Une trilogie captivante par la diversité de ses sujets forts (catastrophes nat, épidémie, survie, amnésie et enquête) adaptés aux problématiques contemporaines. En fait, il ne manque que les robots et l'intelligence artificielle qui sont aussi des thèmes d'une grande actualité. Autrement j'ai trouvé aussi qu'il y a des manques d'explication dans l'intrigue, des zones d'ombres non éclaircies, et un portrait de héros trop survolé avec un point de vue machiste assez dérangeant. Ceci dit, parlons surtout du point fort de cette trilogie : son symbole principal, celui du labyrinthe. Inquiétant, mus par des ressorts complexes, il est pourtant le chemin par lequel il faut passer pour comprendre et survivre.
Dans le premier opus :
des perso amnésiques, appelés les Blocards, vivent en cultivant un lopin de terre aux abords d'une structure complexe dont les murs bougent, s'ouvrent ou se ferment. Or, ils ne peuvent sortir de leur milieu qu'en pénétrant dans l'enceinte et doivent, pour cela, recueillir des indices tout en échappant aux terribles griffeurs qui vivent à l'intérieur. C'est là la quête exposée dans le premier opus : dessiner la carte du labyrinthe, chercher le code en repoussant les adversaires pour trouver la voie au milieu des impasses.
Dans le second opus,
le groupe rencontre en partie le W.C.K.D, l'organisation qui a mis au point le labyrinthe et découvre aussi, à l'extérieur, un monde dévasté qui est peuplé de ruines et de déserts. Ils errent et doivent affronter deux nouveaux pièges : celui d'un virus qui rend les hommes fous, violents et chaotiques, et celui d'un environnement trop dégradé qui offre peu de place pour la survie. C'est aussi pire, voire plus encore, que les épreuves du premier opus.
Enfin il y a la 3ème partie qui, elle, nous plonge dans les méandres de la cité où siège le W.C.K.D.
Alors que Thomas et les siens cherchent à sauver Minho, retenu captif, Theresa au côté de Eva Paige cherche un antidote au virus quand les gens, à l'extérieur, multiplient les tentatives pour pénétrer dans la cité qui est la dernière ville...
Beaucoup d'internautes disent que La trilogie du labyrinthe décrit un monde post-apocalyptique à cause de la série des catastrophes qui ont ravagé la Terre avant les aventures des héros mais pour ma part, je crois qu'on est encore dans l'Apocalypse ou que celle-ci n'a pas eu lieu. Au choix : soit, on considère que les codes du labyrinthe et les recherches sur l'antidote représentent les travaux qui mènent à La Révélation (nom premier de l'Apocalypse), soit l'on se dit que les hommes sont tous piégés parce qu'ils n'ont pas eu accès à cette révélation, pris dans l'impasse des 3 "labyrinthes" : celui des Blocards, de la Terre brûlée ou encore de la Dernière ville.
Quant aux personnages, bien des zones sombres demeurent : l'on sait que Thomas et Theresa ont fait parti de l'équipe du W.C.K.D avant de rejoindre les Blocards sans pourtant donner plus d'info sur ce point. Il est vrai que leur participation à l'épreuve impliquait l'amnésie mais le film aurait pu nous en dire plus sur leur passé et leur relation. Des scènes introspectives qui auraient donné de la profondeur à des héros qui du coup, m'ont paru trop superficiels. Ce n'est pas non plus les dialogues entre eux qui nous renseignent vu qu'il y en a peu et qu'ils se produisent pour la plupart dans l'action. Navrée de voir aussi que ce sont les femmes qui trinquent comme toujours : les 3 principales femmes meurent quand les principaux héros masculins, eux, finissent par s'en sortir. Thomas ou encore le chef de la résistance et Minho survivent quand parmi eux, seul un homme Newt meurt et une seule femme, Brenda, survit. Bref, là je vois bien la patte d'un auteur masculin qui me rappelle Tolkien dans son travail créatif ou encore l'auteur de Thor : un cocktail explosif d'actions et d'aventures, des mystères (qu'en partie élucidés) assez peu de psychologie avec un semblant de romance dans un univers de conflits plutôt macho. Ces blockbusters américains valent à mes yeux surtout pour leur dimension symbolique, spectaculaire et leur genre, celui de l'anticipation..