Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Stéphane D
119 abonnés
2 122 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 19 septembre 2015
Un début assez enthousiasmant par la proximité avec les personnages d'un peuple méconnu. Mais le fil conducteur reste un peu brumeux comme l'image dont le réalisateur abuse d'effets de flou et de fumée, et on finit un peu perdu...
Je trouve que le thème du film est important, grave et actuel. On y voit un quotidien qui fait froid dans le dos... Malheureusement c'est un film lourd et pesant qui m'a mis mal à l'aise, et ces 2 heures de film ne m'ont pas plu... Dommage !
Une fois n'est pas coutume, Jacques Audiard parvient avec Dheepan à plonger le spectateur dans l'atmosphère authentique du Sri Lanka en pleine guerre civile. Les protoganistes sont poignants de sincérité et de complexité émotionnelle. Il faut voir ce pur jus Audiard
tres bon film,DHEEPAN ,la Palme d'Or de Jacques Audiard. Certains disent qu'Un Prophète l'aurait méritée davantage. Peut-être, sans doute… Personnellement, je trouve à son nouveau film tellement de qualités que l'idée ne me serait même pas venue à l'esprit. Quel réalisateur en France, aujourd'hui, fait preuve d'autant d'audace et de maîtrise ? Qui manie aussi bien que lui la finesse et la puissance ?
Le film s’ouvre au Sri Lanka avec une première scène qui nous saisit immédiatement : Dheepan s’apprête à brûler les corps de tous ses compatriotes tués aux combats durant la guerre civile qui sévit dans le pays. On se retrouve ensuite plongés en plein coeur d’un camp de réfugiés : une réalité difficile et qui fait forcément écho à l’actualité européenne du moment. Au milieu de ce chaos, Yalini est à la recherche d’une fillette afin de pouvoir prétendre à l’asile politique avec Dheepan en faux père de famille. Elle va donc échanger de l’argent contre une petite fille avec laquelle ils vont former une fausse famille tamoule. Ils embarquent ensuite tous ensemble dans un bateau en direction de la France… Une émotion qui nous laisse présager d’un film prenant…
[...]
Le contraste est très vite saisissant entre ce qu’ils imaginaient de l’Europe et la réalité de leur quotidien. Ils pensaient fuir la guerre, la violence et les drames mais sont plongés dans un territoire de non-droit effrayant. Ils se retrouvent enfermés au sein de cette cité hostile. Le hic, c’est que leur dilemme personnel est totalement éludé pour nous confronter au quotidien et aux enjeux de la vie de cette cité. Les traits sont volontairement grossis dans cette banlieue où on ne voit ni femme ni enfant. Tout est caricatural au possible et vu de France, semble totalement irréel. Dheepan vit une vraie lutte intérieure et ne souhaite pas capituler cette fois-ci face à l’ennemi contrairement à ce qu’il a vécu au Sri Lanka. Il y projette sa volonté de vengeance, ce qui aboutira à une scène finale d’une violence extrême. Cette scène a d’ailleurs été pour moi également une grande déception puisqu’Audiard y est radical au possible et y perd toute cohérence. Dheepan est élevé au rang de héros dans une séquence qui tranche totalement avec le drame social auquel on assistait et qui lui fait perdre toute sa consistance.
[...]
J'ai au final l'impression que Dheepan est le film le plus surestimé de l'année. Bien loin du niveau d'Un Prophète, Audiard nous offre ici une oeuvre caricaturale et inégale qui sombre trop vite dans une violence gratuite et inutile en oubliant son thème principal : le drame social vécu par cette famille de réfugiés tamoule.
Palme d'or à Cannes (2015) Dheepan était attendu sur les écrans comme ..." un prophète" ! Jacques Audiard, réalisateur exigeant et habitué des récompenses revient avec l'histoire de ce réfugié tamoul, qui fuit la guerre au Sri Lanka et débarque comme gardien d'immeuble dans une cité aux trafics bien rodés ! Que l'on adhère ou pas au cinéma de Jacques Audiard, nous devons lui reconnaître une réalisation ciselée et exigeante, un montage sans lenteur qui frôle la perfection et des plans magistraux qui mettent en lumière le contexte ou la personnalité profonde de ces âmes errantes inadaptées à une société sans compromis et souvent intransigeante ! je ne suis pas particulièrement fan de son cinéma, même si je le trouve intéressant, mais sous fond d'un réalisme exacerbé se cache un effort d'esthétisme, comme pour adoucir la dureté du scénario. Dheepan nous montre comment une jeune femme, un ancien soldat et une orpheline de 9 ans vont tenter de construire un foyer dans une cité sensible ! C'est un nouveau combat qui commence car en voulant offrir un peu de paix à cette cité sous pression, il se confronte aux caïds des halls d'entrée, transformés en distributeur ambulant de came et de poste de douane pour qui veut tenter d'entrer dans l'immeuble !!! Double confrontation puisque sa "femme" factice devient, elle, femme de ménage chez l'un de ces caïds. Si l'on avait oublié sa filmographie, c'est avec beaucoup de plaisir que nous retrouvons le prometteur Vincent Rottiers. Dans une interprétation extrêmement juste, nous comprenons son histoire par le port de son bracelet électronique et par un tempérament tendu, à couteaux tirés et en implosion permanente.
A quand Audiard dans une réalisation comique ?
On trouve toujours dans le cinéma d'Audiard ce réalisme social, ces exclus du système qui essaient de retrouver une place (pas toujours comme il faudrait ni de la bonne manière) et qui reflètent finalement sans trop d'exagération ce que sont les prisons, ce que sont ces vies d'immigrés arrachés à leur pays et qui vivent "une double peine" dans des quartiers bétonnés vieillissant mal et avec leurs propres lois ! Ce qui agace un peu mais qui est aussi une réalité, c'est l'opposition d'une France sur le déclin à l'ultralibéralisme anglais ! la chute presque trop pastel pour du Audiard dans une banlieue résidentielle de Londres, et Dheepan en chemise blanche, en conducteur de Black Cab résonne comme une critique de la politique d'accueil française ! Néanmoins, ce nouvel opus de Jacques Audiard n'a jamais été aussi en phase avec le contexte actuel et pose, sans parti pris, le double problème de ces cités au bord de l'explosion et de l'accueil des réfugiés en France. Enfin voir Audiard dans un autre registre ne me déplairait car son talent de scénariste dialoguiste (vénus beauté institut c'est lui) et ses idées de génie dans la réalisation nous donnent envie de le voir prendre d'autres chemins, pourquoi pas plus légers et où l'esthétique aurait raison du réalisme social !
Dheepan, film de Jacques Audiard, a reçu la Palme d'Or au dernier Festival de Cannes.
Ses précédents films m'ont particulièrement touchée : Sur mes lèvres (avec le duo Emmanuelle Devos et Vincent Cassel), Un prophète avec la révélation Tahar Rahim, Un héros très dicret avec Mathieu Kassovitz magistral qui enchaîne les mensonges, De battre mon cœur s'est arrêté qui m'a réconciliée avec Romain Duris... Ce sont des films chocs, qui prennent aux tripes, où la violence est souvent présente pour servir l'histoire.
Ce film raconte l'arrivée en France de Dheepan, un ex soldat, une femme prénommée Yalini et une fille de 9 ans Illayaal. Ils viennent du Sri Lanka où la guerre civile fait rage. Ils se font passer pour une famille afin de s'intégrer plus facilement, alors qu'ils ne se connaissent pas. Dheepan devient gardien de la cité des Prés, en région parisienne, où la violence est omniprésente et où certains clans font la loi. Brahim (incarné par Vincent Rottiers), sorti de prison et chef de bande du quartier, règne sur les bâtiments. On sent que la poudrière pourrait facilement s'embraser et que la tranquillité apparente n'est illusion. spoiler: La violence monte inexorablement jusqu’aux dernières scènes du film...
Ce qui est touchant dans ce film c'est la relation qui se crée entre cette pseudo famille. Dheepan veut croire à son couple fictif alors que Yalini ne rêve que d’Angleterre où sa vraie famille se trouve. Ce décalage est poignant. Il y a également des problèmes de langue et de traduction, avec la petite fille qui joue au début les interprètes de fortune.
Il y a des passages drôles, notamment dans la relation qui s'établit entre Yalini et Brahim. Par exemple, spoiler: quand elle lui demande si le bracelet électronique qu'il porte à la cheville sert à mesurer les kilomètres parcourus en jogging ou quand il lui demande pourquoi elle hoche systématiquement la tête même quand elle ne comprend pas et qu'il l'imite.
Dans le contexte actuel où les réfugiés et migrants font la une des journaux télévisés, ce film est bien évidemment d'actualité. C'est toujours bien joué, même si certains ne sont pas des acteurs professionnels. J'ai apprécié le film globalement, mais j'ai été un peu déçue par sa fin. Ce n'est pas mon film préféré de Jacques Audiard, mais cela reste un bon film, qui est présélectionné pour représenter la France aux prochains Oscars.
Une fin qui me laisse sur ma faim mais un film digne de Jacques Audiard. Une mise en scène magnifique avec des scènes plus que surréalistes. Des acteurs remarquables et une histoire touchante.
Une surprise que ce Dheepan : je m'attendais à voir un film brûlant sur les banlieues sensibles, mais ce sujet là ne fournit que l'environnement. Le film s'attache au contraire au côté intime, et c'est l'essai de ces inconnus les uns pour les autres, de constituer une vraie famille qui en constitue le coeur. Aussi Dheepan a pu décevoir les attentes, mais reste un très beau film d'Audiard, plus optimiste et avec moins de tension que d'habitude, mais habité par la performance des trois personnages principaux, pourtant non professionnels.
Très beau film! Emouvant, captivant, et très proche de la réalité. Un sujet difficile, pourtant abordé avec justesse. De très bons jeux d'acteurs. Seul point négatif à mon goût: un scénario qui ne montre qu'une facette de la vie d'immigrés en France, mais qui permet malgré tout au film d'acquérir une certaine légèreté, et de ne pas être trop déprimant. spoiler: Et un "happy end" bienvenu, bien qu'irréaliste (tout le monde s'en doute).
C'est beaucoup mieux que De rouille et d'os, moins bien qu'un prophète. L'histoire se tient, se suit volontiers même si à la fin ça déconne franchement. Il y a des subtilités dans la psychologie de Dheepan et de sa "femme", et c'est agréable. Par contre, le contexte social est moyennement crédible: des types tirent en bas de tours d'immeuble, organisent un trafic délirant avec un boss peu convaincant, tout ça sans même l'ombre de la police. Bref... Mais le grand hic c'est que cette histoire n'est en fin de compte pas celle de migrants ordinaires confrontés a de terribles difficultés. Non, c'est l'histoire de Dheepan, accessoirement migrant au passé dur, en proie à des moments de mélancolie, mais aussi et surtout homme au caractère d'acier et à la gâchette précise. D'où le sentiment ambigüe à la fin: ce film cherche-t-il à tenir un propos politique ou narre-t-il une simple histoire?
Comme cette famille sri-lankaise jouant leur rôle pour s'adapter à notre société malade, Dheepan se couvre de la chronique sociale pour mieux faire entendre son cœur battant de thriller, tel son personnage principal à l'apparition du titre qui émane de ténèbres surnaturelles, fantômes de guerre, poltergeist insidieux. La frontière des genres est fébrile, perturbante, mais elle fait finalement la force du dernier film de Jacques Audiard, qui aborde avec autant de force la simplicité des rapports humains et l'inhérente violence sociale au cœur du polar. Le fil du scénario est tout aussi fébrile sous ce poids maîtrisé, manquant plusieurs fois de finesse jusqu'à son épilogue, mais il est d'une clarté limpide qu'Audiard n'est pas la pour le réalisme et la pertinence, mais pour un simple souffle cinématographique entre Peckinpah et Scorsese, où le mouvement de l'image nous contamine des maux viscéraux qu'elle capture. Pourquoi chercher obstinément un plein politique, alors que Dheepan est avant tout un intense exercice de pur cinéma, ce que le cinéaste concrétise lorsque les deux protagonistes observent la cité derrière le cadre de leur fenêtre, main dans la main, clamant "On se croirait au cinéma".
Quand on sait qu'un des scénaristes de Dheepan, avec la clique habituelle Audiard/Bigedin, est celui de "La crème de la crème", ça en dit long sur la pertinence du scénario... Le film, si évidemment n'épargne pas les clichés, est une surprenante coquille vide de sens et de propos. Le pire qui pouvait lui arriver fut en plus de recevoir la palme d'or, légitimant et encourageant donc un cinéaste pétri de talent à s'enfoncer dans un cinéma médiocre. Grosse déception que ce film, dont les 45 premières minutes et l'idée de base sont très intéressantes, le film se perd entre un ton social et celui d'un film d'action hero. Je me souviens d'Audiard disant qu'il y avait même une pointé de fantastique, mais alors elle est vraiment mal maitrisée car si c'est ce que je crois ça doit durer 3 secondes, et c'est aussi vite oublié pour en plus ne rien apporter. On espère qu'Audiard va balourder ce mauvais scénariste pour revenir vers un cinéma populaire mais intelligent.