"Les Châteaux de sable" ne m'a procuré aucune émotion, le vide total à un point rarement égalé !
Cette histoire à la mise en scène alambiquée et artificielle, avec ces flash-backs sous forme de photos, avec cette voix off pénible (très typée nouvelle vague), ces retrouvailles qui se déroulent trop vite, sur 2 ou 3 jours avec un sujet aux multiples facettes, fait tout pour devenir lourde et décourageante.
En effet, curieusement cette jeune femme Eléonore (Emma de Caunes) décide de se faire accompagner par son ex-ami Samuel (Yannick Renier), afin de vendre une superbe maison en Bretagne dont elle vient d'hériter de son père...
Ce week-end, lui aussi sera également très curieux, on y parlera de deuil, on s'y disputera, on s'y réconfortera sur fond de cigarettes et d'alcool.
Puis on y rencontrera un agent immobilier féminin (Jeanne Rosa, très bien) qui va prendre beaucoup d'importance (?), ainsi que toutes sortes d'acheteurs potentiels...
Tout cela est fourre-tout au possible avec en plus la réapparition évanescente du père sous les traits d'Alain Chamfort, puis également la visite de son ancienne maîtresse, tous deux très justes...
Au milieu de ce décor planté, il reste bien sûr Eléonore qui a tout un malaise existentiel sur les épaules, qu'elle va essayer d'exorciser comme elle peut avec Samuel, dont surtout l'héritage de cette maison qu'elle reproche même à son père défunt !
Et oui une grande demeure bretonne en bord de mer dont on rêverait... On la comprend...
On est surpris d'ailleurs par rapport à l'esprit du film, de voir ces deux comédiens s'atteler à des travaux auxquels on ne croit pas du tout. Comme si il fallait absolument les faire s'intéresser à quelque chose, telle cette terrasse en bois qui concentre bizarrement tous leurs faits et gestes !
En effet, ce couple dont les échanges sont en fait le plus souvent agressifs, semble ne jamais se retrouver et n'échange sur rien de concret et de commun...
Il est en plus difficile d'entrer dans le travail de deuil revendiqué de ce film, tant la comédienne semble fermée et détachée, tandis que Samuel n'est pas trop impliqué.
On les regarde ensemble sans que rien ne paraisse justifier ou expliquer leur rapprochement apparent, si ce n'est le schéma classique et évident de l'homme qui va prendre la place du père !
Au final, le temps passe très (trop) lentement pour le spectateur qui voit ce trio évoluer sans trop comprendre pourquoi, sans qu'il puisse s'investir ou croire à leurs états d'âme même si les acteurs, s'expriment de temps à autre au public comme au théâtre !
Rien ne semble crédible et touchant à cause d'une mise en scène artificielle qui rend ce couple totalement désincarné, presque absent et lointain, puisque rien de ce qui les concerne ne nous importe...
Seuls quelques rares moments sont plus émouvants par la présence de Christine Brucher assez délicate.
Ce film bien dans l'ère du temps d'Olivier Jahan, à la fin archi prévisible, pourtant ni bâclé ni même totalement inintéressant dans ses idées ou ses procédés, ne réussit pas à nous captiver, nous interpeller par le moindre message ou une seule raison d'être.
On ressent plutôt le vide général d'un film creux, très surfait souffrant d'un traitement sophistiqué et inutile qui plombe ainsi les sentiments, les émotions...