Tombant par hasard sur ce film quand je recherchais une comédie « dramatique » à visionner, je me suis décidée à le regarder, pensant passer un agréable moment devant ce long-métrage d’Éric Besnard. Ce fut bien plus qu’une agréable surprise : « Le goût des merveilles » m’a bouleversé, et j’étais bien loin de m’y attendre.
Le curseur émotif du « Goût des merveilles » se situe néanmoins plus du côté comédie que du côté dramatique. Bien loin de virer dans le pathos, et malgré les difficultés vécues par Louise, le personnage incarné par Virginie Efira, et si l’on devait accorder des synonymes collant à l’ambiance du long-métrage, ils seraient plutôt solaire, lunaire, plein d’espoir, délicat, parfois drôle grâce à Pierre et terriblement touchant, attachant et délectable.
Car arrivés à la fin du film, on voudrait qu’il ne s’arrête jamais, tant il nous fait du bien au moral.
Ici, bien loin « d’instrumentaliser » l’autisme, ou de le considérer avec mépris ou condescendance, le réalisateur a souhaité mettre cette différence en avant, en faire une force, et non une faiblesse. Pierre s’émerveille en effet de tout et de rien, des petites choses de la vie dont on oublie la saveur au quotidien, à force de les connaitre et de passer à côté sans en profiter réellement : la saveur d’un bon gâteau, la beauté d’un paysage, contempler les nuages dans le ciel en s’imaginant à quoi ils ressemblent…
Son hypersensibilité, vue à travers les yeux de notre société moderne comme une faiblesse, un défaut, une tare ou un handicap, révèle ici un homme touchant, sincère, incapable de mentir ni de tricher : il dit ce qu’il pense à tout le monde, que les choses soient bonnes ou non à entendre.
Certaines scènes, notamment au début du film, sont très drôles, grâce aux répliques spontanées de Pierre et à ses facéties.
La présence de Pierre au sein du foyer est une véritable « bouffée d’air frais » pour Louise et ses enfants, englués dans une vie morne et difficile depuis la mort accidentelle de l’époux de Louise. En effet, en plus d’alléger la charge mentale de Louise, Emma et Félix, il leur fait voir la vie autrement, avec des yeux tout neufs, une existence plus légère où le contemplatif et l’émerveillement ont toute leur place.
Le personnage de Pierre est remarquablement interprété par Benjamin Lavernhe de la Comédie Française, que je ne connaissais pas jusqu’alors. Sa prestation est absolument juste et bouleversante, et je me suis retrouvée à plusieurs reprises en larmes, notamment lors de certaines scènes partagées avec Jules, le libraire, qui joue en quelque sorte pour lui le rôle de parrain et « bienfaiteur ».
« Le goût des merveilles » est un film magnifique, qui m’a pris aux tripes, notamment grâce à l’excellentissime performance de Benjamin Lavernhe, criant d’émotion et de sincérité. Un long-métrage qui fait désormais partie de mes pépites, et que je ne suis pas prête d’oublier.
Mon analyse complète du film sur mon blog: reves-animes.com