Vu en avant première à Nevers, en présence du réalisateur JP Delépine ,dans le cadre de la lutte et la sensibilisation contre les violences (physiques et morales ) faites aux femmes .
Avec ma compagne nous avons été passablement déçus par le film ,son scénario alambiqué auquel on a du mal à adhérer , des scènes longues et inutiles qui à notre avis desservent plus la noble cause abordée et les intentions louables du réalisateur.
Le film commence bien avec les témoignages poignants et réalistes de deux femmes en danger, l une battue par un mari alcoolique et l autre violée . On est directement dans le vrai.
Une jeune fille raconte la suite ,son histoire.
Ses parents s,occupaient d une association venant en aide et recueillant parfois des femmes de tous bords ,en proie à diverses maltraitances .
La mère est malheureusement décédée sous les coups d une vengeance d un mari dénoncé et le père fait la promesse de continuer à faire vivrer l association tout en élevant ses deux filles (qui vont s impliquer de plus en plus ) , sans aucune subvention publique malheureusement .
Jusque là tout va bien ,on s attache facilement aux personnages et à leur noble lutte.
Ensuite le réalisateur'dans son souci de nous montrer le maximum de facettes du sujet , nous juxtapose une serie de personnages et de situations qui alourdissent et compliquent le scénario.
On aborde le problème de l excision et du mariage forcé chez une jeune beur , on revoit une victime du debut qui finalement décède sous les coups de son mari, les confessions d une call girl de luxe rattrapée par un contrôle fiscal et enfin la fille cadette de notre héros qui va être victime d un prédateur qui recherche ses proies sur un site de rencontres.
S en suit alors une suite de scènes rocambolesques ,totalement hors sujet ou dignes d une seconde série américaine.
La fille cadette est battue par son prédateur et hospitalisée. Le père bafoué dans son honneur venge sa fille et envoie le coupable à l hosto .celui ci porte plainte et demande 100 000 euros de prejudice. Le père est donc emprisonné. La fille aînée n a d autre recours qu 'à se livrer à la prostitution de luxe (on retrouve la call girl des impôts ! ) pour recueillir les fonds nécessaires à la libération de son père mais évidemment cela se passe mal .(ces scènes de prostitution sont longues racolleuses et inutiles dans le contexte ) .
Alors les deux filles aidées par la jeune beur échafaudent une plan diabolique ,en piégeant sur un site internet un riche fermier célibataire macho et paumé . (on a l impression de revoir quelques scènes de l amour est dans le pré ,)...
Je ne devoilerai pas la fin mais elle arrive comme un soulagement , ça fait longtemps au on ne croyait plus à cette histoire.
C est dommage ,hormis le début on a l impression que le réalisateur est passé hors sujet ,il s est attaché à dénoncer quelques facettes du sujet mais sûrement pas les plus pertinentes . Il a occulté la face immergee de l iceberg, ces femmes qui vivent la violence au quotidien ,dans l ombre ,souvent près de nous et qui s enferment dans le silence ,l angoisse et la peur .
On ne se fait pas justice soit même, Mme la ministre a présenté un plan de lutte maisl n y a pas de sous et ce n est pas la priorité de l état.,l accueil des victimes doit être amélioré ,beaucoup de scènes ont été coupées au montage ,en écoutant les doléances du réalisateur lors du débat on a l impression que le sujet reste vraiment tabou et qu il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour lutter contre ce mal sournois.
Ce film aurait pu participer à ce combat mais c est une occasion de ratée. Dommage