Le film du renouveau pour Eddie Murphy ? Oui mais non. Quatre ans d'absence au cinéma. Une traversée du désert qui dure depuis le début des années 90 (en fait, il ne se sera jamais remis de l'échec des Nuits de Harlem en 1989 qu'il avait écrit, réalisé et interprété) malgré quelques fulgurances comme Le Professeur Foldingue, Shrek ou Dreamgirls sur lesquels il n'est pas parvenu à capitaliser. Un rôle dramatique pour le remettre en selle et qu'on constate que c'est toujours grand acteur loin des prothèses du professeur Klump et de toute sa famille ? Il n'en a pas besoin à mes yeux. Eddie restera Eddie malgré ses mauvais choix de carrière, les bides tantôt mérités tantôt immérités, sa vie privée tumultueuse. Mr. Church, c'est la vie de ce cuisinier seul dans sa vie et qui va s'occuper de cette mère célibataire et de sa fille. Une vie constituée de joies (les enfants qui grandissent, le temps passé à cuisiner, la lecture) et de peines (la maladie, la vieillesse, les départs, la solitude). J'ai eu la gorge noué à certains moments. Il n'y a pas à en avoir honte. C'est juste qu'il m'en faut beaucoup d'habitude. Mais là, Mr. Church, ce que j'en ai retenu, ce sont des accidents de la vie, la faute à pas de chance, les regrets, des erreurs de parcours, la sensation d'être passé à côté de sa vie ou de quelque chose de beaucoup mieux. Et toujours cette présence rassurante. Car il est le lien, le ciment, entre la mère et la fille. Ça m'a mis le cafard. Non, Mr. Church ne mérite pas une telle confidentialité. Eddie Murphy ne mérite pas une telle fin de carrière.