Relire l'affaire Snowden sous un angle inédit... Un documentaire engagé, courageux et d'une intelligence rare qui va forcément devenir une référence-clé... Mais que va-t-il rester aux polars???
Le tour de force du film est la sobriété de son ton, alors même que s'installe un suspense digne des polars de John Le Carré. En recréant ses communications cryptées avec Snowden, la réalisatrice positionne le spectateur au premier plan, assistant, "en direct", à la révélation d'un scandale aussi majeur que le Watergate. (...) Le film montre l'angoisse sourdre, la paranoïa gagner tout le monde, même quand retentit dans l'hôtel une sirène incendie pour un simple exercice. La mise en scène est simple et implacable, donnant à Snowden un documentaire à son image : sobre, humble et nécessaire.
Après avoir lu des critiques sur Snowden, j'ai été contraint de regarder CiitizenFour, c'est... ni plus ni moins que le film direct de l'explosion Snowden. Un document hautement historique... et donc formidablement ennuyeux meme si essentiel. On rappelle que les nombreuses question soulevées par le cas snowden ne sont toujours pas résolues à ce jour. Personne y compris Obama ne sont capables de contrer la démentielle démesure de l'idiotie de la CIA, au paroxisme de cent ans de piétinement des droits humains les plus elementaires.
Juste impressionnant ce n'est pas le scandale en lui même qui fait peur... C'est l'inaction mondiale devant la perte irréversible de son droit à la vie privée... Le courage de cet homme qui perd tout ce qu'il pour ouvrir les yeux d'un monde qui aime son illusion de démocratie... Bref on espère que ce documentaire ferra beaucoup de bruit même si il est peut probable que le monde dise quoi que ce soit...
Le principal intérêt de ce documentaire, c'est qu'il suit Edward Snowden en temps réel alors que l'homme, ayant travaillé pour la NSA, s'apprête à dévoiler à l'aide de journalistes le fait que le gouvernement américain surveille quasiment tout le monde en permanence, s'infiltrant dans la moindre parcelle de vie privée, surveillant les mails, les recherches internet avec l'aide de plusieurs grandes firmes. Ce qui est le plus passionnant, c'est qu'on y voit les réactions de Snowden au fur et à mesure que l'affaire prend de l'ampleur. Snowden, qui n'est rien d'autre qu'un simple citoyen ayant décidé de laisser tomber son train de vie pour tout révéler, est donc présenté sous un jour très altruiste, intéressant quand il parle, parfois sûr de lui, parfois plus angoissé. Plutôt que de répondre à la question de savoir s'il est un patriote ou un traître, Laura Poitras préfère rentrer dans l'intimité du personnage, de ses convictions et de ce qui le pousse à tout risquer pour dire la vérité. Essentiellement filmé dans l'intimité d'une chambre d'hôtel où Snowden partage ses connaissances avec les journalistes, "Citizenfour" est le témoin d'un événement majeur mais sans vraiment de recul. Il manque ainsi au film une vraie conclusion et un vrai point de vue pour être totalement réussi. Reste une oeuvre saisissante n'étant pas sans rappeler la paranoïa grandissante des grands films américains des années 70 et qui aurait tendance à nous donner envie de ne plus jamais aller sur internet et de plus passer d'appels...
En 2013, des journalistes publient des données révélant que la NSA pratique au niveau mondial une surveillance intrusive, globale, et surtout illégale. L'affaire a un retentissement international, et Edward Snowden, ancien prestataire à la NSA responsable de cette fuite massive, devient mondialement célèbre. "Citizenfour" présente essentiellement une interview entre Snowden et les journalistes dans un hôtel de Hong Kong, la semaine où les faits ont été publiés en parallèle de leurs discussions. Le fond du film est certes très noble. Il permet d'appuyer les critiques de Snowden à l'égard des méthodes liberticides de la NSA, et surtout de mesurer les risques qu'a pris l'homme en devenant un lanceur d'alerte, sans pollution médiatique (l'interview est présenté avec un minimum d'effets de montage ou de narration). Le premier problème est que la forme est un peu trop simple. Le montage est peu développé, et il n'y a pas vraiment de pédagogie mise en œuvre pour faire comprendre l'ampleur du scandale à un quidam qui ne maîtrise rien de l'affaire. Ceci est probablement du au second problème : l'absence de recul du film, tourné au cœur des révélations. Cela permet d'avoir un témoignage à chaud (voire testamentaire si Snowden avait trouvé la mort prématurément), mais quelques années après, on en attend davantage. Toutefois, le film demeure intéressant pour se faire une idée du lanceur d'alerte et de son contexte.
Un sujet édifiant et passionnant pour un film nécessaire, mais que la forme (échanges de mails, longues discussions dans une chambre d'hôtel, blabla juridique, extraits de JT...) rend lourd et plutôt ennuyeux.
Après avoir vu "Snowden" d'Oliver Stone, il me fallait voir "CitizenFour", le documentaire dont "Snowden" suit en partie la réalisation.
"CitizenFour" est un témoignage de l'histoire, de ce moment où un analyste de la NSA a choisi de révéler au monde entier les pratiques d'espionnage de son agence. A travers la caméra de Laura Poitras, on suit les quelques jours qui précèdent puis suivent les 1ères révélations dans la vie d'Edward Snowden mais également de Glenn Greenwald, le journaliste du Guardian qui s'est battu pour publier les informations.
On les voit douter, on les voit s'angoisser et se battre pour obtenir ce qui leur semble juste. C'est le point fort et le point faible de ce film. Poitras montre que ce ne sont que des hommes qui sont derrière ces révélations et souligne leur fragilité. Elle nous donne aussi accès à des moments jamais diffusés ailleurs, comme cette réunion d'avocats internationalistes, dont Me William Bourdon. Mais, dans le même temps, ce choix rend l'ensemble assez soporifique.
Voir l'inactivité de Snowden permet de se mettre à sa place et de comprendre ce qu'il a vécu pendant ces quelques jours mais ce n'est pas franchement passionnant. Finalement, heureusement que je l'ai vu après "Snowden" car seul, il n'est pas des plus intéressants mais, mis en perspective avec un livre, des articles de journaux ou le film de Stone, il est un bon complément.
Entre certitudes irréfutables parmi lesquelles l'immensité de l'Univers ou la philanthropie du Dalai Lama, l'on retrouve l'amour inconditionnel de l'Amérique pour les héros, de tous bords et de toutes origines soient-ils. Après Stephen Hawking dans Une Merveilleuse Histoire du Temps, Chris Kyle dans American Sniper ou Alan Turing dans Imitation Game, le septième art hollywoodien prouve son attachement pour ces Hommes dont les actions marquèrent l'histoire de leur empreinte. Citizenfour, de la journaliste Laura Poitras, s'intéresse à un tout autre genre : Edward Snowden, informaticien tirant sa renommée de ses révélations concernant le scandale PRISM, voulant que la NSA espionne et conserve les données de chacun des citoyens américains et européens à leur insu. Documentaire filmé quasiment en huis-clos, il témoigne de la gravité de la situation, entre termes informatiques d'un intérêt indéniable et aveux à la limite du sensationnel. Récompensé de l'Oscar du meilleur documentaire, il accorde également une place importante, véritable atout, à la morale et aux convictions du principal intéressé. Ce qui lui confère alors un intérêt et une compassion d'autant plus grande...
Si le sujet mérite 5 étoiles sur le fond (c'est juste à l'heure actuelle le plus gros scandale au monde), doit être relayé pour être diffusé le plus possible et ne surtout pas tomber dans l'oublie car il revêt une importance capitale, il est en revanche décevant sur la forme et parfois confus. En effet il est difficile de rendre vivant un documentaire se limitant à des échanges entre deux personnes, et le choix d'une caméra tremblante pour retranscrire la fébrilité de l'instant n’amène rien d'utile à la compréhension. L'idée de parler de cette affaire au travers du portrait d'un homme et une idée brillante, mais il manque une introduction plus didactique (pourquoi vouloir transformer cela en pseudo thriller ?) et d'une manière générale des explications plus globales. L'affaire en elle même dépassant trop le cadre d'un simple portrait, on a parfois l'impression de n'avoir accès qu'a la partie immergée de l'iceberg, le travail de documentariste étant réduit à son stricte minimum, simple observation sans analyses. Bref, un sujet trop gros pour une seule personne, trop vaste pour un seul doc (il se termine d'ailleurs sur l’apparition d'un nouveau personnage qui augure une suite), à la fois trop court et parfois ennuyeux sur la durée.
Les circonstances du tournage de ce documentaire sont uniques et exceptionnelles. Cela donne l'occasion à Laura Poitras de faire un montage en mode thriller. Du coup, le résultat est probant, un film qui scotche à l'écran, malgré la faible variation des situations. Etant informaticien, le sujet m'a passionné, mais l'intérêt du documentaire va largement au delà de son sujet. C'est le portrait d'une homme jeune, dont le courage est impressionnant. C'est un héros des temps modernes. Le début du film commence comme le documentaire "Le prix à payer", on voit les principaux accusés en flagrant délit de mensonge.
Un film édifiant et très habile, qui explose les codes du documentaire pour embrasser ceux du polar. Laura Poitras continue son œuvre de lanceur d'alerte en nous offrant l'histoire d'un homme déjà entré dans la légende. La cinéaste suit donc Edward Snowden dans les coulisses du plus grand scandale du 21ème siècle. Elle le filme comme un héros et suit les journalistes qui l'accompagnent, avec en y mettant autant de tension que Pakula dans Les hommes du président. C'est étouffant, parfois un peu complexe, mais toujours ébouriffant quand on pense que tout ce qui est dit est réel. Magistral.
Une plongée sidérante dans l'un des plus grands scandales sur l'espionnage de masse. Monté comme un thriller, ce documentaire explique la manière dont Edward Snowden s'est pris pour divulguer tout un tas d'affaires d'états. Il est clair qu'après avoir vu ce docu-film on ne se servira plus de nos appareils high-tech de la même façon. Tout simplement glaçant !