C'est sûr qu'après avoir loué l'audace et l'originalité de « Terreur sur la ligne », (re)vu quelques heures auparavant, enchaîner avec « Ballerina » fait quelque peu redescendre sur Terre. Le début laisse même craindre le pire : cédant à la mode de l'hystérie par des personnages parlant très fort et une course-poursuite exténuante, je ne voyais pas trop comment cette production franco-canadienne allait pouvoir se distinguer du tout-venant hollywoodien dans le domaine animé. D'ailleurs, cette impression ne m'a jamais totalement quitté tant le scénario reste très prévisible, que ce soit dans son déroulement, les différentes situations ou l'évolution des personnages. Heureusement, si l'animation manque souvent de personnalité pour les protagonistes, d'avoir situé le récit à la fin du XIXème siècle s'avère une belle idée, notamment à travers les décors et un parfum d'époque parfois délicieux, à l'image de la construction de la tour Eiffel et de la Statue de la Liberté. Cela a beau être assez cliché, voire franchement caricaturale (la grande méchante a certes vraiment la classe, mais est quand même vraiment très, très, très méchante), sans parler de certains aspects pas crédibles une seule seconde
(donc Félicie, à la ramasse totale face à ses concurrentes, parvient à combler son retard en à peine une poignée de jours ? Vraiment?)
, l'énergie se dégageant de l'héroïne et quelques chouettes scènes de danse, doublées d'un bel éloge de la passion, atténue partiellement les facilités évoqués précédemment. Joli, donc, parfois discutable dans ses choix musicaux (l'intégration de Sia et Carly Rae Jepsen à la bande-originale, même si, étrangement, cela ne rend pas si mal) et restant beaucoup trop dans sa logique de spectacle familial, mais agréablement « vintage » et séduisant lorsque la danse est au cœur de l'œuvre. Pourquoi pas.