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Artriste
114 abonnés
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4,0
Publiée le 28 juillet 2023
Long-métrage suédois de science-fiction dramatique, réalisé par Antonio Tublén, LFO : The Movie est un film aussi dérangeant que brillant. L'histoire nous fait suivre Robert Nord, un homme passionné de technologies acoustiques, qui va découvrir par hasard qu'il peut hypnotiser les gens avec le son. Seulement, la découverte de ce nouveau pouvoir lui permettant de contrôler les autres va le pousser à en abuser au point de menacer jusqu'à la survie de l'humanité toute entière. Ce scénario nous immerge, pendant environ une heure et demie, dans un huis clos extrêmement bien écrit et intelligent, bien plus riche que que son synopsis, mais en dire d'avantage serait gâcher la surprise. L'intrigue débute gentiment avant de totalement dévoiler tout son potentiel au fil des minutes au fur et à mesure que l'expérience soit de plus en plus poussée. Le sujet est fascinant car il traite de la tentation, de l'exploitation et de la manipulation, questionnant en même temps le spectateur sur ce qu'il serait capable de faire s'il possédait ce pouvoir. Les dérives imaginées par le récit donnent lieu à des situations aussi étranges que jouissives. Le ton à la fois amusant et amorale nous fait ressentir une sensation malsaine mais pourtant captivante. Tout l'attrait repose sur les relations ambiguës entretenues par les personnages, interprétés par une distribution jouant très bien leurs rôles entre Patrik Karlson, Izabella Jo Tschig, Per Löfberg, Ahnna Rasch, Björn Löfberg Egner, Lukas Loughran et Erik Börén. Tous ces individus nous gratifient d'échanges déroutants, soutenus par une floppée de dialogues passionnants poussant à la réflexion sur la nature humaine. Sur la forme, la réalisation d'Antonio Tublén parvient à se renouveler constamment en proposant de nombreux mouvements et angles de caméras afin de varier sa mise en scène malgré cet environnement étroit et confiné. Le cinéaste suédois joue parfaitement avec l'habitation afin de nous donner le sentiment d'être hors des quatre murs alors que nous restons cloisonnés. Ce visuel astucieux est accompagné tout du long par une ambiance sonore d'une importance capitale vu que tout le film repose sur ce moyen de diffusion. Celle-ci émet des bruitages et des sons aussi inquiétants, qu'envoûtants, procurant la sensation de nous avoir également hypnotisés. Cette expérimentation sociologique s'achève sur une fin à la hauteur de la promesse initiale, venant mettre un terme à LFO : The Movie, qui, en conclusion, est un objet filmique non identifié méritant absolument d'être découvert tant il interpelle notre sens de l'éthique.