Le constat est clair, j’arrive trop tard pour le grand partage. Je parle là plus du partage de mon avis que du film en lui-même. Pourquoi je dis ça ? Eh bien tout simplement parce que je voulais commencer mon petit commentaire par une expression qui a déjà été utilisée par l’internaute cinéphile BenoitG80, à savoir que « "Le grand partage", ça vire rapidement au grand n’importe quoi ». Avec un sujet aussi épineux qu’offre la précarité par le manque de logements, il parait de bon aloi de traiter le sujet non pas sous le signe du drame comme le cinéma français a souvent coutume de le faire (et qui tend trop souvent vers le mélo), mais sous le ton de la comédie. L’intention est fort louable, d’autant que je voyais pas mal de ridicules de situations utilisables. Question ridicules de situations, nous sommes servis. Le problème est que les traits ont été tellement forcés que nous avons plus affaire à une caricature qu’autre chose. Résultat, rien n’est drôle, mis à part deux ou trois petites choses qui font malgré tout sourire. Une grosse déception donc, amplifiée par un énorme casting qui nous faisait attendre quelque chose de bien mieux. Pensez donc : avec Didier Bourdon, Karin Viard, Valérie Bonneton, Josiane Balasko, Michel Vuillermoz, Anémone, Patrick Chesnais… avouez quand même qu’il y avait du lourd ! Eh bien non. Ce film, attendu par tous si on se réfère à son bon démarrage au box-office français, est un ratage monumental. Le public ne s’y est pas trompé, la fréquentation des salles étant en chute libre dès les premiers jours d’exploitation. Résultat, le long métrage d’Alexandra Leclère a disparu de la programmation même pas un mois après sa sortie nationale. La faute en revient sans doute à un manque de réalisme, à un manque flagrant et total de crédibilité. Du coup, on ne croit pas une seule seconde à l’histoire, et de ce fait aucune prise de conscience relative au problème présenté ne peut se faire. Pire, les personnages sont trop changeants. Certains sont détestables à souhait, d’autres se font attachants, et alors que les partis pris se dessinent, on mélange le tout et les personnages deviennent l’exact opposé de ce qu’ils étaient au départ. Or, tout le monde sait que les gens ne changent pas. Ils évoluent tout au plus. Alors certes il a bien été essayé de donner un ton léger et dynamique au film par la musique de Philippe Rombi, laquelle m’a fait revenir en mémoire à un moment les notes chaplinesques, mais que voulez-vous… quand rien ne fonctionne, rien ne fonctionne. Le seul personnage qui a été à peu près correctement écrit (à condition de ne pas trop creuser non plus) est Christine Dubreuil (Karin Viard) en lui prêtant une psychologie de femme qui a besoin de se sentir exister. Et c’est même par elle que le moment le plus savoureux du film arrive quand elle traite son mari de… de… de… non mais oh, vous ne croyiez pas tout de même que j’allais apporter cet élément de réponse, si ? Mais de la voir se faire rejeter constamment par son mari, alors que ses intentions sont explicites… euuuuuh moi perso je craque ! Lol ! Mais de quelles intentions s’agit-il ? De faire repartir son couple pardi ! Ce qui constitue un des sujets annexes à l’idée de départ. Cependant pas de quoi effacer l’énorme déception devant ce film qui ne fait qu’accumuler clichés caricaturaux, invraisemblances et ridicule.