une soupe opéra (…) aux ingrédients complexes, à la narration confuse, rendant le message de fond quasiment intraduisible.
Okey on, il, nous, vous , ils, les gens, la presse, les grands amateurs de SF, les Bogdanov, Albert Einstein, diront qu’il y a plein de sous textes, de messages, de grandes allégories…stop ! Non , c’est très ennuyeux, point !
Si je veux de la puissante métaphore je me retape « 2001, l’odyssé de l’espace » voire « Prometheus » ou « Interstellar » ! Même Natalie Portman erre comme une âme en peine, alors que Jennifer Jason Leigh n’a jamais paru aussi peu concernée (ou alors par son cachet…). Quand a Oscar Isaac, à moins d’avoir gardé la guitare de Llewyn Davis pour gratter lui-même ces improbables notes folk qui parsèment le soundtrack du film, son interprétation est du niveau de l’ensemble : soporifique et insipide.
Ce n’est pas le décor très Giger de l’antre, au cœur du phare, qui rattrape le coté présomptueux et prétentieux de ce « Annihilation », sorti en salle aux USA et envoyé direct sur le satellite en France : merci les gars, mais la prochaine fois, envoyez-le sur TF1 svp !!