Film extraordinaire. Les paysages irréels de Beauce sont sublimés grâce au fameux aérotrain, aux nuances de gris des champs, et aux lumières crépusculaires. Les acteurs sont vrais et attachants, et la symbolique des événements en font bien plus qu'un simple road movie initiatique. A voir et.. à méditer!
Bouli Lanners a su se créer un univers cinématographique bien reconnaissable avec ses premiers films, le prometteur « Eldorado » et le très beau « Les Géants », on met de côté le quasiment vu par personne « Ultranova ». Des paysages français ou belges magnifiquement filmés qui ressemblent à l’Amérique, un sens du cadre notable et travaillé et des paumés de la vie en guise de héros. Un certain sens du contemplatif également… « Les Premiers les Derniers » ne déroge pas à la règle mais convainc pourtant beaucoup moins que ses ainés. Peut-être que de se payer des stars venues de tous horizons au casting et de se mettre à nouveau en scène dans un rôle principal l’a distrait de ses préoccupations premières, car son nouveau film ne raconte pas grand-chose et tourne en rond. Les belles images et le côté lent mais hypnotique qui faisait le charme de ses précédents long-métrages s’est ici envolé pour laisser place à un film triste, au rythme complètement atone et neurasthénique. Que de longueurs pour pas grand-chose et quand on pense que le film va enfin démarrer, c’est pour mieux de nouveau s’essouffler. De plus l’émotion n’est jamais au rendez-vous et le côté décalé ne fonctionne qu’à moitié. Cependant il faut encore une fois louer la qualité de Bouli Lanners pour créer une atmosphère. Ici la campagne du Loiret est transformée par la caméra du comédien/réalisateur et ses friches industrielles ont de la gueule. Le temps gris, les routes désertes et les usines désaffectées de « Les Premiers les Derniers » sont sublimés par des plans qui donnent à cet univers, une forte impression de noman’s land réussie. On est en plein dans un néo-western contemporain avec des écorchés de la vie et des filous en lieu et place des cowboys. Les apparitions de Max von Sydow et Michael Lonsdale ont tout du gimmick mais charment tout comme Suzanne Clément parachutée ici, mais leurs personnages sont trop peu esquissés. Bouli Lanners réalise ici son moins bon film mais on ne peut lui enlever une patte qui lui est propre. Beau à regarder mais un peu trop vide pour emporter l’adhésion.
Perso, j'ai adoré ce film. Je suis une inconditionnelle de Bouli Lanners et Albert Dupontel qui forment, dans cette fiction, un duo improbable et attachant. Ce road-movie est assez cocasse et le casting est épatant. Ce paysage de "nulle part" - dont on se demande si c'est réellement en France - rajoute de la noirceur Au-delà d'une certaine violence, il y a de la poésie et de l'humanité. Des sentiments parfaitement représentés par nos deux acteurs. Je conseille vivement ce film.
Belles prises de vue. La grisaille devient esthétique. Acteurs valides. Quel plaisir de revoir Michael Lonsdale, sa sobriété et ses rares apparitions marquent les esprits. Son rôle me fait penser à celui dans Ronin. Il influence les autres personnages et nous rend perplexe. Dupontel est sobre et crédible.
Humour, poésie et belgitude! Beaucoup d'émotions. Merci! Je n'ai pas besoin d'en dire plus, mais on me demande d'écrire une critique de minimum 100 caractères, j'espère que je suis à 100.
Un peu lent peut-être, mais si le rythme était différent, pas sûr que toutes les qualités de ce film ressortirait : une ambiance d'une belle mélancolie, et des personnages caractérisés comme il faut. Un vrai coup de coeur que ce film de Bouli Lanners, avec beaucoup de scènes marquantes. Notamment ces images de plaines de la Beauce, avec des routes, des champs, le béton de l'autorail, ça et là quelques habitations, le tout sous un ciel gris. Et puis, aussi, ces personnages qui se trimballent, comme errant dans ce paysage, des deux personnages principaux, joués par Albert Dupontel, classique, et Bouli Lanners, touchant, aux deux jeunes marginaux qu'on apprend à nous faire apprécier, en passant par de très bon seconds rôles, des gueules du cinéma francophone, Michael Lonsdale, Max Von Sidow, Suzanne Clément, Serge Riaboukine et Lionel Abelanski...Et, last but not least, dans ce monde près de l'apocalypse, le personnage joué par Philippe Rebbot, dont on apprécie toutes les apparitions. Une musique fort agréable de western, et nous voilà embarqués. Curieux des rebondissements, et apprenant à apprécier l'humanité des deux compères, des deux amoureux, de la femme et des deux vieux. Le film porte un regard aussi sur la mort, et, un peu l'amour. On sent une oeuvre sincère.
Un film noir et lent qui peine à décoller, ce qui fait tenir ce sont les deux acteurs principaux, excellents. PLV : avec un peu plus de peps on aurait pu en faire une référence
Le début inquiète grandement. Rythme bizarre, volonté d'absurde pas franchement convaincante, personnages peu intéressants... Rien ne fonctionne vraiment. Et puis, presque d'un coup, le charme opère. Les décors, l'étrangeté, les personnages : tout ce qui était jusqu'alors une faiblesse devient une force : tout est plus clair, l'univers est cohérent, séduisant, les différents récits se regroupant bien, chaque personnage ayant sa place, signifiant quelque chose. Le duo Albert Dupontel - Bouli Lanners fonctionne, le second (également réalisateur) assumant avec une certaine aisance sa dimension mystique décalée, presque « pour de rire ». Il y a de la personnalité, des moments surprenants, sans oublier quelques figures bienveillantes et inattendues : le duo Michael Lonsdale - Max von Sydow, bien que discret, apporte un vrai plus. En tout cas, voilà une œuvre originale et ne laissant clairement pas indifférent : une belle curiosité.
J'ai détesté ce film d'un bout à l'autre. Cet univers constamment sombre (on se demande d'ailleurs pourquoi il n'a pas tourné en noir et blanc) vous plonge dans un inconfort qui colle à la peau de tous les personnages, qui sont dépourvus de la moindre lumière intérieure. Aucun d'eux n'est attachant, émouvant ni même réaliste, tant l'obscurité qui les animent est permanente et surtout vaine. De plus vous êtes en permanence tenus à distance des personnages, dont vous ne connaissez rien et rien de ce qu'ils vous montrent ne vous donnent envie de vous en approcher. On se demande à quoi cette atmosphère glauque est au service ? quel message ? quelles émotions ? quelles réflexions ? J'ai trouvé que c'était creux, du noir pour faire du noir, qui ne donne, nourrit ou ne laisse rien une fois le générique de fin arrivé. Et je passe rapidement sur cette fin tout aussi improbable qu'un sourire sur le visage des acteurs durant 1h30, nous offrant un dénouement Disneyland qui donne un ton ridicule à la noirceur narcissique véhiculée durant le reste des interactions entre les personnages. Mais bon, l'histoire est tellement en arrière plan dans ce film que quelque soit l'issue du scénario choisie, on se demande bien qu'est-ce qu'on est censé avoir reçu ?