Visuellement ce n'est pas vilain, mais il y a un flagrant manque de cohérence entre le chara design des différents protagonistes. Alors que certains sont à la limite du photoréalisme, d'autres sont stylisés façon vieil animé japonais. Le style est hyper caricatural, costumes sophistiqués, dégaine guindée, l'ensemble donne l'impression d'un mélanges de sources et d'intentions mal accordées. Les décors sont totalement plats, ce sont juste des textures apposées sur des parallélépipèdes, c'est un peu limite pour une production de 2016.
Pour un métrage centré sur la danse, avec pareille animation, ça frôle le lamentable de voir les personnages bouger comme des pantins mal articulés. Les auteurs ont aussi une drôle de conception de la gravité, sachant que la gamine ne fait qu'enchainer les sauts carpés, c'est passablement raté.
L'histoire n'est pas inintéressante, mais là aussi mal mis en scène. Mademoiselle veut aller à Paris? Pas de problème, elle n'a qu'à entrer dans le premier wagon à l'arrachée pour arriver dans la capitale. Elle veut entrer dans une école de danse? Qu'à cela ne tienne, il lui faut juste passer la porte pour être admise. C'est tellement gros que ça en devient ridicule. Quand ce n'est pas manichéen c'est bourré de bons sentiments. Comme toujours, on me rétorquera que c'est avant tout destiné aux enfants. Mais on peut proposer aux petits bambins des histoires cohérentes sans pour autant leur servir pareille soupe immonde et à la limite du débile.
Un petit point sur la psychologie des personnages, là aussi on frôle l'ineptie. Dans une scène, des jeunes filles fondent à la vue d'un beau jeune homme, prêtes à se battre entre elles pour savoir qui aura droit de l'approcher. Puis le plan suivant lorsque le dit bel étalon tente un baise main, ces mêmes jeunes filles s'offusquent de son comportement et tentent de se débarrasser de lui. Et des comportements du genre il n'y a que ça de bout en bout. Les surveillants d'orphelinat qui ne veulent voir personne sortir de la pension et qui finalement conduiront d'eux même la gamine jsuqu'à son spectacle. La méchante rivale qui suite à sa tentative manquée de saut carpé, tombe dans les bras du personnage principal alors qu'elles n'ont fait que s'écharper depuis le début de l'histoire. L'ami toujours de l'héroine qui rêve de sortir avec elle fait tout pour lui coller aux basques quand tout à coup, il lui fait la tronche et refuse de lui parler, sans raison, au point de ne parler avec elle que par personnes interposées, caché sous un bureau, dans une scène d'une rare débilité. Il ne vient même pas la chercher quand celle ci est tenue éloignée de la capitale, enfermée dans l’orphelinat. Enfin chers réalisateurs un peu de sérieux et un peu de cohérence, le rendu est vraiment lamentable.
Les doubleurs sont à vomir, pas un ne peut terminer une phrase sans hurler. La palme revient au doubleur de Victor, un guignole qui mérite le grand prix du jury, 95% de ses répliques ne sont que des suites de "ooooh ooh oh oh ooooh ooooh oh oh oh oh oh oh oh"
Quand à la musique, elle est à la hauteur du reste, les chansons, des tubes pop à l’enthousiasme artificiel exacerbé façon The Greatest Showman dénote avec l’époque dans laquelle se déroule l’histoire. Je ne connais pas le nom des artistes (j’ai peut être reconnu Sia Furler) mais les mélodies dégoulinent de rêve américain avec de bons gros beats qui ne s’accordent pas du tout avec ce qu’on a l’écran.
Il n’y a pas grand chose à récupérer, hormis peut être la partition orchestrale qui n’est pas mauvaise, mais c’est vraiment gratter pour trouver du positif.
Comme je l’ai déjà dit plus haut, ce n’est pas parce que vous travaillez à réaliser un film pour enfant que vous pouvez vous permettre de faire n’importe quoi. Et là clairement on se retrouve avec un long métrage proche de la débilité profonde.