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    Dheepan
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    Marceau G.
    Marceau G.

    388 abonnés 365 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 septembre 2015
    Palme d'Or au dernier Festival de Cannes, "Dheepan" ne démérite pas, loin de là, et peut même s'estimer chanceux, vu la sélection de malade offerte par l'édition 2015. La mérite-il pour autant plus qu'un autre long-métrage ? C'est à la fois toute la question, et le cadet de nos soucis... Car, quoi qu'il en soit, le nouveau film de Jacques Audiard, qui est le premier que je voyais de lui, est splendide. "Dheepan" est un de ces rares films qui te font ressentir un maximum d'attachement pour les personnages principaux, et qui te font passer par presque tous les états, du rire à la contemplation, en passant par l'angoisse et la mélancolie. "Dheepan" est, de plus, ancré dans la réalité : le scénario traite à la fois d'un phénomène étranger (la guerre civile au Sri Lanka et les réfugiés que ce conflit génère) et "intérieur" (la violence et la précarité des cités en France). Audiard ne semble pas exprimer de point de vue, il se contente de faire juste, et efficace. L'histoire de cette famille "recomposée" est tellement simple, vraie, universelle, que le spectateur est emmené à ses côtés et s'accroche avec elle. D'autant plus que le film est traversé de magnifiques moments d'extase, qui tranchent avec l'âpreté de certaines scènes, mais qui rendent également celles-ci encore plus rudes. Le portait est sublimé par la mise en scène virtuose d'Audiard, et l'authenticité des comédiens, tous bluffants. Seule ombre au tableau, le final, improbable, incompréhensible. Un grand film quand même.
    anais R.
    anais R.

    3 abonnés 15 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 14 septembre 2015
    Une épreuve. Faillie sortir plusieurs fois. Tout semble malhonnête. Impossible de croire aux personnages. Et que dire de la fin ? Beurk.
    benoitG80
    benoitG80

    3 413 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 septembre 2015
    "Dheepan" dernier film de Jacques Audiard et à la fois prénom du héros, ne m'aura ni emballé, ni du tout convaincu cette fois...
    Et pourtant ce fameux héros, au jeu contenu et juste, était pourtant une formidable carte en soi avec cet acteur Anthonythasan Jesuthasan.
    Mais un sérieux problème de rythme et de cohérence apparaît car en plus de cet énorme changement de cap imprévisible et saugrenu, survenu au deux tiers du film, on assiste à tellement de thèmes mélangés et tant d'invraisemblances, que la pilule a bien du mal à passer...
    En effet, totalement en rapport avec l'actualité, ces migrants venus du Sri Lanka afin de fuir la guerre civile, étaient un point de départ déjà intéressant et suffisant, avec le problème de l'intégration et tout ce qui en découle.
    Installer cette fausse famille dans une cité sans âmes où les seuls habitants visibles sont des caïds extrêmement dangereux, complique déjà l'ensemble !
    Le tableau est ainsi noirci à volonté sciemment et malheureusement !
    Il est certain alors que les démons à peine enfouis de ces trois Sri Lankais, vont rejaillir de plus belle, et que Jacques Audiard dans ce contexte fait tout pour forcer la dose au maximum et en rajouter par ci, par là.
    Durant la première partie du film, la démonstration ne nous apprend rien de bien nouveau sur les conditions de vie de ces trois réfugiés, tout comme sur celles de la cité et même si on assiste ainsi, à des moments intimes et délicats au sein de ce trio, le réalisateur ne fait que montrer une réalité plus que déjà connue et dénoncée.
    Les deux acteurs principaux démontrent d'ailleurs une grande sensibilité, une tendresse secrète très belle à observer, mais tout est cependant gâché par cette ambiance terriblement oppressante, ambiance qui surfe sur les clichés en large et en travers comme si cet univers délétère servait de toile de fond et de prétexte pour rendre cette intégration des plus difficile !
    Le pompon est atteint avec ce revirement inattendu et complètement incohérent où Deephan sort de ses gonds en prenant les armes pour lutter seul contre ces deux bandes opposées et sauver sa femme !
    On frise alors presque le n'importe quoi tant la mise en scène en rajoute en veux-tu, en voilà comme dans un pur film d'action !!!
    La fin presque idyllique qui tombe comme un cheveu sur la soupe, est la cerise sur le gâteau et fait passer l'Angleterre comme un Eldorado face à la France, terre d'insécurité totale et de chaos...
    Jacques Audiard semble être allé dans un tas de directions différentes, avoir voulu aborder vite et mal, beaucoup de sujets différents et s'être au final mélangé les pinceaux avec un résultat très mitigé, franchement brouillon et invraisemblable sur la fin...
    Il y avait pourtant matière à rendre intéressant cet ancien soldat tamoul au sein de cette nouvelle jungle, en tant que personnage endurci et déterminé, où il avait une autre partition à jouer à mon avis, en s'affirmant en maître des lieux.
    Ceci aurait été une autre piste possible, je pense plus intéressante et originale, mais pourquoi pas ?
    Féru du cinéma de Jacques Audiard, je ne cache pas ma déception en me demandant bien à qui cette palme d'or est attribuée, au film ou au réalisateur ?
    De beaux moments, des acteurs touchants et même prenants, pour en arriver là... Dommage !
    Craoux
    Craoux

    30 abonnés 288 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 14 septembre 2015
    Palme d'Or ? .. moi, j'veux bien, mais le Prophète était vraiment d'un calibre supérieur ! ... là, on se demande si Audiard a vraiment choisi son registre : 1/3 de chronique sociale (non commentée !), 1/3 d'immersion (filmée de façon quasi documentaire) dans le business pourri des zonards de cités - sans qu'on voie ne serait-ce qu'une seule fois la Police !!! -, 1/3 de furie hypnotique façon "vigilante" (Dheepan recouvre son instinct de guerrier Tigre) et une très-très courte touche finale (le bonheur ... enfin !) assez incompréhensible à moins d'y voir un message subliminal (genre: si un réfugié est condamné par avance à vivre un quotidien sordide en France, au moins, en Angleterre, il peut rebondir et s'en sortir ..). Audiard s'est fourvoyé avec ce sujet - la question des migrants, du déracinement, de l'accueil - qu'il traite objectivement assez banalement (1ère moitié du film) avant d'instiller dans son histoire deux ingrédients nécessaires à la revitaliser : 1/Dheepan est observateur "neutre" de l'activité sinistre des dealers de la cité jusqu'à ce que 2/Dheepan (ex guerrier Tigre tamoul) est contraint à l'autodéfense violente pour défendre sa "famille" (registre plus gore et plus impitoyable que celui des films dans lesquels s'est commis Bronson en fin de carrière au milieu des années 70). En résumé, pourquoi une Palme d'Or à ce film presqu'ennuyeux par moments ?
    Torrance1980
    Torrance1980

    18 abonnés 109 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 septembre 2015
    Palme d’or mitigée et controversée du dernier festival de Cannes, le dernier film de Jacques Audiard ne faisait pas partie, contrairement à ses deux précédents films (Un Prophète et De rouilles et d’os), des grosses attentes de la stratosphère cinéphilique. Sa projection à Cannes avait indéniablement divisé la critique, l’avis général n’était guère exaltant. En revanche, un événement qui, par le plus grand des hasards, se produit en différé et fait directement écho au pitch de Dheepan, est la soudaine augmentation de migrants étrangers. Il est intéressant de noter que sa sortie au cinéma fût précédée de cet événement inopportun, comme si l’histoire de Dheepan avait éveillé cette envie de l’imiter et de croire en cette chance de pouvoir refaire sa vie ailleurs.
    L’histoire que raconte ce film est incontestablement universelle et plus que jamais d’actualité. Néanmoins les inspirations et les thématiques engendrées par Audiard restent, elles, purement cinématographique. La référence la plus éloquente s’extirpe des films américains du Nouvel Hollywood des années 70 où le traitement de cette violence viscérale et graphique imbriqué dans un postulat social et politique dénote une certaine forme de névrose chez l’homme (on pense évidemment à des classiques du genre comme Taxi Driver de Scorsese ou encore Les Chiens de paille de Peckinpah). Le personnage de Dheepan est un archétype de l’anti-héros néo hollywoodien, il appartient à cette catégorie de personnages issus de la contre-culture américaine, marqués par la guerre à la recherche de rédemption et d’une certaine forme de paix aussi bien interne qu’externe. Néanmoins, l’identification au personnage reste infinitésimale, ce sera plutôt vers le personnage de Yalini que le spectateur portera son intention, ainsi que son devenir. Le problème de Dheepan réside dans l’évolution de son personnage principal quasi imperceptible et trop souvent suggérée. Dheepan n’exprime rien, il est indéchiffrable, rien n’est émouvant ou attachant chez lui ; difficile à partir de ce moment de créer de véritables enjeux dramatiques. À ce titre-là, Les personnages de Yalini et de la fille restent les plus intéressants et tout simplement les plus humains. Ce sont eux qui parviendront peut-être à vous tirer quelques larmes, eux qui vous feront chavirer et vous questionner, c’est à travers leurs yeux que vous percevrez toute la dimension de cette lecture « montesquienne » moderne. Assez paradoxalement, l’image que donne Audiard des cités gangrénées par la guerre des gangs et le trafic de drogues parait bien trop caricaturale alors qu’avec Un Prophète, il s’était entaché d’une approche bien plus vériste sur le milieu carcéral (ce qui était d’ailleurs l’une des grandes forces du film).
    Dheepan n’est certainement pas une grande Palme d’or et celle-ci n’est pas nécessairement honteuse. Ce dernier Audiard est certes moins transgressif que ce qu’il nous avait habitué par le passé, mais cette histoire n’en reste pas moins bouleversante de par sa troublante analogie avec la réalité actuelle.
    montecristo59
    montecristo59

    39 abonnés 288 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 octobre 2015
    Avec "Dheepan", on pourrait croire qu'on en a pour ses sous : Audiard nous livre en effet un "deux en un" (2/3 chronique sociale, 1/3 action) et c'est peut-être à nous de choisir celui des deux genres qui nous convient le mieux dans son dernier film. Les deux premiers tiers, assez paisibles somme toute mais très maîtrisés, nous rendent les protagonistes familiers, ils prennent leur épaisseur sobrement et deviennent vite convaincants. Leur tortueux parcours pour tenter de faire illusion, autant aux autres qu'à eux-mêmes, en fait des personnages complexes et attachants. Il faut saluer la performance des acteurs, qu'il s'agisse de celui qui crée Dheepan ou de celles qui incarnent les personnages de sa femme et de sa fille. Tous sont excellents. Dans le rôle d'un chef de gang local tout juste sorti de prison, Vincent Rottiers m'a paru aussi plutôt crédible, petit caïd enfermé dans sa posture pour sauver la face sans toujours y croire. Cette première partie, la plus longue, a quelque chose d'inquiétant : on pressent que les incursions épisodiques de son passé de guerrier dans le cheminement intérieur de Dheepan n'ont pas dit leur dernier mot, même s'il essaye de les refouler ou d'y échapper de toutes ses forces. De même pour la montée très progressive de la tension entre les voyous de la cité où ont atterri nos trois "étranges étrangers" : on sent bien qu'elle va aller vers un paroxysme. Tout ça contribue à la mise sous tension du récit, rien à dire jusque là...
    L'explosion du dernier tiers, on la voit un peu venir parce qu'on s'attendait à un basculement. A la limite, on la désirait comme une libération. D'abord, elle elle nous saute aux yeux et crée quand même la surprise. Le film change de registre, ça dépote, pas à dire c'est du brutal. Mais l'effet de surprise débouche sur un flop, c'est à dire... sur rien, en fait. Ca tourne à vide, je n'y ai pas cru. Car le dénouement, invraisemblable et comme bâclé, à mes yeux fait perdre au film tout son potentiel dramatique. A cause de cette invraisemblance, "Dheepan" c'est un peu "Banlieue 13" qui aurait enfilé un costume de docu trop étroit, lequel costume finit par craquer. "Y a quequ'chose qui cloche là d'dans" mais c'est pas comme dans la chanson : j'ai pas envie d'y retourner immédiatement...
    Audiard m'a donné l'impression d'avoir pété un câble en cours de tournage . Autant "Un prophète", magnifique de cohérence, m'avait scotché, autant ici je suis resté dubitatif. Je ne comprends pas que la palme d'or soit venue couronner ce film pour moi inégal.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 13 septembre 2015
    Le film n'est pas tant sur le sujet de l'immigration que sur la vie dans les cités. Le thème reste intéressant toutefois, la réalisation ne m'a pas faite vibrer. Beau sujet mais pas de grande émotion
    Christine E.
    Christine E.

    2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 septembre 2015
    Un film dense, un scénario d'une très grande originalité et un personnage principal d'une grande profondeur et complexité. Audiard campe magnifiquement le film dans la société d'aujourd'hui. Il y a également cette musique qui donne une ambiance incroyable a certains moment du film. Un chef d'oeuvre.
    Joseph M.
    Joseph M.

    3 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 septembre 2015
    Je vois ce film comme une histoire qui finit bien. Un faux couple avec une gamine orpheline, une fausse famille quitte son pays pour l'eldorado européen. C'est banal. Ils vont y vivre une vie infernale dans une cité française. C'est sans doute banal aussi. J'ai surtout aimé quand Dheepan redevient le guerrier qu'il était dans son pays. Il tue autant de fois qu'il le faut pour atteindre l'amour. Je n'ai pas la lecture politique de certains. Le finit bien. Le couple avec leur jeune fille est installé en Angleterre et a fait un bébé.
    jaja77
    jaja77

    61 abonnés 1 326 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 septembre 2015
    un bon film tiré d' une histoire vraie, porté par un bon jeu d'acteurs, de bonne images bien filmé et travaillé ainsi qu' un sujet bien traité. tout est bien réunit pour en faire un bon drame mais pas exceptionnel qui selon moi ne mérites pas "la palme d'or" comme le prétends le festival de cannes. j'ai été touché par cette famille de réfugiés du sri-lanka qui mets tout en oeuvre pour vivre avec difficulté dans la cité sensible. d'autre films aurait pu être bien plus primé que celui là. cela reste un film à voir quand même.
    Dik ap Prale
    Dik ap Prale

    208 abonnés 2 855 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 février 2016
    Le cinéma nous transporte d’évidence au-delà de notre quotidien, ou nous le fait manger. Dheepan évite cette frontière et joue les deux tableaux. C’est alors tout notre quotidien qui s’en trouve bouleversé ; Quand tout ce qui nous parait dangereux devient insignifiant, que tout ce qui nous parait insignifiant devient essentiel et vital, que tout ce qui nous émeut devient dangereux. Un ressenti de sentiments pertinent avant l’assommant dénouement. Socialement pertinent mais déroutant idéologiquement par sa forme, car ici le sang défait une vie puis la reconstruit dans un final abrutissant, mais comme le reste maîtrisé.
    ocelot
    ocelot

    24 abonnés 927 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 septembre 2015
    Ce film méritait-il vraiment la palme d'or ? C'est la question qu'on est en droit de se poser après la projection: même si le fond est intéressant, il manque de profondeur. Quant à la forme, un cinéma d'auteur mais sans nouveauté qui aurait pu le mettre au dessus des autres. Dommage.
    spoiler: Dheepan, où l'histoire d'un concierge qui nettoie sa cité au Karcher...
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 11 septembre 2015
    Aucune émotion dans ce film sur-écrit. Sur-incarné. Où rien ne dépasse. Rien ne glisse. Rien ne trébuche. Une autoroute d'ennui... dont le climax ferait presque regretter "Machete" ou les plus mauvais films de Charles Bronson... Mais diable! Qu'est-ce que ce film raconte??? Pathétique.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 333 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 12 septembre 2015
    C’est marrant, le hasard a voulu que je revoie « Les nouveaux chiens de garde » juste avant d’aller voir ce « Dheepan ». J’y avais entendu une phrase qui m’est resté tout le temps en tête alors que j’observais le film de Jacques Audiard. Cette phrase était de Michel Naudy et elle disait ceci : « qu’on me cite un exemple d’un journaliste qui a commencé sa carrière dans ce qu’on appelle l’impertinence, la contradiction, le non-consensus et qui n’ait pas été, soit passé aux oubliettes, soit récupéré ? Il n’y a pas d’alternative. Le système jette tout ce qu’il ne peut pas récupérer. Si vous restez, vous ne restez jamais à l’antenne impunément. Jamais. » Quel rapport, me diriez-vous ? Jacques Audiard n’est pas journaliste aux dernières nouvelles ! C’est vrai. Mais autrefois, Jacques Audiard était dans une forme d’impertinence, de contradiction, de non-consensus à l’égard de ce système qu’est le cinéma français. C’était un esthète. C’était un formaliste. C’était il y a dix ans… Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Alors oui, il y a bien deux ou trois plans qui émergent au milieu de ce « Dheepan » ( spoiler: …et quand je dis « deux ou trois », c’est en fait « trois et pas plus » : un éléphant dans la jungle ; des motos roulant en pleine lumière ; un éclat de balle dans l’oreille. Trois. Oui, si peu que je m’en souviens et que j’ai pu compter.
    ) Mais au-delà de ces quelques plans, où est l'Audiard de « De battre mon cœur s'est arrêté » ? Une image dégueulasse. Des plans qui tremblent. Une photo livide. Une accumulation de plans simplement illustratifs. Que c’est triste le nouveau cinéma d’Audiard… Et que dit-on là-dedans ? Rien de plus que toutes les autres calamités de ce glorieux « cinéma social » dont Cannes entend visiblement nous goinfrer année après année. De la misère et encore de la misère ! Non le cinéma n’est plus une expérience sensorielle à en croire ces films là. Le cinéma c’est juste du plaidoyer facile contre la misère du monde. Le sujet fait tout, il justifie tout. Raconter une histoire devient presque insignifiant. Pourquoi tracer un parcours humain élaboré sur deux heures alors qu’on peut se contenter de brasser des images du quotidien qui conforteront tout le monde dans leurs représentations ? spoiler: Dhepaan a connu le pire ; il est refugié ; il a le sens de l’entraide, de la solidarité et de l’intégration, mais seulement voilà, il doit lutter contre son pire ennemi après la guerre : la méchante société française. Elle ne lui donne même pas de bol pour boire son lait ; de personnel pour l’amener jusqu’à son nouveau chez-lui ; de logement digne pour habiter. Il doit vivre au milieu des dégradations, des dealers, des fusillades (?). Il doit se laver à l’eau froide. Sa pseudo-fille est rejetée à l’école par tous les enfants indignes tandis que sa pseudo-femme est contrainte d’être employée par des voyous.
    Parce que oui, la banlieue elle ne peut être que comme ça et pas autrement. C’est toute la beauté de ce cinéma qui se réclame d’un réel qui n’en est jamais un. Le fantasme prime. Ainsi, dans la banlieue de « Dheepan », il peut se dérouler un règlement de compte tous les deux jours à grand renforts d’armes à feu sans que jamais une seule voiture de police ne passe. Ça ne choque personne. Ça ne choque pas les personnages. Ça ne choque pas Audiard. Ça ne choque ni Cannes ni même tous ces journalistes qui ont encensé ce film. Il faut vraiment ne jamais avoir foutu un seul pied dans ce type de quartier pour en être arrivé à un tel niveau de caricature. Des fois j’ai envie d’en rire. Mais maintenant, à force, ça commence à m’apitoyer. Audiard a fini par rejoindre le rang des Dardenne, Kechiche et autres Cantet. Il est là pour fournir leur came aux petits bobos et à tous ceux de la middle-class qui veulent voir le monde sans sortir de chez eux et surtout pour se convaincre qu’ils ont bien raison de rester là où ils sont. Audiard vaut mieux que ça. Il sait faire mieux que ça. D’ailleurs il semble même nous le dire sur le final de son « Dheepan ». Parce que oui, sur le dernier quart d’heure, ce film tente étonnement de s’énerver un peu. Alors certes, ça a eu le mérite de me réveiller et d’enrichir formellement l’ensemble, mais c’est vraiment fait en mode fête du slip. Cette conclusion sombre dans une sorte de paroxysme d’absurdité par rapport à la démarche initiale du film. C’est un pur moment de n’importe quoi qui, quand on prend le temps d’y réfléchir, n’est pas crédible pour un sou. Mais bon. Encore une fois. Cette conclusion n’est au fond qu’une belle illustration de ce qu’on demande à ce genre de long-métrage : une confortation d’un certain public du fantasme qu’il se fait du monde, et en mode binaire et caricatural s’il vous plait ( spoiler: …parce que oui, en gros, la fin de « Dheepan » nous dit : « la France c’est la misère des banlieues, la guerre civile la misère et l’abandon alors que – heureusement – l’Angleterre ce sont les jolis taxis et les belles maisons à bow-windows qui accueillent dans l’opulence et la mixité les gentils immigrés. » Joli message. Pas « french bashing » du tout. Tout dans la mesure. Très subtil. Bravo.
    ) Donc voilà ce à quoi se réduit Audiard désormais. Je vous le dis en toute honnêteté : ça me blase. Mais bon, comme le dit si bien Michel Naudy dans « les nouveaux chiens de garde » : on ne reste jamais à l’antenne impunément. Jamais. . Audiard a fait son choix. Il a voulu rester. Après tout, ça paye bien. Il fournit la came qu’on lui demande, sans trop d’effort, et en échange il reçoit moult argent, palmes cannoises et notoriété publique. Pourquoi se priver ? Certes, ce genre d’attitude ne sauve pas le cinéma français de la léthargie dans laquelle il s’embourbe depuis un certain temps. Mais d’un autre côté, que reste-t-il à sauver ? Voilà finalement ce que semble être le raisonnement d’Audiard après ce « Dheepan » et, franchement, ça n’augure rien de bon pour les amoureux de septième art…
    Tchi Tcha
    Tchi Tcha

    12 abonnés 247 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 septembre 2015
    Enfermés cette fois-ci non pas en prison (comme dans le Prophète), mais dans une banlieue HLM, avec ses codes et ses lois. Cette fiction sociale nous offre une histoire d'amour avec une sensibilité et une subtilité déconcertante. Toutefois, la fin est un basculement qui n'est pas à la hauteur du film, ce qui n'enlève pas le génie de son auteur.
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