Après le "Babysitting" de 2013, sorte de "Very bad trip" à la française, le spectateur retrouve une grande partie du casting pour de nouvelles folles aventures. Malgré un niveau nettement inférieur à son homologue américano-allemand, le succès populaire était au rendez-vous, en tout cas suffisant pour que l’équipe enclenche sur un deuxième opus. Sauf que cette fois, contrairement à ce qu’indique le titre, ce n’est pas un gamin qui va être gardé (enfin, gardé… si on peut appeler ça comme ça), mais… une mamie ! Avant d’en arriver là, le spectateur retrouve la fine équipe à l’aéroport, en partance pour… le BRASIL !!! Et déjà, les gags d’une affligeante puérilité font leur apparition. Passons. Comme dans tout voyage à l’étranger qui se respecte, l’envie de faire des excursions est très tentante, voire inévitable. Eh bien le spectateur va être servi, mais pas dans le sens qu’il l’aurait imaginé en temps normal, non : parce que rien ne va se passer comme prévu. Alors que les personnages vivent un vrai cauchemar au gré de leur balade, le spectateur va trouver du bon et du moins bon dans les différents événements, très nombreux. Certains gags sont hilarants, d’autres tombent à plat, pour ne pas dire dans le gouffre abyssal de la débilité. Dans les faits, le spectateur va être plus placé devant un pot-pourri de gags qu’autre chose. A croire que les 9 scénaristes (excusez du peu), dont font partie les deux réalisateurs, ont tous voulu participer activement en promouvant chacun au moins une blagounette bien à eux. Ah ! c’est rythmé, oui : ça, le spectateur ne peut le nier. Mais trop c’est trop, et un peu de tri dans les gags n’aurait pas été superflu. Cela dit, un semblant de fil conducteur a été intégré, et bien qu’il serve plus de prétexte qu’autre chose, il place ce deuxième numéro légèrement au-dessus du premier du nom, lequel était complètement parti en sucette. Quel est donc ce fil conducteur ? Vous devinez ? Je vous rappelle que vous êtes partis au Brésil… Non ! ce n’est pas la course aux superbes filles refaites grâce à la chirurgie plastique. Ça aurait pu, mais non. Bon, je vous dis : il s’agit de la protection de l’environnement. Il en découle un lot de condamnations, mais celles-ci sont souvent traitées de façon beaucoup trop légère pour qu’elles soient marquantes. Bon, il est vrai que c’est une comédie et non un plaidoyer, quoique les deux concepts ne soient pas incompatibles. La conséquence est que ça n’interpelle personne, ou pas grand monde, quand on constate qu’un complexe hôtelier se targuant d’être en harmonie avec la nature utilise un hélicoptère au moindre souci. Le scandaleux sujet des déchets est évoqué (par ailleurs bien amené) grâce à des vêtements récupérés dans les ordures, mais des vêtements étonnamment propres et en bon état apparent. Tout comme son grand frère, "Babysitting 2" n’est donc pas exempt d’incohérences. Je ne parlerai pas de la solidité à toute épreuve de la caméra perchée en permanence sur une canne à selfy, dotée d’une batterie à la longévité qui rendrait les chargeurs quasi inutiles ; ou de la voiturette électrique qui roule au moins aussi vite qu’un avion sur le point de décoller. En parlant de ça, ce qui tue (dans le bon sens du terme), c’est la dégaine de la mamie sur cette séquence-là : la tête dans le guidon, position aérodynamique et la poignée dans le coin ! C’est d’ailleurs par elle que le vrai côté fun du film est amené. Et il faut dire que Valériane de Villeneuve, malgré quelques répliques pas toujours très fines mais souvent inattendues et directes, a réussi à en faire une mamie de choc au milieu de nombreux clichés tournés à la caricature (le couple qui doute au point de remettre en cause la vie commune, l’agent chargé de donner le label à l’hôtel…). Le pire est dans tout ça est qu’on ne s’attache à aucun des personnages, sauf peut-être Yolande… Pour les autres, ils sont navrants, agaçants, chacun à leur manière et à tour de rôle. Pour finir, et là est mon côté mauvaise langue qui parle, le seul à qui va bien le rôle est Julien Arruti, très bien en abruti… Bon d’accord, le jeu de mots est très moyen, il suffisait de changer une lettre, mais au moins, c’est l’image de cette comédie vraiment très moyenne ! En revanche, pour un film destiné à tous les publics, "Babysitting 2" franchit parfois la limite du raisonnable : les films pornos sont évoqués, heureusement pas montrés à l’écran ; ou la bistouquette à l’air libre, montrée ostensiblement ; ou bien encore la séance de booty dance, complètement inutile…