Colonia Dignidad : colonie agricole portant l'étiquette de structure de bienfaisance. Une réalité toute autre... Les années 70... les Etats-Unis... Les pays d'Amérique du Sud... On pourrait écrire what mille œuvres sur le sujet. Les dictatures militaires... Ici, c'est le cas chilien qui nous intéresse. 1973, renversement du régime de Salvador Allende par un coup d'état. La suite, on la connaît, Pinochet, un des plus grands salopards que cette Terre ait porté régna sans partages. Commençons par le problème majeur de « Colonia ». Etant un film d'origine allemande, il ne nous apprend pas grand chose. Forcément, les gouvernements allemands étaient de mèche avec le régime chilien, alors si on veut trouver un financement, et si on veut que le film sorte, il faut mettre le holà, ne surtout pas en dire trop... Le cinéaste ne se mouille pas question politique et choisit donc un angle différent différent. Ici, il est question d'une hôtesse de l'air se faisant passer pour une nonne afin d'intégrer la colonie pour qu'elle puisse délivrer son mec retenu prisonnier. Le truc classique quoi. Classique, certes, mais finalement très efficace. Si le premier quart d'heure est assez longuet, la suite (malgré un côté instructif absent) est beaucoup plus intéressante. Gallenberger maîtrisant bien son sujet. Donnant une certaine force à son récit en y incluant des personnages vraiment pas nets (le « directeur » de la colonie, la « chef » des nonnes) et des scènes de sévices (passages à tabac, punitions, électrochocs, tout pour plaire quoi...). Si la sempiternelle happy end est ici élaborée pour permettre aux deux héros de dénoncer les dérives du régimes, elle est en revanche bien mal foutue et dans un film au sujet aussi grave, ça fait quand même un peu tâche. Et côté casting (du moins, en ce qui concerne les deux personnages principaux), ça assure, même si ça n'atteint pas des sommets. En définitif, tout n'est pas parfait, mais le film est maîtrisé, n'ennuie pas (hormis dans son premier quart d'heure) et témoigne d'une véritable envie de bien faire. C'est le principal.