En règle générale les films avec Virginie Efira m’ont rarement déçu. Elle sait choisir ses rôles, et dans des films qui, en étant rarement des chefs-d’œuvre sont des métrages vivifiants. C’est le cas avec Le gout des merveilles.
Ce métrage, je ne le cache pas, m’a fait peur au début, je pensais à une espèce de romance insipide entre une femme surmenée et un benêt naïf dans un décor de carte postale, le genre de truc pas possible et vite fatiguant. Mais finalement c’est plus que cela, et c’est heureux.
Les acteurs sont très bons, et c’était nécessaire ici. Virginie Efira trouve un rôle qui lui sied bien, incarnant à la fois une femme vraie, et le modèle type de la femme provençale, un peu stéréotypée, charmante dans sa robe à fleurs, libre et les cheveux aux vents. Le personnage évolue sur ces deux tableaux, et Efira le campe avec conviction, sérieux et en même temps avec cette petite touche de légèreté qui rend tout de suite ses prestations moins pontifiantes et théâtrales que ce que d’autres auraient pu faire. Face à elle Benjamin Lavernhe signe une solide interprétation avec ce rôle pas facile d’autiste. Il a été judicieusement casté pour le coup, ayant le physique de l’emploi et un jeu fin très adapté. Autour de ce duo des seconds rôles proprement campés, Hervé Pierre se démarquant.
De bons acteurs, des personnages bien écrits, au service d’une histoire un peu tiède, certes, mais bien écrite. Quelques baisses de rythme, quelques lieux communs du genre (comédie romantique, évidemment), mais rien de bien méchant au final. Le Gout des merveilles est un film touchant qui n’en fait pas trop, et qui ne cherche pas le misérabilisme, le message engagé lourdaud, ni la mièvrerie facile. Même si je suis convaincu que la finesse des acteurs est pour beaucoup dans cette impression, Le Gout des merveilles est un film, qui avec simplicité, arrive à nous intéresser à son sujet qui n’en reste pas seulement à une histoire d’amour bateau. Maintenant soyons honnête, le dénouement est vraiment très simplet, là par contre je ne peux pas dire les choses autrement. C’est dommage, mais ça m’a amené à revoir ma note à la baisse.
Le film est cependant très beau visuellement. Un peu carte postale, peut-être, mais pas tant que ça. Très jolie photographie, lumineuse, fraiche ; très belle ambiance avec des sons d’environnement ce qui est souvent délaissé dans le cinéma ; de très beaux décors aussi, avec les champs de lavande, les fruitiers en fleurs, le film est un grand bol d’air qui fera du bien aux citadins endurcis. Et puis la mise en scène, parfois un peu contemplative apporte aussi une belle poésie, et transcende des passages qui auraient pu être sans relief et sans saveur. A noter une jolie bande son, simple et délicate.
C’est sûr, Le Gout des merveilles n’est pas le film de l’année, mais c’est un joli film. Une belle bande qui se laisse voir avec plaisir, en dépit de sa conclusion lourdaude et de ses quelques lenteurs. Un film pour toute la famille. 3.5