Le beau film de Rebecca Cremona nous emporte dans un crescendo sans pathos vers une émotion que pour ma part je n'oublierai pas. Cette montée en puissance prend appui sur la découverte d'un monde complexe que nous ne connaissons pas (Malte, ses pêcheurs,) sur la présence obsédante d'un bateau de migrants au large, privé d'abordage, sur des acteurs d'une crédibilité et d'une humanité confondantes, et sur l'art de la réalisatrice. Pour son premier film Rebecca Cremona maîtrise sa mise en scène, ses personnages, le déroulement de son récit, et ose un lyrisme musical rare et bienvenu. J'ignorais que l'histoire était inspirée de faits réels, nul besoin de le savoir pour vibrer !
Maltageddon, vous connaissez ? A vrai dire, personne, en dehors de La Valette et de ses environs, n'a eu l'occasion de découvrir le plus gros succès du cinéma maltais. Simshar, qui a concouru pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, est donc bel et bien l'occasion de partir à la rencontre d'une cinématographie totalement inconnue en nos contrées. Et le film est bien loin d'être une simple curiosité. Primo, il relate le drame du bateau de pêche Simshar naufragé en méditerranée ; secundo, il évoque en parallèle la situation des migrants sur place rescapés d'un périlleux périple. Si l'on devait trouver des défauts au film de Rebecca Cremona, outre certains effets de style inutiles, ce serait sa trop grande richesse thématique qui disperse sa narration. Mais d'un autre côté, Simshar est extrêmement digne et tient son pari de double intrigue en donnant de l'espace et de la vie aux différents personnages qu'ils soient maltais (le problème des quotas pour les pêcheurs) ou venus d'Afrique (avec aussi la contestation de certains locaux). Bien plus qu'une curiosité, absolument !
Simshar est le premier film de Rebecca Cremona, le premier long-métrage maltais aussi à faire le tour des festivals et à sortir en France. C'est surtout une oeuvre qu'il ne faudrait pas manquer avec des images d'aujourd'hui. C'est l'Europe et ses frontières, le poids d'un système bureaucratique et les vagues de migrants qui disparaissent en méditerranée. En mettant en scène les histoires parallèles de pêcheurs maltais allant chercher le poisson dans les eaux libyennes et de migrants ballottés entre Malte la réalisatrice fait le choix de croiser les destinées de nous plonger dans les petites histoires derrières les grands titres de presse. Un parti pris profondément humain qui donne tant de justesse à ce film.
Simshar, réalisé par Rebecca Cremona une jeune réalisatrice Maltaise, est un film poignant dans lequel le theme de l’immigration clandestine est habilement traité à travers deux destins à la fois similaires mais pourtant tellement différents. Ce qui est particulièrement intéressant c’est la façon dont la réalisatrice a su recouper l’histoire vraie d’une famille de pêcheurs maltais afin de créer un parallèle avec l’histoire d’immigrants clandestins vivant cette situation au quotidien. Mademoiselle Cremona a su laisser sa marque et sa critique sur une situation au coeur de l’actualité tout en marquant les esprits avec des sentiments familiers, et une histoire qui pourrait être inscrite dans la vie de chacun d’entre nous avec un parallèle subtile et intelligent.
La performance des acteurs se doit également d’être acclamé. Pas besoin de beaucoup de discours, les regards en disent longs, la performance des acteurs est intense, vraie et honnête. Accompagné d’une bande son qui résonne dans les esprits et une cinématographie colore à l’honneur de l’ile de Malte; tout est en osmose pour laisser le spectateurs ému mais à la fois pensif et estomaqué par ce premier long métrage réalisé par une femme Maltaise.
Simshar est un film, qui laisse une marque; qui laisse des questionnements et nous laisse voir plus loin que notre quotidien. Un film qui nous fait réfléchir sur la hiérarchie des tragédies dans notre vie, mais laisse également une reflexion non négligeable sur les flux migratoires et tout ces themes bouillant de l’actualité. Un film à voir et à revoir pour les amoureux du cinema indépendant, pour les spectateurs recherchant des emotions sans mélodrame; pour les spectateurs qui souhaitent faire l’experience d’un film dont on sort plus riche en culture et en émotion.
très grand film! il parle de nous , il parle d'eux il part de notre lien à la medittéranée il parle du monde dans lequel nous vivons ! c est boulversant!
Film très intéressant, tout d'abord car il s'agit d'un premier film et qu'il a été tourné intégralement en maltais. D'un point de vue esthétique, la beauté et la perfection de certains plans . Un autre regard sur les migrants et la problématique humaine de leur repêche en mer rend ce film incontournable. Rebecca Cremona: une jeune réalisatrice maltaise à suivre.
Simshar est un film qui met en evidence en toute sincérité et bienveillance deux tragédies humaines: une familiale qui nous touche par son caractère personnel et dans lequel on se retrouve dans chaque membre de famille et une régionale qu'on a tendance à délaisser à savoir la traversée de la mediterrannée, cette mer qui a toujours été un croisement des civilisations et que représente Malta et les maltes, auteurs du film, magnifiquement avec leur langue et leur histoire.
un film à voir absolument !! tout y est, un bon jeu d'acteurs, une problématique d'actualité, de très belles scènes, une vrai maitrise technique vous ne sortirez pas indifférents après son visionnage.
Un film à voir absolument pour quelques raisons: - c'est le premier long-métrage maltais (en VO sous-titrage en français) à être distribué en France; - il aborde des questions locales et à la fois globales avec finesse et dignité - la pêche et la vie dure des pêcheurs avec toute ses dangers mais aussi celle des migrants qui traversent la Méditerranée pour chercher une vie meilleure; - les plans sont magnifiques; - les acteurs sont vraiment bons !
(...) Simshar tisse un récit parallèle entre une histoire singulière locale et l'arrivée de centaines de migrants. La résonnance entre les deux logiques ouvre à une complexité qui dépasse la photo choc, à l'occasion de beaux portraits d'hommes et de femmes confrontés au réel. On comprend aussi qu'un bateau de migrants en difficulté ne sera pas forcément secouru par un autre car il aura peur d'être immobilisé. C'est donc la force du film mais c'est aussi sa faiblesse, tant le pathos renforcé par l'usage de ralentis envahit l'histoire de la famille de pêcheurs du Simshar. Lire la suite sur le site d'Africultures.