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PLR
468 abonnés
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4,5
Publiée le 6 septembre 2016
Quel film ! Certes, au premier abord il peut apparaître un peu difficile au commun des spectateurs. Le démarrage est à dessein lent, avec peu d'action. Après coup, on comprend que le scénario a pour lui la durée inhabituellement longue du film et que beaucoup de temps est pris pour la finalisation du sujet, pour sa mise en tension. Ceci peut rebuter un public davantage avide d'action rapide. Produit par Arte, on est ici quelque peu dans le cinéma d'Art et d'Essai. Du film d'auteur assurément. Du sujet on sait aussi déjà beaucoup de choses à l'avance, ne serait-ce que par les Secrets de tournage ici. L'intrigue largement dévoilée éloigne le spectateur des faits et reporte son attention sur les membres de cette "cellule invisible", genre Tarnac. Pas des mercenaires ou des para-militaires mais des jeunes, dans leur diversité. Et, mine de rien, une sorte de syndrome de Stockholm finit par se glisser. Notamment face à l'issue brutale et sans tergiversations dont on ne peut s'empêcher de penser qu'elle aurait pu être visée par la censure en ces temps troublés. Vraiment, un film qui secoue.
J'ai regardé le film jusqu'au bout pour vérifier qu'il était bien ennuyeux et inintéressant. Et bien le résultat c'est que je ne me suis pas ennuyé mais par contre je n'ai pas trouvé d'intérêt. La jeunesse qui s'emmerde et cherche à s'occuper en mettant des bombes ça ne me passionne pas. La trame n'est ni angoissante, ni surprenante. Les scènes de violence sont battues à plate couture par tout ce qu'on voit ailleurs ( séries modernes, films britanniques sur l'IRA, ....). Il n'y a même pas de suspense, ni de message dans ce film. Le début du film qui se veut silencieux et méthodique spoiler: à la façon " Ocean's eleven " est spoiler: chiant et compliqué . Les scènes du grand magasin sont-elles sensées nous rendre les personnages sympathiques ? Je ne sais pas. En tout cas si c'est ça c'est loupé. Certaines personnes qui n'ont jamais rien vu ou qui vivent dans une tour d'ivoire bien protégés de la réalité de la vie pourront peut-être sortir " choquées " de la séance ? qui sait....
Il y a beaucoup plus de violence dans les films de Ken Loach, car lui, il filme la vie et la vraie vie est violente tous les jours.
Bertrand Bonello est de retour aux affaires deux ans après son très beau « Saint Laurent ». Après deux films d’époque, il revient avec une fable ultra contemporaine, un exercice de style et une critique virulente de notre monde capitaliste et consumériste, à mille lieux de ses œuvres précédentes. Le pitch : des jeunes gens d'origines variées, issus de milieux sociaux différents, marchent énergiquement dans plusieurs lieux de la capitale, animés par un objectif commun, faire exploser au même moment des bombes à des endroits stratégiques. Puis, ils convergent tous vers un grand magasin parisien dans lequel ils se réfugient durant la nuit, pensant sans doute pouvoir échapper au pire. Je ne sais plus qui a dit « La société a la jeunesse qu’elle mérite » mais je trouve que cette phrase pourrait être la punchline sur l’affiche de ce film uppercut. Ce qui permettrait aussi de déplacer le débat qu’il ne va pas manquer de susciter, puisque même si NOCTURAMA fait forcément écho aux événements terroristes récents, le sens que ces jeunes donnent à leurs actes n’a absolument aucun lien avec l’extrémisme religieux de Daesh. D’ailleurs, le scénario a été écrit bien avant les attentats de Charlie Hebdo. Non, ici, il est plutôt question d’une jeunesse désabusée qui ne se retrouve pas dans les modèles que la société leur propose. Leur démarche est un geste de désespoir absolu et même si elle est évidemment monstrueuse dans sa structure, elle révèle avant tout l’échec de l’éducation, des institutions et de la morale à donner du sens à la vie, de l’espoir en des jours meilleurs, en un avenir possible. Comme toujours chez Bonello, sa grande maîtrise formelle impressionne. Son sens du rythme, la bande son (il a composé la musique), le casting mêlant novices et acteurs professionnels (dont Finnegan Oldfield, Vincent Rottiers et Manal Issa), le culot et l'audace, tout m’a plu dans ce film percutant. J’en suis sortie KO.
Là où nous attendions un film sur le terrorisme, Bertrand Bonello livre une œuvre politique dénuée de tout manichéisme ou stigmatisation. Nocturama se décline en un parcours de jeunes terroristes suivi d’un nocturama en huis clos anxiogène avant un épilogue désespéré exécuté sans sommation. A l’image du finale du film, la mise en scène de Bertrand Bonello est d’une précision chirurgicale et fait se succéder les plans séquences dans une fluidité devenue rare dans le cinéma français. Nocturama n’est pas un film manifeste mais un film de genre ambitieux et déjà majeur. Plus de détails sur notre blog ciné :
Explosif, angoissant, troublant, violent... Les qualificatifs viennent presque à nous manquer pour décrire l'expérience "Nocturama". Avec ce film sombre, Bertrand Bonello prouve une nouvelle fois qu'il est un magicien de l'image brillant doublé d'un conteur passionné par les maux qui rongent l'âme humaine et la détruit à petit feu.
Bertrand Bonello s'est demandé pourquoi, dans le contexte actuel, une nouvelle révolution n'avait pas éclaté. Il imagine donc une bande d'adolescents décidant de faire sauter quelques endroits symboliques de Paris. Raconter simplement ainsi ne rend vraiment pas hommage à cette œuvre magistrale. Certes on suit des révolutionnaires de pacotille un peu idiots, mais l'intérêt est bien ailleurs. Bertrand Bonello s'est attaché à nous montrer ce que ressentent ces jeunes gens au plus près, en les faisant parler à minima. En résulte un film poétique et politique, très graphique et très humain, contemplatif et prenant. Dans une première partie, on suit les chemins de chacun des personnages dans la préparation de leurs forfaits. Paris est encore une fois un personnage central du film magnifiquement filmée. Dans une seconde partie, les personnages attendent, retranchés dans la Samaritaine, coupés du dehors. Cette interminable attente est paradoxalement dénuée d'ennui pour le spectateur. Nocturama est un film hors norme, une expérience de cinéma.
Une nouvelle fois Bertrand Bonello fait d'un film une oeuvre d'art en soi, un bijou de mise en scène et d'originalité. Formellement c'est magnifique, et sur le fond je peux comprendre certaines critiques sur le manque de contextualisation du film (quelles sont les les motivations de ces jeunes ? Qui sont-ils ?) mais il ne faut pas oublier que nous sommes devant un regard singulier et une fiction qui se veut volontairement floue, qui nous amène à nous interroger. Malgré sa longueur, Nocturama arrive à maintenir un tension constante même si on peut en deviner l'issue. Le tout est servi par de jeunes acteurs remarquables, avec une mention particulière pour Hamza Meziani et Finnegan Oldfield.
Il parait que c’est involontaire mais les trois derniers longs métrages de Bertrand Bonello trouvent leurs places, dans le temps, à des moments charnières de notre histoire : "L’Apollonide – Souvenirs de la maison close", un changement de siècle, "Saint Laurent", les années 60 – 70, "Nocturama", la France d’aujourd’hui. La France d’aujourd’hui, moment charnière de notre histoire ? C’est du moins ce que pense le réalisateur, qui compare la France de 2016 à une cocotte minute prête à exploser. Que Bertrand Bonello puisse faire cette comparaison, libre à lui. Que les attentats de 2015 n’aient rien changé dans ce domaine, au point que le réalisateur puisse reprendre en 2016 une idée née en 2011, libre à lui. Par contre, si tant est que le cinéma puisse avoir une influence sur la vie réelle, on peut s’interroger sur les répercussions envisageables, suite à la sortie de "Nocturama". Bertrand Bonello a-t-il voulu jouer avec le feu ? A-t-il voulu faire office de pythie face à un événement qu’il pense inéluctable ? A-t-il voulu, au contraire, essayer de montrer les conséquences dramatiques d’un tel événement ? Quelle que soit la réponse, on regrette que la réalisation soit aussi maladroite et le résultat aussi ennuyeux.
Je suis allé voir ce film complètement à l'aveugle, sans aucune idée sur le scénario ou le propos du film, et j'ai été plutôt agréablement surpris. Le fait est que le film peut sembler assez lent et propose en plus de ça une morale des plus ambiguës, inutile donc de dire que les avis divergent et que certains crient au chef d'oeuvre alors que d'autres le voient comme une merde prétentieuse sans intérêt. Personnellement, je me placerai au milieu de ça et pencherai même plutôt du bon côté vis à vis de ce film car celui possède d'indéniables qualités. La principale, c'est sa mise en scène, propre, immersive, froide et planante, je ne connaissais pas Bonello mais j'avoue avoir été conquis par le film, d'un point de vue purement formel.
En terme de fond, c'est une autre histoire et il est vrai que j'ai eu du mal à saisir le point de vue du réalisateur. Je pense qu'il s'agit d'un film sensé se positionner au plus proche de la jeunesse, et de ce côté là le film n'échoue pas totalement, dans ce sens où la jeunesse actuelle (et ce depuis la nuit des temps mais à forciori de nos jours) semble dans un désir constant de se révolter, de s'arracher à une société qui veut les enfermer dans des cases et à accomplir quelque chose de plus grand qu'eux. Le fait est que si le film se targue de choisir l'angle du réalisme, il s'agit plutôt d'une métaphore, dans ce sens où la communion de ces personnages que tout oppose, l'acte qu'ils réalisent ensemble et le dénouement du film apparaissent comme trois grandes incohérences d'un point de vue réaliste mais assez intéressant d'un point de vue métaphorique. En effet, je trouve que le film est très juste dans son portrait d'une jeunesse qui veut s'émanciper de la société tout en s'y intégrant de plus en plus malgré eux, et du fait que leurs choix entraînent finalement le contraire de ce qu'ils souhaitent.
Je ne veux pas trop en dire pour éviter de spoiler l'intérêt du film mais celui ci est suffisamment intéressant en ce sens qu'il donne à penser et traite effectivement d'un mal être sociétal qui touche les jeunes du vingt-et-unième siècle, dans l'ère des réseaux sociaux et de l'information à grande vitesse.
À aller voir sans réel opinion. On en ressort troublée, évasif et perdu au milieu de notre monde. Entre jeunesse, conflit et terreur il met tous nos sens en action tout ce qui fait un excellent film
Une oeuvre d'auteur, un parti-pris particulier, des moments de grâce, une réalisation assurément maîtrisée, des acteurs convaincants. Co-produit par Arte, des scènes ont été tournées dans la tour.... TF1 (#magiedelaTV) !! En 1ère partie, la RATP a trouvé un parfait court-métrage pour expliquer ses lignes de métro !! On revoie avec nostalgie la Samaritaine reconstituée : de très beaux placements de produits !! Bref, un film furieusement parisien.
a quoi sert un tel film sinon a ennuyer le spectateur ? des jeunes préparent un mauvais coup mais quel est leur motivation ? pas de réponse . s'il vous plait payer vous un monteur et arrêter ses scènes longues et ses plans fixes interminables , pas étonnant que le film dure plus de 2 h. comment arrivent ils au magasin ? pas de réponse. un film d'une molesse intense et meme pas esthétique . ça suffit ce genre de cinéma .
Ça laisserait presque sans voix, pfiou quelle leçon de mise en scène, quelle intelligence, le seul truc que j’aurais à reprocher au film c’est qu’il est un poil trop long et qu’il joue une sorte de surenchère extatique de temps à autre, quelques séquences de la seconde partie ne sont pas géniales (voire pas nécessaires), mais alors le reste est complètement scotchant ! Surtout cette logique de réalisation qui nous conditionne à la tension permanente, au départ on suit un cheminement coordonné, puis des effets chocs, ça m’a beaucoup rappelé Elephant de Van Sant à certains moments, Bonello propose un lancinement qui n’évoque jamais le "vide". Et au niveau des personnages ce qui est intéressant c’est de brosser un tableau de la jeunesse multi-couches dans un cadre contextuel épineux, je pourrais comprendre qu’on puisse y voir une immoralité quant à s’en servir ainsi mais le film ne raconte pas ça, et au bout d’un moment on l’assimile très bien. Bonello dépeint le mal-être d’une génération (voire deux), d’un mouvement anarchique désabusé contre l’État, et sans spoiler la fin est complètement symptomatique, il y a une sorte d’atmosphère de désenchantement (parfois un peu trop poussée donc), et toute la dernière partie fait à la fois éprouver l’empathie et la volonté d’ordre par une pulsion d’adrénaline crescendo en multipliant les points de vues, la rythmique atteint la perfection. Franchement à la fin j’en pouvais plus (de plaisir), on ressent les émotions, l’ironie fataliste, et en définitive tout reste assez minimaliste, tu donnes ce thème à un cinéaste lambda je suis certain qu’il pond un truc sensationnaliste et excluant, là on est juste à fond dedans et intimement concerné (enfin personnellement ça a été le cas), très fort. Un des meilleurs films de 2016 sans hésitation …
PS : D’ailleurs j’ai lu quelque part que Bonello voulait arrêter le cinéma, c’est pas sérieux j’espère.