Derniers Avis : Elle - Page 18

Une perte de temps, un film très dérangeant.
Les dix premières minutes étaient pourtant pleines de promesses mais la suite traîne en longueur. Dommage, sur le papier ce film avait tôt pour plaire.

Une claque. Ce thriller malaisant, cynique, a l'humour noir omniprésent, ma emporté des les premières minutes.
Le réalisateur n'hésite pas à provoquer le spectateur, en se moquant ouvertement de la religion (maturation devant la crèche, me personne de Effira qui veut regarder la messe), ou encore de la bourgeoisie parisienne qui est ici mise à mal par une Hupper glaciale, mais tellement libéré sur les autres plans, dont sexual.

"La honte n'est pas un sentiment assez fort pour empêcher de faire quoi que ce soit". Une des phrases sublimes de ce film magnifiquement écrit qui donne le tournis par sa perversité et sa froideur. Isabelle Huppert époustouflante de bout en bout participe grandement par l'inventivité de son jeu à l'ambiguïté jouissive d'une telle histoire. Mais c'est surtout là mise en scène de Verhoeven oscillant entre la rigueur des plans hitchcockiens et la cruauté des portraits d'une certaine bourgeoisie à la Chabrol qui fascine. Et que l'on ne l'accuse plus d'être mysogine : cette fois, ce sont bien les femmes qui tiennent les cordons.......des bourses.

Si l'on considère que le cinéma pour nous divertir à le droit et le devoir de tout se permettre pour arriver à ses fins alors ce film est, dans le genre thriller, plutôt original et réussi. Presque rien à dire si ce n'est quelques maladresses de mise en scène et quelques comédiens en dessous des autres, bref on passe un bon moment de cinéma même si certaines scènes sont difficiles à regarder. Par contre si le cinéma est affaire aussi de morale là il y a un gros problème. Aborder la question du viol de cette manière est proprement hallucinante. Le personnage d'Huppert (remarquable évidemment) spoiler: a de l'attirance pour son violeur (le surprenant Laurent Lafitte)
, idée saugrenue et risquée mais pourquoi pas, "Portier de nuit" était dans le genre, bien plus osé , Sauf que Paul Verhoeven est très loin d'avoir l'intelligence et la finesse de Liliana Cavani. J'ai parfois eu l'impression d'être dans la tête d'un gros macho bien pervers et bien con ce qui est regrettable venant d'un réalisateur talentueux ("Total Recall" et "Starship Troopers"). Pour conclure disons que c'est un bon film abject.

Brelan de roi (!) pour Paul Verhoeven en 2006 avec la sortie de « Black book » qui le remit en selle. Mais il peine ensuite à trouver des financements pour ses projets, soit vite abandonnés (« Jésus de Nazareth »), soit concrétisés à la va-vite (« Tricked », moyen-métrage, un essai qui s’est avéré un pas dans le vide). Arrive un autre gros chantier : « Elle ». D’abord refusé par plusieurs productions américaines, le financement du quinzième long-métrage du Hollandais violent s’est montré compliqué, d’autant qu’aucune actrice hollywoodienne ne voulait jouer le personnage principal car trop amoral vis-à-vis des mœurs américaines. Le réalisateur néerlandais n’a eu d’autre choix que de se rabattre en France, et qu’Isabelle Huppert voulait absolument endosser le rôle pour Verhoeven. Ainsi, le metteur en scène de « Turkish delices » s’est mis à apprendre le français pour pouvoir communiquer avec son équipe, alors complètement remaniée !, pour son premier film dans la langue de Molière. Le tournage de « Elle », adaptation littéraire libre de « Oh… » de l’écrivain Philippe Djian (également auteur de « 37°2 le matin » adapté par Beineix au cinéma), peut commencer. Nous sommes en janvier 2015 et le film sort sur les écrans en mai 2016. Soit une décennie après la renaissance européenne du cinéaste. Comble de bonheur, le réalisateur hors-norme de « Showgirls » signe son retour sur la Croisette 14 ans après « Basic instinct », « Elle » étant sélectionné pour la compétition officielle du 69ème Festival de Cannes. Parfait !
« Elle », synopsis : droite dans ses bottes, Michèle, patronne d’une grande entreprise de jeux vidéo, se fait violer chez elle. Inébranlable, elle traque son agresseur en retour… .
Ici, Paul Verhoeven, amputé de ses partenaires habituels (Jost Vacano, Tippet, Jan De Bont, Ellen Mirojnick, Goldsmith, Soeteman, Edward Neumeier…) compose une toile de maître sous couvert du jeu macabre du chat et de la souris.
Sa partition, reprenant à merveille ses sources primaires d’inspiration (violence, sexe, misogynie), se calibre en un thriller psychologique dès les premières minutes du film. Ses personnages sont toujours ambigus, Michèle (formidable Isabelle Huppert) la première, surtout lorsqu’on apprend une partie complexe de sa personnalité à travers la télé, un média que Paul le hollandais a pris l’habitude d’évincer (« Robocop », « Starship troopers »). Ainsi toujours sous haute tension, « Elle » donne dans un ton morbide, glauque (les tests du jeu vidéo sur grand écran ne faisant que renforcer cet état psycho-érotique) en se parjurant d’une acidité extrême dans les dialogues ou certaines scènes, situations. Toutes mes félicitations (!!) à l’équipe scénariste-dialoguiste d’avoir pu happer l’essence même du roman de Philippe Djian (que je n’ai pas encore lu !). Ambiance, mise en scène et montage nerveux sont ainsi éreintants, asphyxiants et poisseux, tout cela nous faisant rentrer dans le cinéma-vérité de maître Verhoeven qui profite (encore une fois !) à jouer sur la dualité virtualité-réalité ainsi que sur les rapports complexes que les personnages ont entre eux. En ce sens, le metteur en scène de « Total recall » passe une fois de plus au niveau supérieur en donnant un relief particulier à son thriller sous forme de drame humain. Le Hollandais violent y était arrivé avec « Basic instinct », métrage que je considère aujourd’hui comme le film mythique du réalisateur, « Showgirls » qui s’élève à mon sens comme SON chef d’œuvre ultime, et « Elle » comme le film qui revient aux mythes du cinéaste (joli travail, Paul !). La boucle est bouclée !!
Ensuite, pour parler du jeu que Verhoeven a pris soin de mettre en place (celui du chat et de la souris) sous sa mise en scène de caractère, le cinéaste laisse planer un doute pendant la toute première demi-heure. Même si l’identité de l’agresseur nous est vite révélée, le jeu lui-même en vaut la chandelle. Inébranlable, la victime Michèle va faire basculer le vice à son avantage en faisant face à la situation, ne perdant jamais pied. Dans le rôle de la victime et de la proie qui devient chasseresse, Isabelle Huppert (« Loulou », « La porte du paradis », « La pianiste »…) en mère-courage en bave, suscite l’intérêt, l’émotion, et tout en retenue, livre une interprétation de haut vol, l’une de ses meilleures sans aucun doute ! Une performance d’actrice pure et dure. J’ai adoré !! A ses côtés, Laurent Lafitte (« Ne le dis à personne », « Les petits mouchoirs », et vu dernièrement dans le nanardesque « Papa ou Maman ») qui campe le violeur énigmatique, est dirigé de main de maître ! Il compose un personnage sale, de grande envergure. Bravo Laurent !! Comme quoi, lorsqu’on est bien dirigé, on joue bien. Voir comment l’autre partie du casting s’en sort : Virginie Efira, Charles Berling, Anne Consigny, Judith Magre, Christian Berkel (retrouvant au passage Verhoeven pour la seconde fois après « Black book »).
Pour conclure et pour toutes ces raisons, je considère « Elle » (2016) comme le film-fleuve du peintre de « Flesh and blood » car il est revenu aux sources, en Europe, avec sa griffe et son aura désormais internationale. Œuvre mythique. Un thriller de haute couture distillé à la sauce Verhoeven. Mon premier coup de cœur 2017. « Showgirls » « Basic instinct » = « Elle » ? A méditer… .
Accord parental souhaitable et interdit aux moins de 15 ans.
PS : mon cycle du sulfureux Paul Verhoeven terminé, je m’empresse de dire une dernière chose à son sujet. Son film culte : « Starship troopers » ; son chef d’œuvre : « Showgirls ».
Spectateurs, un homme sans ombre peut-il refléter celle d’un quatrième homme ??

Verhoeven filme avec la manière de Chabrol une histoire ambiguë comme il les aime qui mêle le sexe, la douleur et la religion et dans laquelle une femme victime de viol vit dans un certain déni. Isabelle Huppert est remarquable. Voir ma critique sur mon blog :

Un film complexe et troublant qui joue avec les sentiments du spectateur. Verhoeven, encore une fois, nous offre des personnages foutraques, dominés par leurs pulsions malgré leurs tentatives désespérées pour les contenir. Entre Hitchcock et Chabrol, le film est à la fois froid et bouillant et joue avec nos nerfs entre suspense et sensualité. Isabelle Huppert crève comme toujours l'écran en femme forte mais dévastée par son histoire et ses désirs. Sublime et marquant !!!

Super actrice cette isabelle Huppert qu on aime ou pas...je recommande
Un film qui traite du viol d une façon pas habituelle du tout et qui peut déranger

c'est avec une déception mêlée d'un certain dégout que je donne à "Elle" la palme d'or du navet de l'année. Non pas que je n'ai pas compris la relation d'attirance/ masochisme qu'Isabelle Hubert voue à son agresseur ou par la violence du viol spoiler: (des viols).
. Mais par la banalisation de cette violence visible ou invisible : le fils humilié, l'ex mari largué pour avoir été violent, l'amie cocue, les scènes de sexe, le collègue qui baisse froc etc etc. Tout tourne autour du personnage central, Michèle, habité par Isabelle Hupert à qui j'adresse mon étoile, mais les performances des autres acteurs (en tête, le fils et Laurent Laffite, "de l'Académie Française" (sic)) sont tellement fades à côté qu'on se croirait à un mauvais match de foot avec seul Zidane dans l'équipe. Si le début de l'intrigue est intéressant parce qu'on imagine une traque de l'agresseur, voire une idée de vengeance, on dévie dans le burlesque (la couleur de peau du bébé alors que le père est blanc mais que seul lui ne le comprend pas), les explications de l'agresseur spoiler: ((elle)"mais pourquoi!?" (lui) "parce que c'est nécessaire")
ridicules : le film est classé dans la catégorie thriller et on aimerait comprendre les motivations du méchant : pourquoi s'acharne-t-il sur elle, en particulier...bref, 2h d'ennui et de grand malaise

Quelle autre actrice, française ou américaine, aurait pu jouer le rôle d’Isabelle Huppert ? Voilà la première question qui vient à l’esprit après avoir vu "Elle", le thriller choc du vénéneux réalisateur néerlandais Paul Verhoeven. L’actrice trouve ici un rôle à la mesure de son talent, et Laurent Lafitte surprend dans un contre-emploi très efficace. S’il lorgne du côté de Haneke ou encore d’Hitchcock, "Elle" est à la fois un film de société, un polar réjouissant et un drame sordide et malsain comme on en voit peu au cinéma.

Je ne comprends pas les critiques de la presse. Ce film est une compilation de personnages à problèmes, sur fond de quartier bourgeois, qui frisent la caricature : spoiler: une grand mère cougar adepte de la chirurgie dont le mari est en prison pour une série de meurtres et qui doit épouser un jeune homme avec elle pour son argent, une mère restée traumatisée qui accepte les viols répétés qu'elle subit par son voisin masqué, un fils paumé en couple avec une jeune femme hystérique qui le trompe...
Comment voulez vous adhérer au scénario? De plus, le film est lent, les dialogues creux.
Isabelle Huppert ne transmet aucune émotion, c'est même difficile de ressentir de l'empathie pour elle. On attend tout le film qu'il se passe quelquechose d'intéressant. La seule chose à voir de ce film est sa bande annonce.
Bref, je n'ai pas du tout aimé!

Isabelle Hupert excelle dans son rôle, femme forte, à la tête d'une entreprise, elle semble blasée par les dangers de la vie. L'histoire, dont le scénario reste relativement simple, intrigue, enveloppe, voir dérange parfois. spoiler: Violée chez elle, elle reste droite et désabusée des force de l'ordre qu'elle ne contacte pas.
. Une atmosphère prenante tout en étant légère, c'est une mélange parfais. La réalisation est excellente elle aussi, tout comme la bande son , riche, façonnable à l'esprit bobo de ces parisiens en manque de rien , peut être un peu d'humanité. Hupert exploite les facettes d'une sexualité sans tabou, peut être de notre époque, peut être des gens aisés, sans vulgarité et brillamment. Les 2h10 file à tout allure...

J'ai le sentiment que c'est un bon film, mais je n'ai pas aimé du tout.

J'ai été complètement induit en erreur par le pitch : "Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour."

Je m'attendais à la voir traquer le violeur, littéralement, et à inverser les rôles, elle devenant le chasseur. elle achète une hache en début de film qui finalement ne sert à rien.

On nous appâte quand même avec ça ! Un screen sur la hache et l'annonce d’une traque suite à une agression. Pub mensongère.

Un bon film (?), en tout cas un bon jeu d'acteurs. Rien à redire.

Le déroulement du film est gênant dans le sens ou on obtient pas forcément ce qu'on aurait voulu. J'aurais voulu, plus ou moins comme dans n'importe quel film, la phase négative en début de film (le drame, la catastrophe), puis le retournement de situation et le happy end. Ça aurait pu être le cas avec Verhoeven. Ça ne l'est pas et j'ai plus eu l'impression de voir un film de Haneke.

C'est pas du tout un film hollywoodien. spoiler: Ceux qui comptaient comme moi sur une traque qui se finit en happy end avec le méchant découpé en sushi, assez votre chemin.
.

Donc, un bon film mais qui ne satisfera pas tout le monde.

Plus le film avance, plus j'ai détesté le personnage (remarquablement) joué par Isabelle Huppert et la relation qu'elle tisse avec le violeur..

Fille de psychopathe, enfant d’une sauvagerie traumatique, éreintée par son père, les medias et la police, une femme s’est adaptativement forgé une force de caractère strictement glacé et égoïste en devenant PDG d’une boite de jeux vidéo. Dirigeant son entreprise, son amant, ses amies, son fils et sa copine, son ex, avec la même absence d’état d’âme et de concession, ce monstre à sang froid va pourtant trouver son maitre le jour où elle se fait agresser et violer à son domicile.
Dès cet incident, apparemment digéré avec autant d’indifférence que le reste, sa vie s’échafaude autour de son agresseur sado-maso, et ne sera plus qu’une progressive prise de conscience et de nettoyage intime. Plus de deux heures de comédie familiale, de drame psychologique, et surtout d’école de la sincérité, dans la valse écartelée de tous les personnages de ce vaudeville aux jeux glauques et paradoxaux.
Véritable régal d’aventures, de sentimentalisme, de thriller, de psychologie, totalement incorrect politiquement, où la raison exige néanmoins son triomphe à l’intérieur d’un bain de perversion désabusée. Spectacle encore une fois porté magistralement par une puissante, incroyable (63 ans !) et décidément inaltérable Isabelle Huppert.

Un film moins anxiogène qu'il y paraît au premier abord .. ( affiche , pitch..bande annonce ...) Michèle manipule tout le monde jusqu'à la scène finale avec le fils et le violeur . Très bon retour de Verhoeven .