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    Love
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    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein

    133 abonnés 543 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 août 2015
    Voici du pur cinéma dans toute la beauté de son expérimentation. Peu importe tout ce qu’on en dit, « Love » est bien un phénomène, non pas de foire mais de vrai spectacle, grand et grandiose, intime et réellement poignant. Ou la souffrance d’un couple qui ne sait comment gérer ses sentiments, un couple accompagné pour cela d’expériences aussi gênantes que vitales, pour lui et pour elle. Sur ce long sentier, entre haines, amour et recherche de la rédemption, se croisent des personnages pour la plupart perdus dans leurs désirs humains et animaux, avec, comme quête, un équilibre primordial de la vie sexuelle. Les acteurs, inconnus alors, sont brillants. Brillants de par toute la sobriété qu’ils peuvent faire part. Mais « Love » est lassant, fatiguant, et ne tient malheureusement pas la longueur. Deux heures et quinze minutes non stop de mélancolie, suivie de par son expertise et ses questionnements sur les limites du sexe mais surtout de l’amour, avec certes une densité mais sans vraiment de but. On prend du temps à s’attacher à ces aventures, et ce malgré l’excellente prestation technique de Noé, qui remplit de rouge ses plans pour faire icône à la sensualité, puis sûrement à la bestialité. L’intelligence du réalisateur pour avoir donné à son personnage principal l’incapacité d’aimer sans déverser de sa substance dans un être, voire même sur la caméra tout court. Car oui, bien sûr Noé ose, ne provoque pas forcément, mais au moins brave pas mal de dangers pour rire au nez et à la barbe de la censure, avec pour cela certaines scènes avec lesquelles il montre l’homme en colère, les extrémités nasales ravagées, pointer du doigt le spectateur et l’insulter. Et on ressent aussi cette volonté, tant bien appréciée que détestée, d’offrir quelque chose de différent, comme un peu Godard (les dialogues ont presque la même « importance » et subtilité pour ainsi dire) tout au long de sa carrière, et Noé se distingue ici en donnant le métier de réalisateur à son interprète principal, avec des affiches de pure cinéphile collées dans son appartement, passant du Pasolini à du Scorsese en un seul regard. Et il y a cette formule qu’on peut reprendre sur Noé et sur sa carrière véritablement talentueuse : « il ne cherche pas à filmer et raconter une histoire de façon classique, mais cherche à l’élever au rang d’oeuvre d’art », dixit un certain Laethorz sur la page officielle du réalisateur, et c’est très bien formulé car cela correspond parfaitement à Noé en lui-même : il tente des choses que beaucoup n’auraient même pas en tête d’essayer de produire, en réussit certaines pour en rater d’autres. Et c’est pour le moins impressionnant, donc oui, « Love » est à voir pour ceux qui n’ont pas des idées préconçues sur un cinéma qu’on pourrait juger « différent », mais qui est tout simplement à cent lieues de tout ce qu’on a déjà vu. Voilà pourquoi ça fait tant peur, et ce surtout à une certaine « association » ne prônant aucunement la démocratie, et qui ne mérite encore moins d’être citée. Du cinéma et de l’amour dans toute leur pureté.
    CLEM 06
    CLEM 06

    11 abonnés 198 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 décembre 2015
    LOVE de Gaspar Noé (2015

    Le film de Gaspar Noé s’applique a montrer et a tout montrer, les détails, les émotions et même les éjaculations. L’œuvre est servie par des interprètes qui souhaitent faire du mieux qu’ils peuvent pour que la caméra sois assez souvent sur eux. Gaspar Noé a du talent mais ne peut s’empêcher de filmer des choses qui quelques fois ne sont pas tellement utile à l’histoire. Love sais tenir le spectateur. Qui au fur et a mesure du film atteint une maturité. Noé a su subvertir les traditionnels fantasmes masculins et les démonte un à un pour que le final du film sois violent, triste et assez mémorable. Certes, les dialogues sont parfois naïfs et on note des longueurs, mais la force de ce drame érotique réside dans sa manière de s’inviter dans une intimité pour y saisir une vérité nue de sens, d’esprit, de philosophie et d’amour. Le film a été présenté en séance spéciale de minuit au festival de Cannes 2015. Le film fut très applaudi à l’is­sue de la projec­tion, et n’aura fait, n’en déplaise à son navrant teaser, ni “bander les mecs”, ni “pleu­rer les filles”, mais offert une capti­vante histoire d’amour et de doutes. Le film n’est finalement pas le choc espéré, la sensation de déjà-vu du script et sa surenchère maladive éclipsent parfois une mise en scène toujours aussi éclairée. Noé a toujours fait des films noirs. Ici c’est un film noir mais absolument pas violent comme il a pu le faire pour Irréversible, Carne, ou encore Enter The Void. Le film est noir dans sa vision morale. Le film raconte à rebours une histoire d’amour, de la flamme à la fumée. Faux porno, vrai mélo où « tout est bon qui est excessif ». Il est possible de considérer ce film comme un excès de plus pour Noé. Mais cet excès apporte la réflexion donc est ce vraiment un excès ? Le film est d’une simplicité et d’une beauté désarmante. C’était le film sulfureux présenté comme tel au festival de Cannes, avec des scènes de sexe non simulées, par des acteurs non professionnels. Mais il y a bien plus que ça dans cette chronique de Gaspar Noé. Le nouveau film de l’éternel enfant terrible Gaspar Noé impose son romantisme charnel gonflé à la 3D. Noé démontre une fois encore qu’il est, sans conteste, un metteur en scène brillant à l’univers violemment intimiste. “Love” est un film sincère et déroutant, tour à tour maladroit et extrêmement beau, mais qui témoigne d’un amour romantique de Gaspar Noé pour la vie et le cinéma. On peut être surpris, voire choqué par certaines images, mais il se dégage de cette tranche d’existence intimiste davantage de mélancolie que d’extase sulfureuse. Et certaines séquences magnifiquement filmées. Le goût de Gaspar Noé pour la provocation ne doit pas cacher son talent ». On regrette que ce film, habité, audacieux et puissamment composé jusque dans ses défauts, se laisse contaminer par un élan métaphysique trop replié sur soi. Ni provoc’, ni trash, « Love » est une puissante expérience de mélancolie et de douceur ultime. L’utilisation de la 3D, transformée en argument platement promotionnel d’un porno immersif, n’est jamais aussi belle que lorsque Noé se contente de caresser d’une manière assez particulière ses personnages. »Love » est plus proche de « Nymphomaniac » de Lars Von Trier que de Marc Dorcel. Peu importe que certaines scènes aient été simulées et d’autres non. Ce qui compte, c’est que ces séquences sont magnifiquement filmées, le plus souvent en plan général. Si le film a reçu une interdiction aux moins de 16 ans en raison de ses scènes de sexe non simulées, il s’agit avant tout d’une merveilleuse histoire d’amour, celle d’un jeune couple qui s’adore et se désire avant de se déchirer. Un film a voir ! L’amour permet a tout le monde de comprendre des choses sur soi. Et le film de Noé demande une réflexion ! A voir absolument !
    Julien D
    Julien D

    1 198 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 18 juillet 2015
    Puisque son public n’attend plus de lui rien que de repousser les limites de la subversion, Gaspard Noé a eu l’idée de faire de son quatrième film une romance brisant les tabous en ne s’interdisant pas de suivre l’intimité des personnages jusque dans leurs ébats sexuels. Une excellente idée pour donner l’exemple dans la façon de briser les tabous imposés par la mentalité bien-pensance qui veut reléguer la sexualité à un cinéma porno qui n’aurait de fait pas sa place sur grand écran. Mais, pour vendre son projet comme quelque chose de réellement audacieux, il s’est obligé à filmer son long-métrage en 3D, ce procédé n’ayant, pour ces raisons, pas encore pu être expérimenter dans un cinéma érotique dont le but est pourtant de faire partager l’action aux spectateurs. En cela, la réussite technique est remarquable, la 3D n’ayant jamais été aussi mise à profit dans un film français. Pour ce qui est de sa façon d’alterner les scènes liées à l’intrigue passionnelle et les scènes de sexe, Gaspard Noé rate le coche à cause de deux problèmes majeurs. Le premier vient de la mise en scène, puisque Noé abandonne la caméra virevoltante, qui avait fait de la fin d’Irréversible une scène d’une étonnante volupté, pour en revenir à des plans fixes entrecoupés par un montage agressif qui réduit à néant la poésie romantique et prive certaines scènes (en particulier le plan d’ouverture) de la moindre sensualité, et en rend même certaines franchement sordides. L’autre problème vient sans doute de la durée, car si 1h30 aurait été largement nécessaire, il semble évident que, pour tenir 2h10, Noé a dû compléter le scénario avec des dialogues insipides faisant reposer le couple formé par Murphy et Electra sur une relation uniquement sexuelle et donc dont la séparation n’a rien de bouleversante, malgré toute la charge mélodramatique que peut avoir la fin.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 30 novembre 2015
    L'amour dans son intégralité : l'amour dans sa plus grande perversité, l'amour perdu et l'amour passionnel. Tout y est beau, tout y est moche. On n'oubli rien, on représente tout. La caméra, les acteurs et la beauté du scénario font de cette oeuvre un chef-d'oeuvre. Les acteurs ne feront certainement plus parler d'eux par la suite, il ne feront certainement d'autres grands films, mais ils étaient indispensables à celui-ci. Il n'y a aucune polémique dan ce film, le sujet est réel, contemporain et d'actualité. A ne pas manquer.
    Saymyname-WW
    Saymyname-WW

    21 abonnés 5 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 juillet 2015
    "Love" fait partie des films qui ne vous laissent pas de marbre lorsque la séance se termine. C'est donc une oeuvre qui est difficile à noter et critiquer. Mais autant l'avouer dès le début de cette critique, "Love" n'est pas le grand film sulfureux et subversif annoncé. A moins d'avoir une aversion totale envers le sexe, il n'y a rien de choquant et rien de subversif. C'est l'oeuvre la plus accessible de Gaspar Noé.

    A vrai dire, j'ai eu peur au tout début du film puisque la scène d'introduction et les quelques minutes qui suivent m'ont fait craindre la catastrophe. Même si je n'avais aucune attente particulière concernant ce film (contrairement aux autres films de Gaspar Noé et notamment Enter the void que j'attendais énormément), ça aurait été une véritable déception. Puis, rapidement, je suis rentré dans le film et j'ai commencé à ressentir de l'intérêt pour cette histoire d'amour entre Electra et Murphy. Grâce à la fraîcheur et la sincérité de ces jeunes acteurs, j'ai trouvé que cette passionnelle histoire d'amour était réellement crédible et touchante.

    De plus, cette passion amoureuse est sublimée grâce à la réalisation de Gaspar Noé qui se veut comme toujours ultra-stylisée et esthétiquement singulière. C'est pour cela que ce réalisateur m'intriguera toujours et que je serai impatient de découvrir ses prochaines réalisations. Puis, je ne suis pas un grand fan de l'utilisation de la 3D mais je dois avouer que j'ai apprécié l'utilisation de cette technologie dans "Love". Gaspar Noé souhaitait utiliser cette technique afin de rendre cette expérience plus immersive et c'est un pari réussi. Cette réalisation singulière est accompagnée d'une bande originale réussie entre les différents thèmes du film et les morceaux choisis.

    Evidemment, on se doit de s'attarder sur les scènes de sexe puisque c'est à cause d'elles que le film a défrayé la chronique depuis sa présentation à Cannes puis, par l'intermédiaire de la bande annonce et des affiches du film. Et j'estime que la qualité des différentes scènes de sexe est très variable. En effet, il y a des scènes inutiles voire ratées comme...

    spoiler: la scène d'ouverture ou plusieurs courtes scènes qui n'apportent aucune sensualité, passion, émotion...

    ... et d'autres qui sont particulièrement réussies (notamment les plus longues heureusement) comme...

    spoiler: le plan à trois dans le première moitié du film.


    Mais le véritable problème de ce film c'est qu'il manque cruellement de folie contrairement à ses autres réalisations qui avaient des partis-pris marqués et passionnants. On ne peut pas juste se reposer sur le fait de montrer du "vrai sexe", de réaliser un film "pornographique sentimental" pour conférer le statut d'oeuvre singulière et aboutie à "Love". De plus, le film tourne un peu en rond dans sa deuxième moitié puisque le développement de cette passion amoureuse est limitée. Malheureusement, Gaspar Noé s'enferme dans un développement didactique où il enchaîne les différentes situations qu'un couple peut rencontrer (le début où tout va bien, la jalousie, etc.). Tout cela manque cruellement de relief pour nous faire vivre une grande et passionnante histoire d'amour entre Electra et Murphy.

    Même si ce n'est pas le meilleur film de Gaspar Noé, j'aurais toujours plus de tendresse et d'intérêt pour un réalisateur qui tente perpétuellement de nouvelles choses, que de voir un nouveau film grand public sans une once d'originalité et que j'aurais oublié dès lors que la séance se termine. "Love" n'atteint pas le niveau de ses autres réalisations mais il m'a marqué et c'est bien ça, le plus important. spoiler:
    Kiwi98
    Kiwi98

    261 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 juillet 2015
    Histoire d’un aller et retour…

    Officiellement annoncé il y a un an, le nouveau film de Gaspar Noé aura, à l’instar des autres œuvres du cinéaste, fait couler beaucoup d’encre. Présenté comme le film pornographique ultime, « Love » aura pourtant su garder son mystère, affiches racoleuses, bande annonce énigmatique… Le plus grand provocateur du Festival de Cannes nous aura laisser baver, mais finalement, ce film qu'il trimballe depuis bien longtemps déçoit les attentes, tout en les dépassant allègrement.

    « Love » se rapproche plus d’un mélodrame de chambre, un décollage au dessus de l’intimisme, une exploration pleinement loufoque et gracieuse des sentiments. Un film sur les cœurs, sur les larmes, sur les souvenirs, un long flashback, un puzzle à l’atmosphère inégale, qui n’obéit à aucun ordre chronologique. Noé explore les pulsions, survole l’intimisme, capte la mélancolie des corps, sans pour autant nous placer dans une position de voyeurisme, sans qu’aucune séquence ne soit gratuite. Et l’audace est formelle, frappante dès le départ, l’atmosphère puissante, valorisant les personnages avant tout.

    Vertige de l’amour, extase de la chaire, esthétique hallucinante, caractère ultra-graphique, on se donne rapidement à ce lit de grâce, nappé de sensualité, allant au delà des corps, contemplant l’amour, le vrai. Werner Rainer Fassbinder disait qu’un bon mélodrame devant comporter sous sa plume « du sang, du sperme, et des larmes », trois liquides qui composent la filmographie de Gaspar Noé, qui lui même parlait de « Love » comme « un film qui fera bander les mecs et pleurer les filles ». Sauf qu’ici, le sang s’absente, laissant éclater les deux autres dans le ballet de la couleur. Le film est simple, extraordinairement limpide, avec peu de dialogues, il parle avec les images marquantes. Le monde extérieur est placé sous silence, « Love » est un film pour les sensations, qui se dévoue entièrement aux rapports humains.

    Et justement, l’ombre de Noé plane en permanence, le personnage principal du film -symboliquement nommé Murphy - est un cinéphile un peu looser émerveillé par « 2001 : L’Odyssée de l’Espace » (film de dont Gaspar Noé est fidèle fanatique), il utilise un vieux boitier de VHS de « Seul Contre Tous » pour cacher ses souvenirs, il veut nommer son fils Gaspar… Et Gaspar Noé se donne lui même le rôle d’un galeriste que Murphy regarde d’un œil méprisant. S’écoule un certain ridicule qui se mari facilement à l’ironie, à un comique poussé qui se révèle miraculeusement drôle. De plus que le réalisateur semble manifester avec ce parti pris son incapacité à être pleinement à la hauteur de ses fantasmes.

    « Love », c’est l’histoire d’une rencontre, d’une disparition, d’un bonheur, d’un échec. C’est le récit improvisé, sans ride, un cri qui ensorcelle, une entrée dans un tunnel sans fin, un voyage au bout de corps. Et c’est là que l’on peut saluer l’utilisation de la 3D relief, Noé s’en donne à cœur joie. Éjaculation face caméra, spleen… Il va même jusqu’à réutiliser ce fameux plan de « Enter The Void » où la caméra rentre littéralement dans un vagin. Mais il va aussi l’utiliser pour embellir la beauté, la sensualité permanente qui frappe dès l’introduction. La 3D donne également cette impression de huis clos, d’une ode à la solitude qui fonctionne à la merveille.

    « Love » se vit dans sa pureté totale, comme un gigantesque puzzle sensoriel à l’atmosphère romantique et excitante, captant les pulsions d’une odyssée psychologique qui chevauche les âmes tourmentées et en pleine agonie. « Love » est un mystère, une immersion rouge vif couvée par ambiance torride. Un film beau, dévoré par le mal-être, au destin scellé à travers les regards et les ombres qui contemplent une tristesse infinie, une totale élégance qui tourne en dérision la vulgarité, incarnée par Noé.

    Malgré les longueurs, quand le mot « The end » est prononcé par Murphy au bout de deux heures quatorze, impossible de ne pas avoir cette impression que tout est passé trop vite. Un conte où les larmes et la sueur se confondent, où la délicatesse déverse une beauté planante sous la bonne musique.
    Arnaque géniale, chef d’œuvre tordu, l’amour en long, en large et en travers. « Love » était censé me faire bander, j’étais plus proche des larmes.
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