Début cohérent : guerre civile au Sri Lanka, un soldat doit fuir mais pour cela il a besoin de prouver qu’il a une femme et au moins un enfant. Il embarque donc une gamine et une jeune femme, leur fournit de faux papiers et peut fuir son pays en leur compagnie. Arrivé en France, on lui trouve un boulot en tant que concierge dans un HLM de banlieue. Sa « femme » reste à la maison tandis que la gamine part à l’école. Vingt minutes de film sont déjà passées, nos trois amis se regardent. L’ennuie semble les gagner. Mais c’est sans compter sur le génie de Jacques (bien entendu, génie qu’il doit en partie à son ami Jacques le prophète). En effet, au bout de trente minutes de film, tout s’emballe. Dheepan, car c’est ainsi que se nomme le héros de ce film, se voit confronter aux divers trafiquants du quartier, qui voient d’un mauvais œil l’arrivée de ce nouveau venu. Et pour bien montrer cette ambiance tendue, on peut compter sur les snipers et les lances roquettes postés sur les toits de chaque immeuble de la cité et qui scrute l’horizon jour et nuit. Oui oui, des snipers et des lances roquettes sur les toits des immeubles, vous avez bien lu !
Certainement que Jacques, survolant assez souvent les cités de banlieue parisienne afin de se rendre dans sa villégiature normande, a pu observer des choses que nous, pauvres mortels bouseux, ne pouvons voir depuis la Terre. Car Jacques il est comme ça, il voit les choses mieux que tout le monde (l’autre Jacques est plus un visionnaire dirions-nous). Ainsi, Dheepan l’a de plus en plus mauvaise et supporte de plus en plus mal tous ces trafics. Il décide donc d’agir…en traçant une ligne blanche que les trafiquants ne doivent pas dépasser (ligne qui doit leur interdire l’accès à son immeuble)…La Police ? Apparemment, ils sont en pause-café. Pas un seul plan du film ne les révèlent...
En attendant, les trafiquants s’éclatent bien et ils tirent à la Kalachnikov pendant la nuit (loisir comme un autre). Et le chef des trafiquants, le méchant et tyrannique jeune blanc en jogging basket, il veut se faire la vraie fausse femme de Dheepan. Cela en est trop pour notre héros. Audiard déploie une nouvelle fois son génie. L’histoire s’emballe encore une fois: Dheepan décide d’aller en découdre avec tous ces méchants voyous. Il prend donc un tournevis, une voiture et un cocktail Molotov, fonce avec la voiture dans l’immeuble des trafiquants, échappe à toute les balles qui lui sont adressés, fait tout péter avec son cocktail Molotov et occis tous les trafiquants avec un revolver emprunté à une de ses victimes.
Le film est terminé ? Non ! L’écran se rallume laissant au spectateur le plaisir d’observer Dheepan et sa nouvelle famille ( magnifaîk : il est tombé amoureux de sa vrai fausse femme et ils ont eu un enfant en plus de leur fille adoptive ) dans un pavillon en Angleterre. Comment sont ils arrivés sans encombre en Angleterre et y refaire leurs vies après tout ces homicides ? C'est le mystère et la magie du cinéma d' Audiard fils.
Fin du film malgré tout .