Anya Taylor-Joy, vous m'en devez une. Film à deux francs six sous visionné uniquement dans le cadre de la filmo de l'actrice (qu'on aime vraiment bien), le mot "navet" n'est pas assez puissant pour qualifier la catastrophe monumentale qu'est Viking Quest. Un fou-rire (nerveux) d'une heure trente est plus parlant comme définition. Mais si vous tentez l'aventure, que l'on vous prévienne de ce qui vous attend. Tout d'abord, une histoire des plus basiques : la princesse qui est enlevée, qui est secourue par le prince qu'elle doit épouser (une brute) et par son ami d'enfance tout gentil qui est amoureux d'elle... Vous avez la fin en tête ? Nous aussi. Ensuite, on donnerait bien quelques conseils Photoshop (même sans trop d'expérience) à la personne qui a fait les détourages des décors : ainsi les héros qui embarquent sur le bateau ont une vidéo de mer derrière eux qui fait des va-et-viens monstrueux de droite à gauche et de haut en bas (pire que le Space Mountain). Et lorsque les décors sont réels, il semble que personne ne se soit jamais préoccupé de savoir si les scènes vont être bien raccordées au montage (les scènes de combats en forêt n'ont jamais le même décor en arrière-fond entre les plans successifs... Tout change entre les arbres, la luminosité et la neige). Côté jeu d'acteurs, on se situe entre la pièce de théâtre bon marché et le téléfilm du matin sur les chaînes publiques (joué au centuple), et côté figuration, les pauvres hères semblent lâchés en roue libre (ainsi les rameurs sur le bateau, dont pas un ne rame en même temps que l'autre à côté... Ah vraisemblance, quand tu nous tiens). Et pour finir, les effets spéciaux nous donnent envie de rejoindre Odin sans plus tarder. Et Anya, dans tout cela ? Elle a effectivement un rôle, dont le twist est - par conséquent - complètement dévoilé si vous connaissez l'actrice (elle joue un personnage qui se prétend garçon... CQFD). Bien souvent disponible uniquement en VF (atroce) et en qualité d'image très médiocre (encore plus atroce), Viking Quest est une illustration permanente du mauvais film d'étudiant, avec toutes les bourdes à ne pas faire. Ces plans de forêts jamais raccords, ces figurants qui font n'importe quoi, ces acteurs au bord de l'AVC pour se dire bonjour, cette mer non plus déchaînée mais carrément en délire Space Mountain... Par Thor, quel horreur.