Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
tixou0
711 abonnés
2 003 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 30 septembre 2015
Le capitaine français Bonnassieu (le Belge Jérémie Renier), au rare prénom d'étoile ("Antarès" - anti-Arès... peu prédestiné pour un militaire de carrière) est en charge d'un poste avancé en Afghanistan "pacifié", dans un coin perdu et montagneux, près de la frontière pakistanaise. Nous sommes en 2014 - la force internationale est en train de se retirer du pays. Ce premier long métrage (par Clément Cogitore - 32 ans - également à l'écriture) est remarquable. Par l'ambition du scénario, surtout - s'appuyant sur le récit coranique des "Gens de la Caverne" (ici, de manière très syncrétique, les "disparus" sont 4 des hommes de Bonassieu, un autochtone "civil" et deux talibans... sans oublier, le premier à s'évanouir dans le décor, le chien-mascotte des Français) - qu'on ne peut que rapprocher de l'allégorie occidentale (platonicienne) de la caverne (dans "La République").... Par la mise en scène (solide), et en images (très beau travail du directeur de la photo, Sylvain Verdet - avec beaucoup de moments nocturnes saisissants). Par la qualité du montage (Isabelle Manquillet). Par la musique, qui colle au plus près de l'avancée de l'histoire. L'ensemble donne un film inhabituel dans le thème, et le ton - quelque part entre "Apocalypse now" (Bonnassieu sur les traces de Kurtz) et "Le Désert des Tartares". Une réflexion sur la difficile connaissance de la réalité. Quasi-mystique. Film exigeant cependant, austère, qui pourrait décourager certains.....
Un premier film à la mise en scène impressionnante, vraiment captivant et original. Malgré un rythme un peu trop lent parfois, le film tient en haleine de bout en bout, se veut singulier et sensoriel notamment avec des images infrarouges très bien amenées. On est à la fois dans un film de guerre, dans un thriller psychologique, voire fantastique. Les personnages basculent peu à peu dans la folie ou tout du moins dans la paranoïa, l'incompréhension, c'est assez passionnant. Le tout est porté principalement par Jérémie Renier, impressionnant et très juste (comme d'hab') dans ce rôle de capitaine de troupe progressivement dépassé.
Premier long-métrage du jeune réalisateur Clément Cogitore, Ni le ciel ni la terre a tout pour nous intriguer. Le français porte ici fièrement une volonté de casser les codes habituels du film de guerre pour le faire basculer dans le fantastique. Grâce à des qualités plastiques indéniables, le spectateur se prend au jeu d'une oeuvre sans étiquettes ni fioriture. A voir ! Pour en savoir plus, lisez notre critique complète sur :
Alors un film qui commence très plat on se dit qu'on va s'ennuyer pour rester poli mais non au fil du film on commence à se poser des questions car le film en lui même reste un mystère (comme nous l'a expliquer le réalisateur en avant première) sinon une fin enfin non j'ai pas envie d'appeler cela une fin voilà donc je met la note de 3/5
On se demande au départ s’il ne s’agit pas d’un film de science-fiction. La photographie terreuse et l’aridité des montagnes de la vallée du Wakhan font que ces paysages paraissent ceux d’une autre planète. Les soldats qui la surveillent ne ressemblent plus à des êtres humains. L’équipement militaire mécanise leur silhouette. Lorsqu’ils se rendent au village voisin de leur base, celui-ci semble en être resté au Moyen-Âge. La toute-puissance des soldats occidentaux saute aux yeux. Par la seule force de l’image, est posée la question de l’ingérence. Cette force documentaire ferait déjà de « Ni le ciel ni la terre » un formidable film sur la guerre moderne. Mais la fiction s’aventure rapidement dans un registre fantastique : au cours des nuits, des soldats disparaissent, sans laisser de traces, inexplicablement. Le fantastique est d’autant plus inquiétant que le film apparaît comme très réaliste, et réciproquement : réalisme et fantastique se nourrissent l’un l’autre, tout en s’opposant. Cette opposition travaille le spectateur, qui se met lui-aussi à scruter l’écran, à la recherche d’explications cachées. Peut-être en vain, car la vision humaine reste aveugle à ce qu’elle ne veut pas voir, comme le montrent plusieurs scènes où des camouflages mystifieront autant les personnages du film que les spectateurs du long-métrage.