Il semble que depuis la tornade John Wick, l’Actionner sans concessions revienne à la mode. Ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre d’autant plus que comme l’Actionner moyen est foncièrement doté d’un scénario très con, c’est sûr les détails périphériques que se jouera l’adhésion ou la non-adhésion à la proposition. Préfère-t-on un héros ou un anti-héros ? Un qui morfle sévère ou un qui s’en sort sans une égratignure sur son costume immaculé ? Un qui obéit à un code d’honneur strict ou un psycho qui flingue à bout portant sans poser de questions ? Aujourd’hui, il y en a pour tous les goûts, il suffit de faire son marché. ‘Polar’ marque d’ailleurs sa proximité avec la franchise de Chad Stahelski puisque Mads Mikkelsen y joue Black Kaiser, un tueur à gages rangé des flingues qui n’est vraiment pas content que son ancien employeur vienne le tirer de sa retraite, surtout si c’est pour essayer de le tuer. Les ressemblances s’arrêtent là car si ‘John Wick’ a mis deux films pour se départir de son imperturbable premier degré, ‘Polar’ ne souscrit à une approche réaliste que dans la mesure de son approche “Comic” (ou plutôt “Webcomic” puisque c’est de là qu’il provient) : c’est à dire que tout y est baroque, caricatural, démesuré, ultra-violent à l’excès...génial, en somme ! Oui, il y a un twist final. Oui, il y a des moments où il semblerait presque qu’on veuille nous faire réfléchir sur la solitude du tueur à gages...mais vous savez quoi : on s’en fout complètement ! Ce dont on ne se fout pas, c’est de découvrir la dégaine de ceux qui le traquent (une bimbo manufacturée American honey, une Asiatique entre la veuve noir et le Ju-on, un russe à la dégaine de hipster,...) ou de les voir vider leurs chargeurs dans la panse d’un obèse, de suivre les crises de colère du chef des tueurs incarné par cet emblème vivant de la répulsion qu’est Matt Lucas, ou de suivre les efforts pathétiques de Black Kaiser pour essayer de s’occuper “normalement” d’un animal. Quand à Mads Mikkelsen, même avec sa moustache à la Tom Selleck, qu’est ce qu’il peut être Badass ! Bref, ce spécimen, aussi vulgaire, clinquant et mal élevé qu’il soit, m’a plutôt convaincu, justement à cause de ces quelques caractéristiques et du fait que pour une fois, l’absence de contrôle du contenu défendue par Netflix soit plutôt une bonne chose...