Voilà un film intéressant. Autant le dire de suite, c’est un film à message, je ne connais pas la filmographie de la réalisatrice, mais je ne pense pas que ce dernier ne se prétendait autre chose.
Ce qui m’as poussé à aller le voir est simple : lorsque que j’ai vu la bande-annonce, je me suis dit « c’est osé ». Avec l’actualité, el thème est compliqué à aborder et il fallait se motiver pour sortir cela maintenant, même si j’ai appris récemment après une interview de Didier Bourdon que le projet est prévu depuis bien plus longtemps que cela.
Bien sûr, difficile de dire du mal d’un tel long-métrage, mais quelques problèmes se posent. Pour résumer, la morale est bonne mais le moyen d’y arriver pas du tout, et par conséquent, certaines choses tombent un peu à l’eau du fait de leur manque de cohérence.
Pour débuter par le plus gros, les personnages, bien que très très bien interprétés par de très très grands acteurs qu’on ne présente plus (Didier Bourdon, Karin Viard, Patrick Chesnais, Josiane Balasko et j’en passe), ce sont tous des caricatures.
Quelque soit le bord politique abordé, que ce soit dans le métier ou dans les clichés en tout genre
, tous ces personnages sont des caricatures, sans exception, à part peut-être celui de
Michel Vuillermoz
.
Bien sûr, tout le jeu est de voir comment
ces clichés sont combattus et quels sont les revirements de personnalités de ces protagonistes
, et c’est ici que Le Grand Partage marque des points en réussissant à nous surprendre par moment. Manque de pot, le grand final
est peut-être de trop
à ce niveau-là.
La remise en question, c’est très bien, le lavage de cerveau total, ça n’existe pas.
Néanmoins, le film a un gros mérite, vraiment pas de moindres, c’est qu’il permet de se poser des questions. J’aime les films qui permettent de se poser des questions, et en l’occurrence, en sortant du visionnage du Grand Partage, vous vous demanderez notamment ce qu’est réellement la solidarité. Je n’en dis pas trop, mais en dehors du personnage de
Michel Vuillermoz
(encore et peut-être),
tous agissent avec un but, un intérêt, dans le fait de recueillir ou de ne pas recueillir des gens à la rue
, et croyez-moi, ça en fait beaucoup, des excuses stupides. Implicitement, on peut se dire que tout le monde a toujours une raison d’agir, le problème n’est peut-être juste que filmique à ce moment-là, et sans doute était-il inutile d’expliquer les raisons de tel ou tel personnage, notamment dans le cas de celui de
Patrick Chesnais.
Cela me permet de faire un point sur la réalisation. Tout est propre, sans faire forcément de gros jeu de mise en scène. En revanche, et quand je parlais de beaucoup trop personnages, je parle de 5 familles à suivre. 5 ! Autant vous dire que sur un film de 1h40, quand il faut introduire tout le monde, le montage en première partie de projection pique vraiment les yeux au niveau de sa rapidité.
Je suis donc globalement mitigé sur Le Grand Partage, qui est plus intéressant que drôle malheureusement (on rit tout de même, bien sûr), mais qui ne réussit peut-être pas à démontrer ce qu’il voulait démontrer par l’intermédiaire des familles qu’il met en scène. Dommage.