Expert comptable devant, expert en blanchiment des comptas des plus puissants de ce monde derrière, génie des maths et redresseur de torts dans tous les cas, Mr Wolff et sa mystérieuse Voix nous embarquent, avec la complicité involontaire du FBI, du fisc américain, et d’une innocente petite comptable, dans une intrigue à la fois financière et familiale.
Plus qu’un soldat comptable, on a ici un super-héros, avec tous les ingrédients traditionnels des célèbres justiciers schizophrènes : double vie, mystérieux second qui chapeaute la logistique, identités secrètes, lourd passé et formation poly-traumatiques, solitude de fait, incapacité sociale, pathologie mentale, redoutable mercenaire multifonction, et une faculté supra-ordinaire à savoir compter, mémoriser, synthétiser, peut-être affaiblie par une maniaquerie autistique exigeant exactitude et la finalisation.
Ce film d’action haletant, sombre comme l’exige la mode d’aujourd’hui, relativement profond, tant pour les personnages que pour les enjeux, dévoile progressivement les pans des intrigues d’un scenario bien ficelé, et se hisse même à un niveau plus sérieux que ses spectacles cousins à base de héros solitaires champions du flingue, de la baston et de l’intrigue à tiroirs. Sa pierre blanche se concentre sur l’exploitation des facultés extraordinaires des personnes à la psyché différente, que la société, faute d’envergure, met de côté ou infériorise parce qu’elles ne répondent pas au modelage d’une normalité sociale.