Sans pitié ni pardon est un film au titre radical que l’on imagine bourrin et sans grande nuance. Si tel est le cas vous aurez gagné ! Car oui, ce film ne fait pas réfléchir.
L’histoire tient sur un timbre-poste, et sa seule originalité vient de son usage de la réalité virtuelle. Enfin, une réalité aussi réelle qu’un Street Fighter d’époque ! En fait, le méchant utilise un programme de ce genre pour entrainer ses soldats, et bien sûr on va avoir droit à quelques scènes dans cet univers, ce qui réserve des surprises nanardes de haute volée. Niveau scénario, c’est du bourrinage, des scènes d’action qui se succède, l’infiltration du héros ne dure pas bien longtemps, rapidement il en vient aux poings, seul moyen d’arriver à ses fins… et de maintenir l’attention du public vu le déjà-vu mille fois de l’histoire ! Pour ma part j’ai trouvé le rythme correct, la gradation est pas mal avec un final explosif, bref, si l’on évacue l’anémie du propos et le ridicule de certaines scènes, c’est une série B assez divertissante.
Cela vient de scènes d’action acceptables. En dehors des scènes de jeu vidéo ridicules aux effets spéciaux dépassés et aux idées loufoques (les costumes foireux), Sans pitié ni pardon reste convaincants. S’appuyant sur des acteurs martiaux affirmés, le métrage possède des combats efficaces, assez violents (l’affrontement entre les deux Blanks), des cascades de bonne tenue et un final explosif assez spectaculaire. Sans être mémorable, le réalisateur tient sa mise en scène et se débrouille à peu près dans les moments clés pour faire oublier le budget ric-rac, les décors faiblards et la photographie sans relief. En clair, on est face à une série B fauchée mais dont l’argent a été investi relativement intelligemment pour booster les moments importants comme le final.
Quant au casting, il aligne quelques noms assez connus du cinéma de genre de l’époque. Jalal Merhi est un producteur meilleur qu’acteur, mais il ne démérite pas. Billy Blanks (et son frère aussi) ne sont pas de grands acteurs, par contre niveau martial ça dépote agréablement, et ce bon vieux Billy possède aussi un certain charisme. Wolf Larson est un méchant qui présente bien, et qui, un peu cabotin semble introduire une pointe de second degré. Enfin Laurie Holden est l’atout charme du film. En tenue slim tout du long, elle est aussi, à mon sens la meilleure actrice du film. Globalement les acteurs assurent ce qu’on leur demande de faire, sans génie mais sans démériter.
En conclusion, Sans pitié ni pardon est un film d’action acceptable. Basique, désargenté, mais qui essaye de remplir au moins le cahier des charges, et il est plutôt bien rempli. S’il ne ravira sans doute que les amateurs, de l’association Merhi-Blanks je recommande plus ce métrage que TC-2000. 2.5