Un peu comme "Pain & Gain", Michael Bay s'octroie un pause petit budget entre deux Transformers. En l'occurrence, un film à "seulement" 50 millions de dollars, qui revient sur un fait réel. L'attaque en 2012, pour l'anniversaire du 11 septembre, de deux structures américaines à Benghazi, par des milices libyennes.
Attaques ayant conduit à la mort d'un ambassadeur américain et de plusieurs agents, qui avaient fait grand bruit aux USA. Mais ce qui intéresse Bay, c'est la défense acharnée qu'ont du mener un groupe de 6 mercenaires d'élites employés par la CIA.
Je vais être direct : on peut PRESQUE parler de film de la maturité tant plusieurs défauts habituels du cinéaste sont ici gommés, voire totalement absents. Si bien que "13 Hours" est probablement le meilleur film de son réalisateur.
Peu de levers/couchers de soleil gratuits. Pas de bimbo en bikini se trémoussant vulgairement devant la caméra. Pas trop de plans clipesques et m'as-tu-vu. Le réalisateur se veut plus sobre que d'habitude, ayant voulu rendre un hommage et s'ancrer dans la réalité.
La beauferie est elle-aussi presque absente... Presque car s'il n'y a pas d'humour lourd, nos héros sont des soldats d'élites burnés. Qui ont tout compris devant des diplomates ahuris, et des agents de la CIA surdiplômés mais largués par les combats. Sans parler des Libyens, dont il faut déterminer s'ils sont des "méchants" bons à abattre par paquet de douze pour sauver l'Amérique, ou des "gentils" lâches et inutiles. Vous l'aurez compris, la subtilité politique n'est pas de mise...
Par ailleurs, le film affiche des problèmes de narration/montage et de gestion de l'espace. Malgré seulement deux lieux et une poignée de personnages à gérer, il est parfois difficile de comprendre qui fait quoi et comment chacun s'est retrouvé où il est. Avec par exemple des inserts sur d'autres bases américaines ou séquences de crises, qui n'auront aucun utilité dans le récit.
Les scènes d'action urbaines sont également confuses. Michael Bay a clairement cherché à lorgner du côté "Black Hawk Down", avec un style caméra à l'épaule tremblotante, du sang, et des explosions/rafales permanentes. Je vais être honnêtes : les micro séquences en elle-même sont parfois bien ficelées, mais c'est le montage global qui pêche. On a davantage l'impression de voir une succession de pan pan boum boum qu'une bataille. Ridley Scott gagne haut la main...
Il faut quand même parler des acteurs, convaincants dans l'ensemble. Le réalisateur a opté pour des têtes connues mais pas de star pachydermiques. Ce qui apporte un peu de fraîcheur."
A l'arrivée, "13 Hours", malgré ses défauts, est plutôt une bonne surprise quand on connait la carrière de Michael Bay. Il fut cependant un échec en salles, son titre obscur et son affiche hideuse n'aidant pas. Il se murmure cependant que le film a cartonné en vidéo...