Il n'est jamais aisé de juger ni même de noter un Audiard tant ses oeuvres semblent réelles et souvent nous remuent fortement. D'ailleurs ce doit être la première critique le concernant que je poste; et pour cause, malgré la puissance du récit je n'ai pas vraiment été touché par son dernier métrage. Cela n'enlève rien à son talent et à son aisance derrière la caméra mais la dernière palme d'or à Cannes m'apparait quelque peu surestimée. Le scénario, malgré tout est fort, la peinture de cette famille "recomposée" interpelle et la vie dans les cités françaises parait relativement bien exposée. On suit donc la trajectoire difficile de ce clan en plein doute sur des terres hostiles où qu'il se trouve. On essaye de s'attacher aux personnages et d'imaginer leur presqu' impossible intégration, de se mettre à leur place jusqu'à un final étonnant ... Un final qui semble inapproprié et tout droit sorti d'un film d'action, choix vraiment étonnant de la part du réalisateur mais que d'une certaine façon j'ai apprécié, ça réveille et la tension accumulée peut enfin ressortir. Difficile de dire ce que j'en pense au fond mais le réalisme cru de la caméra d'Audiard est toujours intéressant et une fois de plus il réalise un film utile quoique peut être un peu déconnecté sur certains points. En somme ce "Dheepan" reste à voir mais n'est peut être pas au niveau des précédentes oeuvres du réalisateur.
"Dheepan" est un film dont le sujet semblait brûlant d'actualité. L'histoire de sri-lankais venu trouver en France un refuge face à la guerre déchirant leur pays. Seulement, Audiard a fait le choix critiquable de ne pas raconter le voyage éprouvant de ces réfugiés. Il a décidé une fois de plus de montrer son endroit favori, la banlieue. Porté par un acteur en état de grâce, Antonythasan Jesuthasan, ce film dresse le portrait de quartiers miteux, laissés à l'abandon et gangrénés par le trafic et la violence. Cependant, Audiard, oublie, volontairement ou non, de parler des problèmes politiques, religieux et sexuelles qui gangrènent tout autant ces endroits. Aucune dénonciation du sort réservé aux femmes, ni de l'antisémitisme, qui sont pourtant deux des problèmes essentiels de ces lieux. Le film perd ainsi en réalisme et son propos politique perd en ce sens toute valeur. En fait, la banlieue ne reste qu'une toile de fond, un simple décor, qui permet au réalisateur français de dérouler à sa guise son scénario, qui ne cesse de perdre en réalisme et en émotion à mesure que l'histoire avance. L'histoire d'amour vantée par la majorité des critiques étant en plus quasiment inexistante. Au final, une grande déception, même si le film bénéficie d'acteurs incroyables. En conclusion, une Palme d'Or loin d'être méritée !
Le problème : le scénario. On a compris le jeu d'Audiard, montrer les côtés obscures de la France. Et il le fait à merveille dans ce film, la mise en scène est merveilleuse, la BO aussi, les acteurs sont bouleversants mais, oui il y a un mais... y'a un truc qui cloche...
Pour le scénario, Audiard décide de choisir l'histoire d'un ex soldat tamoule qui a fuit son pays le Sri Lanka pour vivre à Paris en banlieue dans un appartement avec une femme, et une fille, qui ne sont ni sa femme ni sa famille mais dont l'unité est nécessaire afin de quitter le pays. Ok! Pourquoi pas ? De plus, cet ex soldat tamoule va se retrouver au coeur d'une guerre entre trafiquants de la banlieue parisienne. Alors qu'il pensait trouver la paix, sa nouvelle famille est à nouveau en danger... Attention suspense! Il ne peut plus le supporter. Il prends les armes, (excellente séquence) et fais le nettoyage (un message derrière tout ça?). Tout ça pour finir avec un happy end : Dheepan et sa "famille" vivent heureux en Angleterre!
Palme d'Or ?! C'est un scénario de film d'action vu par Jacques Audiard qui y met sa touche dramatique !
C'est un très beau film, de belle image même celle qui sont dure. C'est très bien d'utiliser des acteurs qui le sont devenu grâce à ce film car les trois acteurs principaux qui forment la famille ne l'étaient pas du tout. Plus on avance dans le film plus c'est angoissant pour les personnages. Vont-ils réussir à s'intégrer dans ce milieu de la drogue. Enfin Jacques Audiard à la palme d'or mais ce n'est pas ça qui fait que le film est magnifique.
Un film qui brasse de part ses 2 sujets tellement dans l'actualité proche de nous mais aussi si loin de part nos vies confortables! Des acteurs si étonnant qu'on se croirait dans un documentaire. Et puis vient des scènes où on se demande si c'est un rêve ou une réalité. Des tueries où personne n'intervient. Une mission commando à la Rambo pour finir par ils furent heureux et...! Du coup , crédible , pas crédible, dérangeant, lassant... trop de sentiments opposés qui à mon avis ne méritait pas la palme d'Or contrairement à ses films précédents.
Une Palme d'Or? Une histoire a priori banale, éculée, réchauffée? Très peu pour moi. mais... Loin d'un scenario pseudo-intellectuel, opaque et vide, ce dernier film de Jacques Audiard (un prophète, de battre mon coeur s'est arrêté) confirme son talent à mettre en scène l'intime, le pseudo-lambda, en lui restituant toute sa profondeur et toute sa singularité. Rythme maitrisé et progressif, personnages complexes et bien dessinés, ce film sur l'apparente banalité de 3 immigrés sri lankais fuyant une guerre, dans un jeu de miroir sans fioriture, grâce à sa puissance aussi juste qu'étonnante changera votre regard.
Jacques Audiard élève encore une fois le cinéma français au rang du grand. Merci.
Le dernier film de Jacques Audiard était présenté en mai dernier à Cannes pour le festival. Et il est reparti ni plus ni moins qu'avec la Palme d'or : le prestigieux prix offert par le jury des frères Coen peut rendre forcément un peu plus complexe la critique objective de ce long métrage. Le film n'a, en effet, pas fait l'unanimité parce qu’il détonnait vraiment dans la filmographie de son auteur. Audiard, habitué à un certain réalisme dans ses précédents films, a poussé le curseur encore plus loin pour sa dernière réalisation. Il a tourné, pour cela, avec des acteurs amateurs et en langue tamoul, rien que ça ! Cela en fait donc un film vraiment singulier. Et il se dégage assez vite quelque chose de captivant à suivre ces trois personnages déracinés dans une banlieue française bien éloignée de leur précédente vie. Le sujet semble terriblement éloigné de nos préoccupations mais on arrive malgré tout à être accroché au destin de ces personnages. Et c'est en cela que c'est remarquable de maitrise cinématographique et que l'on reconnait tout le talent de Jacques Audiard. Le scénario est plein de sous-entendus et de non-dits, qu'il faut arriver à mettre au jour. Dheepan raconte l'émigration, le déracinement, l'intégration mais parle surtout de guerre. Le film était au début sous-titré "l'homme qui n'aimait pas la guerre", cela en disait beaucoup, sans doute trop, de ce qui est vraiment la ligne directrice du film : les blessures enfouies de cet ancien Tigre tamoul. Le film est beau et le ton est juste jusqu'aux deux séquences qui closent le film : elles sont difficiles à relier entre elles, pas évidentes à interpréter et un peu trop déroutantes pour susciter une totale adhésion.
c'est un grand film, remplie d'émotion, les personnages sont très attachants et l'histoire est magnifique de personne venant d'ailleurs qui malheureusement vivent ce genre d'histoire. Un film à voir absolument !
Film palmé lors du dernier festival de Cannes...art, "Dheepan" fera-t-il plouf dans la mare ou nous adressera-t-il un "coin coin" tonitruant ? En attendant, au coin, le chroniqueur aux jeux de mots vaseux !
A l'heure où le terme "migrant" revient souvent dans les conversations et l'actualité, le film de Jacques Audiard tombe pile-poil pour remettre les pendules à l'heure. Un migrant est avant tout une personne qui change de pays par nécessité, obligation, souvent pour survivre tout simplement. Pas pour piquer des avantages à qui que ce soit. La France n'en proposant plus tant que ça, les nouvelles vagues d'immigration lui préfère dorénavant la perfide Albion, peut-être plus accessible.
Dès lors, Jacques Audiard nous propose un film émouvant en nous dépeignant le quotidien éprouvant d'une famille de migrants "composée" de trois Sri Lankais et lâchée dans nos banlieues si "accueillantes". Une vraie "terre d'asile et de tranquillité" donc pour ces pauvres hères qui vont se retrouver en décalage complet dans le monde complexe et violent des cités.
Au fur et à mesure du film, Audiard va installer son action, faire monter la tension et tirer à boulets de canon. Le réalisateur mélange les bruits et les silences et filme son sujet de façon quasi-documentaire. Un film au naturalisme touchant. A la lumière caressante. À la caméra vibrante.
Dheepan raconte l'époque. Dheepan raconte la dureté. Dheepan raconte la débrouille. Dheepan raconte la tentative d'intégration. Mais surtout Dheepan est une petite lumière dans le ciel noirci de la crise mondialisée. À la fois drôle, touchant et violente. Audiard manie à la perfection son sujet, donnant corps et ampleur à son tigre tamoul de héros.
Les acteurs sont excellents. Pour des non-professionnels, notre trio de Sri Lankais actionne les bonnes touches pour véhiculer et partager leurs émotions. Ils sont fabuleux de justesse. Forcément incroyable de réalisme. Et crédibles. Leurs interactions avec les acteurs confirmés ne sonnent pas faux. Une mention spéciale d'ailleurs à Vincent Rottiers (qui n'a définitivement pas une tête à s'appeler Brahim - bizarre ce genre d'incohérence en 2015) qui joue le caïd en souffrance, exsude le danger et dont on sent le pétage de plomb imminent, en permanence. Une jolie performance.
Un film parfait ? Non. On reprochera à une fin très abrupte et un peu hors de propos de faire retomber le soufflé si intelligemment cuisiné dont la cuisson est entravée par une conclusion bien vite expédiée et par trop idyllique pour être crédible. Pas de quoi en faire une polémique néanmoins comme ce fut le cas lors de la projection à Cannes.
Dheepan n'a pas les pieds palmés certes, il avance d'un pas tranquille dans la nuit et le brouillard en bousculant nos certitudes et en proposant une vision très actuelle de la migration en France. Après ce film, on ne verra plus les vendeurs à la sauvette de roses de la même manière, peut-être leur jetterons nous dorénavant un œil compassionné au lieu de compassé. Plus bienveillant. Le sourire est gratuit et la rose pas si cher finalement...
description peu réaliste de la banlieue française comme zone de non droit et de l'Angleterre comme le paradis alors que la violence existe aussi là bas . film assez ennuyeux et irréaliste comment 1 tamoul qui ne parle pas français devient gardien d'immeuble
Comme j'ai dit à mes amis, le film m'a plu beaucoup, les acteurs jouent parfaitement, la narration arrive à te maintenir intéressé pendant tout le film, rien à reprocher, un film de qualité.
Mais, j'au eu une impression bizarre après la fin, on peut le voir, si on veut, comme une interprétation inévitable mais peut être gratuite;
le film dans son totalité me semble dire: spoiler:
Vous l'émigrant, vous qui venez en fuyant la tragédie de votre pays, vous qui cherchez la vie, vous savez? La France va vous accueillir et va à éduquer vos enfants, mais, MAIS, mais là-bas, de l'autre coté de la Manche, l’Angleterre... c'est le paradis!