13 hours : Un film d’action géopolitique… et de vision du monde.
Pour beaucoup Michael Bay est un réalisateur de blockbuster, bien calibré, et/ou les neurones peuvent se reposer. Il n’y a rien d’autres à voir lorsqu’on va voir un de ces films… Enfin, c’est ce que l’on pense, parce-que ça serait méprisant de percevoir Bay comme un réalisateur sans réflexion et le roi des films nanars et de type de série B.
Parce que oui, que l’on le veuille ou non, Bay a une marque fabrique et ses films forment une œuvre. Son thème principal, son fil conducteur, c’est la confrontation de l’humain et de ses choix qui peuvent avoir de grandes conséquences.
Il est vrai, qu’à première vue, Bay a une perception très nationaliste, patriotique de son pays : il y a le bien et il y a le mal ? Il y a toujours un ou des gentils et un ou des méchant. Reprenons, ses films :
Bad Boys : Les gentils, sont les deux guguss que sont Will Smith et Martin Lawrence et le méchant, Tchéky Karyo, un gros parrain de la drogue ;
Vient ensuite Rock avec Nic cage en bon agent du FBI qui doit déjouer un commando ayant pris la prison d’Alcatraz, pour ensuite propager un virus monstre.
Armageddon : les gentils astronautes face au terrible astéroïdes
Pearl Harbor : les soldats américains face aux méga-méchants soldats hippons
Transformers par exemple, les Autobots dirigés par Optimus Prime, face aux redoutables Decepticons dirigés par Mégatron .
Bref, j’arrête. Une vision que vous me diriez très américaine, très conservateur et ou l’étranger est le méchant. ( Un peu raciste, tout ça… Allons y pourquoi pas…
Sauf que voilà, ça serait trop simple et si on y regarde un peu plus près, il y a une vraie reflexion chez lui derrière la confrontation qui est souvent extérieures… C’est la confrontation même de l’intérieur. La confrontation entre hommes de terrain (soldats/ flics/ astronautes…) et hommes d’états qui pensent tout connaître, tout savoir, et que leur décision est toujours le meilleur choix sans avoir jamais été confrontée au terrain.
13 Hours est peu être justement son meilleur film par rapport à ce que je viens d’énumérer. Chez Bay, même si l’action passe avant tout, il y a dans chacun de ses films un regard politique. Dans celui-là, c’est un regard géo-politique,. Celle d’un groupe de militaire qui se retrouve encerclé par des terroristes dans leur base en Libye, à Benghazi, quelques jours après l’attentat du 11 septembre. Cette histoire vraie qui a laissé la vie à l’ambassadeur américain J. Christopher Stevens résume bien que les films de Bay ne sont pas simplement divertissants.
En effet dans ce film de guerre, la confrontation se situe des deux côtés :
En premier lieu, les terroristes qui prennent l’assaut, tuant ainsi le politique, les soldats, des innocents etc… De l’autre côté le chef de la CIA qui lui refuse l’intervention de ses soldats pour venir en aide aux victimes, ( dont l’ambassadeur) car ils sont seulement observant pour garder une pacification avec le pays. Et enfin des soldats qui eux, ont pour mission de sauver des vies en reniant l’ordre et l’autorité de leur chef…
Tout le film jongle, donc, entre les militaires de terrain et les militaires bureaucrates.
Il y a même cette scène qui est très drôle ou un jeune loup du côté administratif avec pleins de diplômes demande au traducteur ce qui se passe dehors. L’un des militaires lui dit : « viens en haut avec moi. Et tu verras… » Refusant de le croire et de lui parler (puisque miliaire et neuneu d’après lui), il préfère demander confirmation au traducteur qui valide la gravité de la situation.
Michael Bay avec une mise en scène brutal et vif, dénonce à travers ce film de guerre efficace et violent (certaines scènes sont insoutenables) la stupidité des bureaucrates. Qui en plus sont récompensé par leur inactivité.
Une nouvelle fois, Bay derrière son blockbuster continue son engagement et son soutien aux hommes de terrain qu’on méprise, et qu’on oublie un peu trop souvent.
En plus de ça, il y a une autre réflexion, qui montre que Bay tiens un engagement politique dans ses films… Ici dans 13 hours, c’est celle-là : faut-il absolument se mêler de la politique d’un pays pour le bien soi-disant de l’humanité et assassiné son prédisent-dictateur quand on voit ce qu’est devenu le pays par la suite ?
Un très bon film.