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Patricemarie
43 abonnés
1 280 critiques
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4,0
Publiée le 13 juin 2016
Ce film vaut essentiellement par son esthétique, les looks des personnages - Lanners en biker et Dupontel en Mesrine - et les paysages choisis tentent de créer un impression surréaliste typique des films de Dupontel, bien que ce soit Lanners qui le réalise. Sur le fond, il s'agit d'un simple film d'action tourné dans la Beauce qui se donne des airs de road-movie américain, avec une chasse à l'homme, quelques cadavres, et des acteurs patibulaires. Omniprésente dans tout le film, la voie désaffectée de l'aérotrain de l'ingénieur Bertin située dans le Loiret sert décor pour exprimer la déchéance finale. Est-ce anodin, car c'est un des symboles de l'innovation technologique française des années 70 ?
Un scénario simple, comme celui d’un western mais de nos jours, en hiver, dans un pays plat aux nuages bas (tournage principalement en Eure-et-Loir sur la piste d’essai de l’aérotrain, monorail en forme de T renversé, construite en 1968 et désaffectée depuis 1977) : Gilou (Bouli Lanners) et Cochise (Albert DUPONTEL) sont des chasseurs de prime modernes, à la recherche d’un smartphone volé qui renferme une vidéo compromettante pour son propriétaire. Il y a une ambiance poisseuse, crépusculaire, presque post-apocalyptique façon Mad Max, avec des dialogues minimalistes, où percent quelques lueurs d’espoir : titre faisant référence à la parole de Jésus, « les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers », citée dans l’évangile selon Matthieu (19. 30), apparition d’un cerf dans un hangar industriel (référence à la légende de Saint Hubert ?), amour de Clara (Suzanne CLEMENT) pour Cochise mais l’histoire est parasitée par des scènes qui relèvent plus de la digression : enterrement d’une personne momifiée (certes où est prononcé la fameuse phrase du titre, en présence de Max Von SYDOW comme croque-mort et Michael LONSDALE comme propriétaire d’un hôtel), Philippe REBOT se prenant pour Jésus et divagation du petit couple, Willie et Esther, joué par David Murgia et Aurore BROUTIN.
Et oui , avec ces 5 Magritte , dont meilleur réalisateur et film et bien tout cela est tout à fait juste pour une fois . Bouli , nous avaient déjà mis sur le ... avec " el dorado " et les géants " il nous revient ici avec un " western moderne " Belge . Le film touche par son côté simple et obscur, par une douce tension des lumières, des longs travellings, des plans panaroramique et par une douce rigueur des dialogues . ont peut note la présence dans le film de M Lonsdale parfait encore une fois et un qui nous laisse bouche ouverte c est A Dupontel méconnaissable . j'ai vraiment accroché à ce film , et ce couple un peu handicapé interprété par un D Murgia " géant " à vous de voir , certains n aimerons pas ....et peut être d 'autres oui , mais si vous n aimez pas la technique de cinéma et vous vous contente de regarde des images et un scénario alors passe
Très bon film de Bouli Lanners. A partir d'un scénario assez mince, le réalisateur a su créer une oeuvre originale, esthétiquement réussi, avec des images et des décors recherchés, des acteurs de grands talents,, même les seconds rôles, une musique excellente, de très bonnes chansons (malheureusement en anglais). Il y a une intrigue, des bons et des méchants, une romance et de l'amitié. Des personnages bizarres dont un Jésus... Une atmosphère particulière baigne ce film à la fois sombre, triste et malgré tout plein d'espoir. Une belle oeuvre.
La Beauce, ses couleurs (ou l'absence de), les stigmates d'un mauvais choix stratégique en matière de transport (rails en béton du turbotrain), quelques friches industrielles. Autant d'éléments que Bouli Lanners a utilisé et nous impose - étonnamment - dans ce presque western in Loiret. Le scénario n'est pas outrageusement fouillé. On s'en ficherait presque car on va sympathiser avec les deux héros (cow-boys un tantinet borderline) dont la trajectoire coupera celle d'un couple de jeunes marginaux (un poil handicapés). Ensemble, ce quatuor va retrouver le chemin d'une possible humanité. Qu'on adhère ou pas trop au travail de Lanners, faut reconnaître que ce mec a une "patte". Quant à Mister Dupontel, il nous montre une fois encore qu'il est un de nos meilleurs acteurs.
Dans « Les Premiers, les Derniers » Bouli Lanners nous emmène en voyage, en terre hostile, un no man’s land. Deux chasseurs de prime, au bout du rouleau et un contrat qui ressemble au dernier pour Gilou, car son coeur s’essouffle. Il traine sa carcasse et se pose les bonnes et les mauvaises questions. Bouli Lanners est sublime.
Cochise (Albert Dupontel) l’accompagne dans ce périple improbable à la recherche d’un téléphone portable. On suppose que des informations importantes y sont stockées. Ils sont à la poursuite de deux jeunes paumés qui, par mégarde, ont volé le smartphone.
Deux cas sociaux : Esther et Willy (Aurore Broutin, David Murgia), ces deux là s’aiment d’amour et vivent de menus larcins, ils semblent désorientés, deux anges au milieu de nulle-part.
Et puis Jésus (Philippe Rebbot) qui semble vouloir les guider : un sans abri ? Un dingue? Une bonne personne.
Et puis Jean-Berchmans (le grand Michael Lonsdale) et son motel déserté, son jardin et sa gentillesse.
Et puis Clara (Suzanne Clément), mère célibataire, qui sait donner et recevoir. Et pour finir une bande de chasseurs teigneux.
Des âmes tourmentées, qui vont se croiser pour se battre ou s’entraider. C’est triste, étrange, c’est la Belgitude qui s’impose avec sa différence et ses personnages déglingués. Un beau film plein de mélancolie, de poésie, de générosité et de lumière.
Le casting est parfait aucune fausse note, chaque comédien joue sa partition avec simplicité et justesse. La photo est superbe.
Bouli Lanners a bien l'art de nous maintenir à son asphalte poussiéreux façon North Terne, par une orchestration toujours méthodique et soignée, mais le récit décontenance plus qu'il n’interpelle. L'expérience reste pourtant profondément sincère et humaine.
L’enfer est pavé de bonnes intentions : le nouveau film de Bouli Lanners navigue à vue entre une complaisance niaise pour les exclus et un formalisme tout aussi artificiel. Malgré quelques heureux dérapages (Jésus) et le beau regard las de Dupontel, le récit s’enlise dans une mélasse de bons sentiments à la limite de la démagogie.
Joli casting (Dupontel, Lanners, Rabioukine, Rebbot, Abelanski...) pour ce western moderne. Bouli Lanners a donné à son film une teinte froide, quelques images d'un paysage de morne plaine, un rythme lent, peu de dialogues : certains n'aimeront pas, d'autres apprécieront en disant que cela donne un ton, un monde propre à cette histoire. (La recherche d'un téléphone qui fera se rencontrer multiples personnages sous fond d'une certaine violence). La fin est un chouia trop rapide.
4 817 abonnés
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1,0
Publiée le 11 octobre 2021
Les habitants d'Orléans et des environs reconnaîtront sans peine les paysages de Les Premiers, les Derniers ceux de Beauce que Bouli Lanners s'ingénie à rendre encore plus sinistres qu'ils ne le sont. Le constat vaut aussi pour ses habitants vus comme bas du front et méchants ou comme des teignes. Bouli ce n'est qu'un décor pour un western rural et nous sommes au cinéma pas dans la réalité mais quand même il y a des limites a ne pas dépasser. Malgré toute la sympathie qu'inspire l'acteur et réalisateur belge il est difficile de trouver son film sympathique mais plutôt mal fichu et se mordant constamment la queue. Certains appelleront ceci de la poésie c'est une question de point de vue mais ce n'est pas le mien. Lanners et Dupontel semblent s'ennuyer quelque peu mais ce n'est rien à côté des faibles participations de Michael Lonsdale ou de Max von Sydow qui paraissent s'excuser de dire bonjour avant de s'éclipser. Étrange tout de même de la part de Bouli Lanners ce peu de conviction pour ce film. Autrement dit c'est son long-métrage le plus décevant depuis qu'il est passé derrière la caméra...
Albert et Bouli, duo magique perdu dans les plaines orléanaises, décors magnifiques et caméra qui capte le rythme de la vie, des doutes, et des liens. Partir de rien mais n'aller nulle part, mais trouver tout ce que l'ont ne cherchait plus.
Thriller un peu trop spécial pour être vraiment séduisant. C'est particulier à cause du fait qu'on ne visualise pas complètement le vrai enjeu du film. Un téléphone à retrouver, un couple qui veut rendre visite à une jeune fille en fuyant une "fin du monde"... Rien de vraiment fort pour nous captiver dès le départ. Mais on se laisse finalement prendre par les différentes actions qui se suivent et les petits rebondissements, même si l'on garde un sentiment mitigé. Le duo de quinquagénaire est assez agréable, mais on peut avoir plus de mal à s'attacher au jeune couple. Film pas désagréable, mais qui laisse perplexe (je cherche encore où voulait en venir les scénaristes avec ce film).
Deux chasseurs de primes traquent un couple en possession d’un smartphone contenant des éléments compromettants pour le commanditaire. On perd vite de vue cette objectif-McGuffin, à mesure que se multiplient les rencontres étranges : un cerf, un cadavre momifié abandonné dans un entrepôt ou un clochard nommé Jésus. Au fond, la mission, la finalité de tout ça, ça n’a pas beaucoup d’importance. D’ailleurs, on ne sait pas où ça se passe. Ni quand. Juste que le monde a l’air d’avoir connu des jours meilleurs. Sous couvert de cette idée qui se traduit, comme toujours avec lui, en road-movie initiatique, Bouli Lanners livre le fruit de ses méditations sur le genre humain. Les “Premiers�, ce seraient ces deux fugitifs, simples, enfantins, très amoureux. Les Derniers, ce sont les autres, dépressifs, angoissés, brutaux et cyniques. Ce qui les différencie ? Pas tant de choses, au final, juste la certitude, profondément ancrée chez les seconds, d’appartenir à une société qui a mal tourné. La fantaisie en berne, le sérieux en étendard sans que le surréalisme de certaines rencontres et situations prenne jamais le dessus, ‘Les premiers, les derniers’ m’a beaucoup moins séduit que ses réalisations précédentes: à vrai dire, on s’y ennuie un peu, et un peu trop rapidement, et même la tendance récurrente à s’approprier les codes du cinéma de genre promet plus que ce qu’elle a à offrir. Là où Bouli Lanners marque toujours des points sans difficultés, c’est dans son étonnante capacité à transcender la réalité de ce que sa caméra observe : si la Hesbaye ressemblait au Midwest dans ‘Eldorado’ et les Ardennes à une forêt enchantée dans ‘Les géants’, la plaine de Beauce, ses villages et ses axes de communication offre ici une illusion parfaite de région déliquescente en voie de pré-effondrement.