De la part de Stephen Chbosky, j'avoue que j'attendais un discours plus audacieux et ambitieux qu'en gros : « il faut accepter sa différence, la famille c'est super et une fois qu'on aura compris ça, le monde n'en sera que plus beau ». Maintenant, cela a beau être assez naïf (de façon assez assumée, d'ailleurs), ce n'est pas déplaisant pour autant. C'est gentil mais pas trop, les personnages (très gentils, eux aussi) attachants et le discours sur la différence a beau être omniprésent (logique), ce n'est pas trop appuyé non plus. Ce qui reste toutefois le plus intéressant, c'est le choix de passer d'un point de vue à un autre sans que l'on s'y attende (du moins au début), donnant au film une certaine originalité tout en permettant d'en savoir un minimum sur chacun des protagonistes, ses aspirations, ses désirs, son regard sur « l'enfant malade »... Après, c'est à peu près la seule audace d'une œuvre pensée pour prendre les gens dans le sens du poil, le regard sur l'adolescence n'étant pas des plus originales, mais a au moins le (grand) mérite d'être relativement juste, notamment dans le comportement des uns et des autres, l'interprétation globale étant de qualité (Julia Roberts ne vieillit pas, Owen Wilson est vraiment bon, tout comme la jolie Millie Davis). Familial, donc, plutôt au sens positif, même si je lui préférerais clairement le très joliment nostalgique « Monde de Charlie ».