Au moins, la bande-annonce n’a pas menti sur la marchandise, enfin presque… Elle promettait de l’action, et il y en a. Elle semblait augurer un retour dans le labyrinthe de départ… et ce n’est pas tout à fait ça. Annoncée dès le départ comme une trilogie, cette triple réalisation Wes Ball se termine sur la suite et fin de l’opération de survie des blockards. Et a priori, on devrait en rester là malgré le fait que l’écrivain James Dashner a publié deux volumes supplémentaires depuis la première adaptation. En attendant une éventuelle poursuite de la franchise à partir des deux préquelles à la trilogie de base, qu’en est-il de ce troisième volet ? Qualitativement, je dirai que ce troisième opus est entre le premier et le second. Peut-être qu’on peut remercier l’accident de Dylan O’Brien (Thomas), suspendant le tournage pendant de longs mois et retardant la sortie en salles du long métrage d’un an, pour avoir laissé le temps au staff technique d’avoir bénéficié d’un délai supplémentaire pour mûrir le projet (l’a-t-il vraiment fait, ça…). Pour être honnête, en raison d’une qualité en berne sur "Les terres brûlées" par rapport à "Le labyrinthe" premier du nom, je craignais que la grande longueur de ce film ne se transforme en longue période d’ennui. Eh bien ce n’est pas le cas : les 2h22 ne constituent pas un obstacle, et ce pour plusieurs raisons. Déjà parce que l’esthétique visuelle change une nouvelle fois, bien que le contexte post-apocalyptique ne reste jamais loin. Ensuite parce que le traitement du sujet renvoie toute espèce de manichéisme dans les loges. En effet, chacun a ses raisons d’agir comme il le fait, qu’ils soient blockards ou du camp adverse. Cependant le cœur du spectateur restera du côté de cette armée de rebelles constituée par les jeunes blockards, du fait des agissements scandaleux de la société Wicked. Scandaleux par leur côté radical, scandaleux par leur côté cruel, scandaleux par les moyens mis en œuvre, scandaleux par leur côté arbitraire. Mais des agissements qu’on peut comprendre au vu du but poursuivi. Et puis la grande qualité du montage n’est pas étrangère au fait que les 2h22 passent vite. Mieux, il préserve le suspense, passant d’une scène d’action à une autre, se servant par exemple d’un coup de feu comme transition. Remarquable ! Et les acteurs sont toujours au top de leur forme, et les admirateurs de Dylan O’Brien seront rassurés quant à son complet rétablissement. Ki Hong Lee a perdu de son charisme, mais vu la situation de son personnage, il aurait été anormal de le conserver. Non vraiment, aucun personnage n’a changé, et le spectateur n’a aucun mal à faire le raccord avec les épisodes précédents. Seul le personnage joué par Aidan Gillen montre enfin sa vraie nature, et cette évolution était quand même attendue, reconnaissons-le. En revanche, la chose qui peut choquer est le fait que les blockards ont visiblement appris à tenir un flingue, Thomas en tête lors de la scène d’ouverture qui cueille à froid le spectateur par une longue séquence d’action décoiffante. Sachez que "Le remède mortel" intervient six mois après "Les terres brûlées", ceci expliquant sans doute cela… Malgré tout, quelques petites zones d’ombre persistent : comment le blocard tant recherché par ses potes a-t-il été sorti du train ? Comment s’est-il retrouvé en si fâcheuse posture ? Au final, mariée à l’absence de manichéisme, c’est l’action qui emporte le tout, où même un brin d’humour s’invite à la fête contre toute attente. Même le bus, s’y met ! Et certaines scènes d’action sont si novatrices que ça balaye tout effet de déjà-vu. Le spectateur aura même une surprise de taille avec l’apparition de… de … ben je ne vous le dirai pas. Pour conclure, "Le remède mortel" constitue un très bon divertissement et termine la trilogie sur une bonne note, faisant même oublier le quasi-ratage de "Les terres brûlées", comblant au passage le spectateur empli d’espérances quant à cet épisode très attendu.