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    Free Fire
    Note moyenne
    2,4
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    60 critiques spectateurs

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    selenie
    selenie

    6 346 abonnés 6 209 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 août 2017
    Au cinéma on montre trop souvent des protagonistes qui semblent tous des tireurs d'élite alors qu'en vérité rares sont les hommes maitres en la matière. Le scénario repose donc quasiment entièrement sur cet aspect. Le soucis c'est que Wheatley part sur une inspiration à base de faits réels mais décide ensuite d'en faire une sorte de comédie macabre teintée d'absurde, résultat on peine à y croire car ces personnages font beaucoup trop pieds nickelés. Malgré tout il y a bien un vrai délire pyrotechnique, parfois jouissif parfois agaçant, un film d'action expérimental qui ne manque pas de sel, souvent efficace et complètement décomplexé.
    Site : Selenie
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 29 juillet 2017
    « Free Fire » est un bon film d’action aux fortes teintes de comédie noire. L’histoire est simple mais particulièrement développée. L’intrigue se résume à ce que l’on rencontre habituellement dans les films d’horreur de type slasher, à savoir, qui va survivre à toute cette histoire. Un film où il n’y a pas vraiment de méchants et de gentils, mais dont les dialogues sont particulièrement divertissants. La distribution est magnifique avec de très bonnes performances, et où le physique est soumis à rude épreuve. L’influence de Quentin Tarantino est évidente, mais le film arrive à trouver son propre style, son propre rythme pour offrir un bon divertissement.
    Cinememories
    Cinememories

    487 abonnés 1 466 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 juillet 2017
    Ben Wheatley divise bien les spectateurs à la vue des retours sur son « High-Rise » l’an passé. Pourtant une œuvre loin de décevoir pour autant, il tend a marqué son territoire et son style de montage et d’écriture reste son arme de prédilection. On aura beau accuser à tort ses prises de risques, alors que la jouissance, pas proche mais comparable au genre déjanté de Tarantino, est bien présente. Le corps du film tient sur ses prouesses techniques, alors qu’il se cloisonne en huis-clos. Il s’agit d’un exercice, rappelons-le, sans réel enjeu dramatique au premier abord. Certains auteurs parviennent à trouver la faille et créent la surprise. On pense de suite aux « Huit Salopards ». Mais la force du discours n’est pas le point marquant du film et on ne parviendra pas à égaler le jeune prodige. Non, ici c’est la résonance des coups de feu à tout va qui a un sens profond.

    On reste simple de l’introduction jusqu’au clap final. On embarque dans une transaction courtoise et assez décalé dans la forme. La touche comique pointe son nez chez quelques protagonistes qui en sont la caricature même. Toujours dans l’excès, on notera des accoutrements singuliers, allant du moustachu des années 70 au costume flashy d’une époque antérieur. On joue alors énormément sur l’authenticité de cette époque, dépourvu de communication à longue distance pratique. Et lorsque l’intrigue s’emballe, c’est l’anarchie et la naissance d’une comédie d’action comme on l’attendait. Certains plans pourraient se confondre à des jeux vidéo, notamment les jeux de tir à la première personne, mais le réalisme des scènes fait que l’on pense avant tout à la cohérence.

    Essentiellement tourné chronologiquement, chaque déplacement dans l’entrepôt est millimétré. Le survival prend la forme humoristique décomplexée au cœur d’un No Man’s Land. On se tire dessus, on se blesse et on continue à se battre au nom de l’absurde et d’une mallette bien remplie. Si Chris (Cillian Murphy) et Ord (Armie Hammer) prouvent qu’ils sont encore au top, on y redécouvre de la fraicheur en Vernon (Sharlto Copley). Il représente la surprise du long-métrage et promet un divertissement de premier ordre. Quant à la seule présence féminine, Justine (Brie Larson) dévoile une face cachée qui la pousse à l’extrême. Les quiproquos dans lesquels chaque protagoniste est amené à se défendre est d’une absurdité sans nom. Grâce un montage alternant des punchlines et des échanges de plomb ricochant, on en rit pourtant. Nul besoin de prendre au sérieux un film dont les enjeux sont moindres. Il suffit de se satisfaire de cette scène, exploitant la totalité de son espace, bien que réduite à une tombe pour la plupart. Mais avant de quitter ce beau monde, ils auront le temps de noyer leur violence à coup de bras de fer déjanté.

    « Free Fire » relève ainsi le défi, expérimentant une fusillade moins testostéronée qu’il n’y parait. On finit par tomber sous le charme d’une réalisation qui offre avant tout avec générosité une partition chaotique. Le burlesque parade alors devant une confusion, si aléatoire qu’on en vient à l’accepter au détriment d’une profondeur émotionnelle que l’on sacrifie avec plaisir et sans regret !
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 26 juillet 2017
    Pendant les 18 premières minutes on nous sert des chansons horribles qui n'ont rien à voir avec une ambiance de malfrats.La réalisation de la négociation est très maladroite avec plein de faux-pretextes pour faire monter la colère.Une fois la sauce à ébullition, il reste une heure pour refroidir la viande.Cillian Murphy à la moustache pour paraitre bandit, mais ça ne prend pas, tout comme ce scénario au rabais.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 14 août 2017
    Pour être honnête d’entrée de jeu je dois reconnaitre que je ne suis pas un grand fan de Ben Wheatley dont l’iconoclasme de façade cache mal un manque de rigueur formel et jusqu'au-boutisme envers des concept par ailleurs toujours alléchant à la base. Et c’est encore le cas ici puisque le principe avoué du projet étais de faire, en gros, une immense scène d’action d’1h30. Soit, pourquoi pas. Sauf qu’il aurait peut-être fallut expliquer à Ben Wheatley comment ce construit une scène d’action. Et c’est là tout le problème du film. Dès le départ il n’y a pas de monter en tension avant que ça pète de partout et ce malgré le faite qu’il prenne son temps à poser ses personnages. Ensuite quand tout part en vrille il n’y a plus d’évolution. Ni dans la mise en scène mollassonne qui enchaine les champs contre champs, ni dans l’interaction des personnages qui ne reste que des perso fonctions et encore moins dans le crescendo progressif de la violence et de la dramaturgie qui aurais dû donner lieu à un climax au-dessus de la moyenne, vis-à-vis de l’ensemble du film. Mais le pire c’est dans la manière qu’as le réalisateur d’occulter purement et simplement le principe fondamental d’une scène d’action : la topographie. Ici, le questionnement de la gestion de l’espace n’as visiblement pas traversé l’esprit du réal ce qui donne à l’écran la sensation désagréable de ne JAMAIS savoir où sont les personnages dans le décor, qui tire sur qui, qui fais quoi dans son coin... Du coup si le film n’avait duré que 20 min et que cette scène, donc, aurais été placé dans n’importe qu’elle autre film on aurait dit qu’elle aurait été raté. C’est dire à qu’elle point, étiré sur 1h30, cela fini par être long et agaçant. Reste cependant le casting impeccable, Sharlto Copley en tête, excellent comme à son habitude et 2/3 vannes qui font mouchent. Mais avec un concept comme celui la Free Fire aurait pu devenir une référence du genre. En l’état il est un tout petit divertissement très vite vu et encore plus vite oublié. Ah putain si John McTiernan ou John Woo l’avait réalisé.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 6 juillet 2017
    Plus un exercice de style à l'image de la Corde de Hitchcock ou du Ballet Russe de Sokurov, ce film est néanmoins une belle oeuvre de série B, appréciable pour ses qualités plastiques et cinématographiques indéniables. Malgré la réception plutôt mauvaise de ce film en France, je le conseille vivement pour ceux qui savent apprécier le cinéma anglo saxon dans ce qu'il a de plus décallé.
    Christoblog
    Christoblog

    835 abonnés 1 684 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 juillet 2017
    Free fire est une nouvelle preuve de ce que l''on savait déjà : Ben Wheatley a un talent fou, qu'il n'exploite que de façon parcimonieuse.

    Comme souvent chez Wheatley, l'argument du film sonne comme une invitation à l'exercice de style : un gunfight en huis-clos dans un entrepôt, avec reconstitution des années 70 (donc sans téléphone portable, si vous pouvez imaginer cela).

    Evidemment, tout invite à penser à Tarantino : la fascination pour les armes, les punchlines égrenées comme des perles dans un collier, l'utilisation percutante de la musique, le rôle musclé et déterminant de la seule femme du casting (excellente Brie Larson), les situations sadico-ubuesques, etc. Mais là où Tarantino parvient à faire décoller sa fusée, Wheatley ne réussit malheureusement qu'à attiser notre curiosité avant de la lasser.

    Le film vaut donc surtout par l'intérêt qu'on pourra porter à ses "tronches" et à leurs interactions. Pour ma part, j'ai apprécié le jeu de chamboule-tout que propose le scénario, sans porter trop d'attention aux longueurs de la deuxième partie, et en jouissant du plaisir simple que procure une tête écrasée sous une roue de camion. Je rigole.
    dagrey1
    dagrey1

    100 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 juin 2017
    Une vente d’armes clandestine doit avoir lieu dans un entrepôt désert. Tous ceux qui y sont associés se retrouvent face à face : deux Irlandais, Justine, l’intermédiaire, et le gang dirigé par Vernon et Ord. Mais les problèmes s'enchaînent et la transaction vire à la bataille rangée.

    Sur le papier, "Free fire", la comédie d'action de Ben Withley avait tout pour séduire. La production de Scorsese, un scénario séduisant et un casting de premier choix: Cillian Murphy, Brie Larson et Sharlto Copley entre autres...

    Le résultat est pourtant très décevant. Après les 15 premières minutes pour "planter le décor" et mesurer accessoirement le "crétinisme" de certains protagonistes, la guerre éclate entre les 2 gangs qui se sont retrouvés pour une vente d'armes qui "part dans le décor" pour une histoire "domestique" entre deux des "seconds couteaux".
    Dés le début de la fusillade, on ne sait plus qui est qui, ça tire dans tous les sens et la plupart des personnages se retrouvent criblés de balles...ce qui ne les empêche pas de s'affronter jusqu'à l'extrême limite du film. La comédie d'action s'est donc transformée pour moi en un ballet brouillon, ennuyeux et confus. Les acteurs ne sont pas à blâmer, c'est un à mon sens la réalisation beaucoup trop chaotique qui fait sombrer l'ensemble dans le passable et le pauvre spectateur dans l'ennui. Même pour un film de 97 minutes, le scénario se révèle au final un peu creux si bien que le film paraît long.

    Pour les "gunfights", je conseille au réalisateur de revoir "Guet apens" de Peckinpah, "A toute épreuve" de John Woo ou "A bittersweet life" de Kim Jee-woon....je dis ça , je ne dis rien...

    La BO, plutôt rétro, contient même quelques instants "free jazz"...c'est dire!
    ffred
    ffred

    1 730 abonnés 4 021 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 juin 2017
    Avec deux ovnis comme premiers films (Kill List, Touristes) et un dernier (High-rise) plus décevant, on attendait Ben Wheatley au tournant. Ça se confirme donc, le réalisateur britannique semble rentrer dans le rang. Si Free Fire a tout de même quelques qualités, on reste malgré tout sur notre faim. La mise en scène est toujours sympathique, la direction artistique réussie, tout comme la bande-son. Le problème est le scénario. L’histoire est vue et revue. Et on pense beaucoup trop au Reservoir dogs de Tarantino. Reste un certain humour et un joli casting (Sharlto Copley, Brie Larson, Armie Hammer, Cillian Murphy, Sam Riley…) pour une belle direction d’acteurs. Ça se laisse certes regarder sans problème, mais aucune surprise jusqu’à un dénouement attendu et annoncé. Au final, on s'ennuie surtout et c'est bien dommage...
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 356 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 21 juin 2017
    Je l’aime bien ce Ben Weathley. Oui, ça c’est indéniable… Et si je l’aime bien, c’est parce qu’il tente toujours quelque-chose dans ces films. Soit il tente quelque-chose d’un point de vue formel, soit il se risque à explorer une forme de politiquement incorrect qui me plait bien… Mais bon, d’un autre côté, force est de constater que je rencontre très vite les mêmes limites avec ce bon vieux Ben, et malheureusement ce « Free Fire » n’échappe pas à la règle. Parce que bon, OK c’est cool d’assister à une vraie démarche de film de genre qui ne se prend pas trop au sérieux et qui essaye de partir dans un grand trip formaliste. Mais franchement, il faut aussi savoir être à la hauteur de ses ambitions. Vouloir faire tenir un gunfight en huis-clos sur une heure et demie, c’est certes culotté, mais encore faut-il être capable de remplir. Or, là – je suis désolé – mais au bout de vingt / trente minutes, j’en suis déjà à regarder ma montre pour me demander ce que le film va bien pouvoir être en mesure de proposer de plus que ce qu’il a déjà montré au départ. Et le problème, c’est que chaque minute qui suit ne fait que démontrer ce qu’on était en droit de redouter le plus, c’est-à-dire que – non – il n’y aura décidemment rien de neuf ni d’intéressant sur toute l’heure restante. Et franchement, quand il n’y a plus aucun centre d’intérêt, une heure c’est long, très long, surtout quand c’est répétitif… Le problème c’est que je trouve qu’en plus, rien ne marche vraiment dans ce film. Certes, techniquement c’est convenable, mais les choix d’écriture et de ton pour moi sont totalement contre-productifs. Je peux comprendre qu’on veuille construire ce gunfight autour de toute une bande de branques au vocabulaire et aux motivations simplistes, mais le problème c’est que je ne vois pas comment on peut se prendre d’intérêt et d’empathie pour eux, si bien que lorsque la fusillade commence eh bah… en fait on s’en fout un peu qu’ils se tirent dessus… et cela parce qu’on s’en fout d’eux en tant que personnages ! Autre choix déstabilisant : ce ton absurde et presque nanardesque. Encore une fois ça aurait pu s’avérer malin si cela avait permis de justifier quelques absurdités, mais là ça n’a été suivi d’aucune fantaisie véritable, si bien que du coup n’en est ressorti qu’un côté ridicule et fade qui a accentué chez moi mon détachement à l’égard des personnages et de l’action. En somme – il n’y a pas à redire – moi je trouve vraiment ce film mal écrit, mal pensé et mal fichu. Je n’ai pas cru aux enjeux de l’échange qui est à l’origine de la fusillade. Je n’ai pas ressenti la tension monter avant l’explosion du gunfight. Je n’ai pas été saisi non plus l’esprit déchaîné ou foutraque de cette confrontation interminable. Alors OK, c’est vrai que Weathley sait que tout cela est ridicule ; que tout n’est qu’un prétexte ; et qu’il en joue. Mais bon voilà quoi… Un film peut tenir combien de temps sur un postulat comme ça ? Pour moi ça me parait tellement évident que ça ne peut pas durer une heure et demi ! Désolé mais comment peut-on imaginer que personne ne se lassera de voir une demi-douzaine de protagonistes dont on a rien à faire se prendre des balles comme s’il s’agissait de simples cure-dents qui piquent et qui font boiter après ?! Mais zéro tension quoi ! Zéro intérêt ! Zéro dynamique ! Ralalah… Enfin bref, vous l’aurez compris, malheureusement je crois que je ne suis pas prêt de m’en sortir avec Ben Weathley. « Kill List », « Touristes », « High Rise « et maintenant ce « Free Fire ». Plus le temps passe et moins l’ami Ben ne semble préoccupé par la nécessité de développer, de durer, d’enrichir… Dommage parce que je l’aime bien ce gars… Vraiment… Mais bon… J’avoue qu’un jour ce serait quand même chouette que j’aime vraiment un de ses films…
    Flaw 70
    Flaw 70

    262 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 juin 2017
    Depuis le début de sa carrière, Ben Wheatley n'a été intéressé que par une chose. La quête de la violence de ses personnages. Peut importe le genre qu'il adapte, la comédie noire, le film d'horreur ou le thriller il pousse ses personnages dans leur retranchements et les regarde sombrer dans leur animosité refoulée. Comme si ces derniers n'ont attendus que ça toute leur vie. C'était d'autant plus visible dans son très bon et sous-estimé High-Rise où des individus de tout les jours se transformant en lie de l'humanité une fois que l'immeuble dans lequel ils vivent connait une panne de courant. Pourtant ils peuvent sortir, aller vivre ailleurs mais préfère se complaire dans la débauche et la violence. Dans cette quête d'ascension sociale, l'homme se rabaissant sur l'ordre moral. Des personnes à cran, prêt au moindre prétexte à exploser. C'est ce qui fait le cœur du cinéma de Wheatley et c'est le postulat central de ce Free Fire. Quand le cinéaste regarde du côté du cinéma d'action et enferme une bande de malfrat à la forte personnalité, le spectacle ne pouvait s'annoncer qu'explosif.

    Les premiers plans de Free Fire sont aériens, filmant la ville en suivant une camionnette qui fait son chemin à travers elle. La caméra se rapproche du sol comme lorsque l'on zoom sur google map, Wheatley descendant des hauteurs de son High-Rise pour venir se placer au ras du sol. Cette continuité inverse va marquer ce Free Fire qui s'impose sur bien des points comme un diptyque au précédent film. Toujours accompagné d'Amy Jump, sa femme, au montage et au scénario, Wheatley reprend le principe du huit clos de son High-Rise et le remodèle pour en faire un film opposé mais complémentaire. Ici les personnages ne sont plus dans un immeuble révolutionnaire mais un entrepôt abandonné et crade, ils ne cherchent plus à y rester à tout prix mais veulent désespérément en sortir tandis qu'eux-mêmes sont des individus très différents. Dans High-Rise, on suivait des monsieur tout le monde qui basculait dans les pires atrocités, alors qu'ici ce sont des criminels qui, au contraire, trouvent de la noblesse dans cette violence. Tout commence parce qu'un des personnages veut tuer le violeur de sa cousine. Un hasard étrange qui les réunit et qui va entraîner tout le monde à s'entre-tuer mais aussi à révéler leur vraie nature. Certains se battront par cupidité, d'autres juste pour ne pas mourir mais d'autres subissent le coup du sort et tente de faire au mieux, voire même de sauver des vies.

    Le film joue habilement avec nos nerfs dans sa première partie, faisait mine de faire exploser la situation avant de calmer jeu. On est vraiment sur les dents en essayant de trouver d'où viendra l'ultime menace qui déclenchera la fusillade. En très peu de temps, et grâce à leurs personnalités fortes, on s'attache à ses personnages et on veut croire qu'ils pourront arrêter l'inévitable quand ils essayent à plusieurs reprises d'éviter le bain de sang. C'est probablement la première fois que Wheatley et Jump tente de refréner leurs personnages dans la violence, celle-ci est presque extérieur à eux. Il suffit de voir cette tristesse résolue et cette peur latente lorsqu'ils se résignent à l'inévitable. La violence étant une force incontrôlable. Wheatley arrive à incorporer une mélancolie palpable et un sens évocateur à ses images avant que s'ensuivent un jeu de massacres assez jubilatoire. Dès le début, avant de dégainer les armes, ce sont les répliques qui fusent et celles-ci font souvent mouche. Grâce à elles, on comprend avec aisance les relations entre les personnages et leur passif sans pour autant qu'ils aient le temps d'être vraiment développer. On se surprend à avoir de l'empathie pour eux à tel point que chaque mort à un réel impact sur le spectateur. On veut voir le couple sympathique formé par Brie Larson et Cillian Murphy s'en sortir, comme on perd au final de vue qui est l'ennemi de qui, les personnages semblant se perdre dans cette fusillade sans fin au point qu'on finit plus par voir cela comme un conflit fraternel.

    Le film est en ça d'une finesse d'écriture assez incroyable, car ce second degré n'enlève jamais les enjeux au contraire il les accentue. Car au fur et à mesure qu'on ris avec ou des personnages, la violence qu'ils se font devient plus difficile à voir, car ce ne sont pas des coquilles vides qui tuent d'autres coquilles vides mais bel et bien des gens de chairs et de sang qui s'éliminent sans la moindre pitié. En 1h30 de film, on en vient à ressentir plus de choses pour ses protagonistes que devant un blockbuster de plus de 2h et qui pourtant prend plus de temps à les développer. Un tour de force assez impressionnant surtout dans une époque où il est de plus en plus difficile de s'investir dans des figures cinématographiques de plus en plus lisses. Mais c'est aussi aidé par le casting en or massif de ce Free Fire. Tout les acteurs sont excellents et offre une partition toute en finesse. Même si Brie Larson est la seule femme du casting et que son personnage est finalement assez mis à l'écart, elle impose tout son talent comique ici et bénéfice d'une très bonne alchimie avec ses comparses masculins. Ceux-ci seront d'ailleurs peut être plus marquant car ils ont des personnages beaucoup plus over the top. Cillian Murphy est sans doute celui qui est le plus noble de la bande et s'impose par son charisme phénoménal et sa classe naturel tandis qu'on est surtout impressionné par la transformation d'Armie Hammer. L'acteur gagne en épaisseur ici et avec son flegme et cette dérision qu'il arbore, il fait de son personnage le meilleur du film et celui qui à le plus la tête sur les épaules. Sharlto Copley se lance dans un cabotinage dont lui seul à le secret, et même si cela peut agacer certains, la performance est souvent drôle. Mention spéciale à Jack Reynor méconnaissable avec son look de hippie et qui fait la paire avec un Sam Riley très bon en junkie, où les deux ont une rivalité qui tourne à l'hilarité la plus totale.

    Ben Wheatley délaisse un peu l'esthétisme froid et stylisé de son précédent film pour revenir à quelque chose de plus brut avec ce Free Fire. Sa mise en scène prend d'ailleurs le partie inverse de son précédent film, se faisant plus rythmé et surtout constamment cloué au sol. Les personnages rampent et la caméra rampent avec eux. Il reste toujours à leur hauteur pour pleinement immerger le spectateur dans la fusillade. Une fusillade de quasiment 1h qui parvient sans cesse à se renouveler et qui évite habilement d'ennuyer le spectateur. Wheatley gère habilement son espace et utilise le décor avec inventivité pour créer le mouvement dans une situation qui appelle pourtant à l'inertie. Les mouvements de caméra sont ambitieux et maîtrisés tout comme le cadrage qui s'impose par son efficacité et aidé par une photographie très sèche qui rend tout l'aspect sombre et poussiéreux de l'entrepôt. Malheureusement, le film souffre d'un montage un peu trop aléatoire à certains moments qui fait que quelques enchaînements de plans sont assez curieux et qui tranche avec la lisibilité de l'action. Un problème de découpage rare et pas excessivement gênant mais qui dans les moments les plus frénétiques devient assez visible.

    Free Fire est, sans être exempt de défauts, un tour de force qui évite habilement de n'être qu'un pur exercice de style. Pourtant tout étant réuni pour qu'il tombe dans cet écueil mais c'est sans compter sur la finesse d'écriture du duo Amy Jump et Ben Wheatley, le casting purement brillant et la maîtrise visuelle du cinéaste. Beaucoup y verront sans doute un film "tarantinesque" mais c'est réduire le style bien particulier à une chose qu'il n'est pas. Même si il montre ici le même amour pour la réplique et les fortes têtes, son film n'est pas mue par les mêmes significations du cool qu'affectionne tant Tarantino. Il y a derrière une vraie recherche de la symbolique et des thématiques qui font sens et sont dans la continuité du cinéma de Wheatley. Car derrière cet apparent second degré se cache un propos bien plus tragique et surtout bien plus dense une fois mis en parallèle avec son précédent film. Avec Free Fire, Wheatley clôture un diptyque entamé par High-Rise. Deux faces inverses d'une même pièce qui permet au cinéaste de rendre son cinéma plus accessible au public, et même si il ne rencontrera pas encore le succès (son film est très mal distribué), il démontre toute les qualités dont il fait preuve. Un très bon film.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 21 juin 2017
    Filmer une gunfight pendant près d'une heure, en voilà un défi de taille car comment ne pas se lasser de voir une bande de malfrats dépensaient une quantité industrielle de munitions dans un huis clos poussiéreux? C'est très simple, faites appel à Ben Wheatley. Ce dernier a tout d'abord eu la bonne idée de situer son histoire dans les 70s. Costumes et coiffures rétros sont donc au rendez-vous tout comme une excellente BO mêlant John Denver à du rock progressif et une touche de free-jazz. Une identité marquée d'autant plus par un casting composé de gueules bénéficiant d'un traitement scénaristique permettant à chaque flingueur de se démarquer et de ne pas être résumé à de la chair à pâté dans un film où ça cartonne sévère. Cillian Murphy, le ténébreux irlandais, Armie Hammer, le beau gosse mortel, Sam Riley, le toxico déviant ou encore Sharlto Copley, le boss coquet et bouffon à l'accent sud-africain pour le moins prononcé, tous participe à une galerie de personnages hauts en couleurs qui apporte un certain particularisme au film qui se démarque du coup clairement de l'action-movie hollywoodien pour s'aventurer sur un territoire plus tarantinien. Car Wheatley a apporté une sacrée touche d'humour à son film tout en délivrant des dialogues particulièrement jouissifs. L'ennui ne pointe jamais le bout de son nez grâce à une intelligente gestion de l'espace de cet entrepôt désaffecté qui ressemble à une cour de récré géante pour malfrats aux punchlines qui font mouche et au caractère bien trempé. Croisement astucieux entre un "Reservoir Dogs" sous amphètes et une immense scène de fusillade à la Michael Mann, "Free Fire" ne prétend à rien d'autre qu'à être un film fun, amusant et jubilatoire. On en redemande.
    this is my movies
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    715 abonnés 3 087 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 juin 2017
    Ce qui est plaisant dans le film, c'est tout d'abord son casting que Wheatley exploite intelligemment. Doté d'un look 70's (on suppose d'ailleurs, sans en être informé à l'écran, que le film se déroule durant cette décennie, et ça, ce qui est la marque d'une mise en scène intelligente), les acteurs sortent quelques petits numéros réjouissants, entre un Sharlto Copley cabotin mais irrésistible, un Armie Hammer rafraîchissant ou encore un Cillian Murphy toujours aussi charismatique. Seule femme du cast, Brie Larson s'en sort avec les honneurs, composant un personnage qui est bien évidemment le plus pragmatique de la bande. A noter la présence de Patrick Bergin, dont le nom parlera sûrement aux fans de cinoche des 80's et dont le caméo participe à cette vague nostalgico-doudou de notre époque, avec quelques répliques méta (« Mais, j'te croyez à la retraite » lui dit le perso de Hammer à un moment). Au niveau mise en scène, si le sens de la spatialisation de Wheatley est parfois bancal (trop de gros plans ras du sol, pas assez de plans d'ensemble), il trouve parfois de bonnes idées pour dynamiser son action, orchestrant via un découpage serré mais jamais épileptique une fusillade dantesque qui fait la part belle à un design sonore pointu, le bruit des balles qui ricochent tout comme les dialogues en arrière-plan, en étant la plus belle des illustrations. Les pinailleurs pourront toujours se demander d'où nos truands pathétiques sortent tous leurs chargeurs, il n'en reste pas moins que le film est un concentré d'action qui fait la part belle aux hommages déférents tout en réussissant à composer son propre univers. En s'étant documenté en amont, le réalisateur s'est aperçu que le corps humain pouvait encaisser plusieurs balles avant de finalement céder, exsangue. Du coup, aucun coup ne sera vraiment létal jusqu'à un certain point, les personnages vont donc souffrir, ratés leurs cibles, ramper sur le sol, râler de douleur, se déplacer difficilement, se retrouver barbouiller de poussière, de sang et de sueur, le tout en sortant quelques dialogues qui claquent même si j'aurai préféré un peu moins de logorrhées inutiles au début, surtout que les dialogues essaient trop souvent d'imiter le style de Tarantino sans jamais en atteindre la virtuosité. Un gunfight assez réjouissant, limité certes car ne proposant jamais de vrais personnages attachants (à chacun de choisir le sien à vrai dire, mon préféré étant celui de Hammer) ce qui était aussi l'ambition de base de Wheatley, un exercice de style fun, fait avec un certain amour du genre, assez vigoureux, presque une carte de visite pour passer un palier à Hollywood. Reste que le film apporte un vrai regard sur cet incontournable du film d'action et qu'il fait régulièrement plaisir à voir, quand bien même il demeure assez superficiel. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
    Jorik V
    Jorik V

    1 279 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 juin 2017
    L’hétéroclite réalisateur indépendant anglais Ben Wheatley ne faillit pas à sa réputation en changeant une nouvelle fois de genre après « High Rise », « Touristes » et « Kill List ». Des films toujours hors des sentiers battus, barrés, qui ne se ressemblent pas et qui même ne ressemblent à aucun autre. Un metteur en scène inclassable et iconoclaste donc, pour une filmographie qui l’est tout autant. Avec « Free Fire », il livre son film le plus accessible mais c’est encore un drôle de projet dont le scénario tient sur un ticket de métro. Soit un deal d’armes qui tourne mal et qui se transforme en gigantesque fusillade à huis-clos dans un immense entrepôt désaffecté. Un film concept casse-gueule car il faut veiller à tenir sur la distance et ne pas perdre l’attention du spectateur.

    Et force est de constater que le pari n’est pas tenu en dépit du parrainage de Martin Scorsese en tant que producteur et d’une forte influence de Quentin Tarantino période « Reservoir Dogs » pour l’inspiration. Mais ces deux maîtres sont évidemment bien loin d’être égalés, ni même approchés. Ils peuvent dormir tranquille. Que ce soit au niveau de la maîtrise technique du premier ou du talent de dialoguiste du second, cette petite série B ne leur arrive jamais à la cheville. Et si c’est un hommage, il est plutôt foireux. L’idée n’était pas mauvaise mais le traitement devient vite répétitif et on en a vite assez de voir des personnages brièvement croqués (voire pas du tout, donc sans intérêt) se tirer dessus et s’invectiver durant près d’une heure et demie.

    Si le début intrigue quelque peu, qu’on se demande quand la situation va dégénérer, tout cela tourne vite court. On a vite du mal à se rendre compte de qui est où et de qui fait quoi malgré un effort pour rendre les fusillades le plus lisible possible. Trop de personnages et un lieu trop neutre pour se repérer nuisent à la bonne compréhension de l’action. Le second degré constamment présent et l’ambiance seventies sympathique ne masquent pas l’incohérence majeure et excessive de « Free Fire » qui voit des personnages se prendre des balles par dizaine mais continuer à s’agiter dans tous les sens. En revanche, lors de la dernière demi-heure lorsqu’ils ne sont plus que quatre ou cinq, tout devient plus facile à regarder et plaisant. Une certaine ambiance se crée même accompagnée de quelques fulgurances et scènes remarquables. Mais il est déjà trop tard ! On en vient à se demander si le film n’aurait pas été plus réussi avec la moitié des personnages en moins. En l’état, c’est juste fatiguant et lassant durant une bonne partie du long-métrage.
    titicaca120
    titicaca120

    390 abonnés 2 179 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 juin 2017
    ça tire dans tous les sens on arrive même à ne plus savoir qui
    est avec qui, qui est gentil qui est méchant
    pas mal d'humour aussi et quelques répliques drôles.
    un huis clos parfois étouffant parfois salvateur.
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