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rogerwaters
141 abonnés
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4,5
Publiée le 29 février 2016
A partir d’un banal fait divers, le cinéaste Emmanuel Finkiel décrit par le menu l’aliénation qui se dessine sous la société de consommation qui nous gouverne tous. En prenant comme héros un personnage déclassé qui n’arrive aucunement à s’intégrer à cette société, tout en rêvant secrètement de faire comme tout le monde, le réalisateur débusque le malaise qui s’est emparé de la société française depuis une quinzaine d’années. Il signe ainsi une œuvre tendue qui sait susciter le malaise jusqu’à une explosion finale aussi inattendue que glaçante. Miné par l’alcoolisme et un déni de réalité de plus en plus prononcé, le personnage dérive devant nos yeux au point de s’autodétruire. Cet antihéros est incarné avec conviction et fougue par un Nicolas Duvauchelle qui prouve de manière impressionnante qu’il fait partie des grands. Il est soutenu par une formidable Mélanie Thierry, tout en dignité. Le tout est porté par une réalisation sobre, mais toujours remarquable dans son refus du pathos. Débutant de manière volontairement anodine, le film crée donc un malaise durable qui survit longtemps après la projection. Un grand film, tout simplement. Les amateurs de Haneke devraient adorer.
Bien que ce film puisse mettre en avant certaines réalités de la violence conjugale, je ne l'ai pas trouvé pertinent. Beaucoup de longueurs s'installent, le scénario est parfois peu crédible et se résume au synopsis.
Un film qui vous glace, qui vous laisse parfois pantois, mais un film remarquablement réalisé. Evidemment, une oeuvre à ne pas conseiller aux spectateurs dépressifs!
Drame social magnifiquement interprété par Nicolas Duvauchelle, Emmanel Finkiel réussit son récit avec une montée en tension maîtrisée (même si la fin peut diviser), une direction photographique magnifique et une musique efficace signée Chloé.
Un film sombre qui questionne les souffrances d’un homme dans une société de plus en plus dure. (...) Parfois brillant, parfois maladroit, le film n’en est pas moins intéressant.
"Je ne suis pas un salaud" nous pose la question de notre place dans notre société. Ici, nous suivons un homme qui est en décalage avec le monde actuel, qui a du mal à le supporter et qui finit par "s'en venger" en dénonçant un faux coupable suite à une agression. Mais tout ne tourne pas comme prévu et finit par le rattraper. Le scénario est plutôt bien construit mais il manque par moment du rythme. Les personnages sont bien écrits. Nicolas Duvauchelle est très impressionnant. Mélanie Thierry est géniale. La réalisation est à la fois sobre et sophistiquée, offrant des cadrages et des plans magnifiques en jouant avec les vitres. La bande son est, par contre, très irritante. Un beau film qui malheureusement n'a pas une grande distribution en salles.
Je ne suis pas un salaud : non, sans doute, mais un type paumé et incapable de s'insérer dans l'impitoyable jeu social, cela, c'est certain. Le film d'Emmanuel Finkiel vient, après La loi du marché et Arrêtez-moi là, confirmer que le cinéma français n'a plus peur de s'attaquer à des sujets si souvent traités par nos voisins belges ou britanniques. Je ne suis pas un salaud n'est pas un modèle de subtilité et ses postures sont parfois plutôt assénées que suggérées, notamment avec un dénouement spectaculaire d'une outrance injustifiée. N'empêche, le film possède une vraie tension qui passe par le jeu fébrile d'un Nicolas Duvauchelle on ne peut plus crédible en inadapté et marginal, trop fragile et violent intérieurement pour se plier aux règles de la société de consommation.
Une horreur ce film, j'ai souffert pendant tout le film. C'est pas bien joué, l'histoire est horrible, je rêvais de pouvoir partir avant la fin mais j'ai pas osé.
Un film social et violent sur la trajectoire d'un pauvre type d'aujourd'hui chômeur et alcoolique ..Son agression va redorer son image auprès de sa femme et son fils. Il accuse on ne sait pourquoi un jeune innocent qui fait un coupable idéal, tout cela se passe dans un environnement d'une tristesse affligeante, décor fait de barres d'immeubles, de centres commerciaux. Nicolas Devauchelle que l'on suit pendant tout le film est remarquable
Toutes nos critiques, émission & débats sur le site ! Critique Esteban : 7/10 On ressent clairement l'enjeu du "rapport à autrui" ; prédominant et centrale. "Je Ne Suis Pas Un Salaud" bénéficie d'une forme de justesse (relative clairvoyance), en ce qui concerne les réactions d'Eddie. D'ailleurs Nicolas Duvauchelle incarne bien cette personnalité doucement haineuse. Ce film à viser juste , les nombreux enjeux ambigue sont très bien mis en perspective. Ce film souffre néanmoins d'un manque flagrant d'ardeur, de vie... Ce drame sociale en a pourtant largement besoin. La conséquence est la présence de nombreuses longueurs. Finkel semble vouloir contre-balancer avec quelques scènes choc et poignante. Cela fait effet mais une en particulier me semble hors propos : le débat est ouvert...
Critique Théo : 7,5/10 L'histoire en elle-même n'est pas forcément très passionnante. Mais c'est surtout le personnage principal qui est intéressant. Tout le film tourne autour de lui, et heureusement, car ce personnage est tellement fort et complexe que ça nous intrigue. Mais toutes les scènes ne se valent pas. Celles qui rentrent dans le cadre de sa vie professionnelle peuvent être perçues comme presque inutiles, alors que celles qui présentent sa vie familiale sont beaucoup plus efficace. Certains passages peuvent même atteindre une très haute intensité qui nous captive totalement. Un drame juste, pouvant offrir des scène d'une puissance alarmante.
Cinétime le Mardi de 18h à 19h sur Radio Campus Rouen !
Eddie est un type à fleur de peau. Son mariage a connu de tristes jours, il est au chômage et il boit un peu trop, exacerbant son tempérament de sanguin. Un jour, il se fait agresser et poignarder dans la rue. Lorsque vient le moment d'identifier son agresseur, il désigne Ahmed, qu'il a aperçu quelques jours plus tôt mais qui n'est pas l'agresseur. Eddie maintient son témoignage, même dans le doute alors qu'il trouve un nouveau travail et se rapproche de sa femme et de son fils. Mais tiendra-t-il ? Révélera-t-il la vérité ? Son équilibre va-t-il alors basculer ? Avec "Je ne suis pas un salaud", Emmanuel Finkiel signe un drame social glaçant et nous présente un personnage complexe, pas salaud mais enfermé dans son espèce de lâcheté. Il est cependant difficile de le rendre tout à fait sympathique malgré la composition saisissante de Nicolas Duvauchelle. Heureusement on peut s'accrocher via le personnage de Mélanie Thierry, femme que l'on serait trop heureuse d'avoir mais qu'Eddie rejette inlassablement par son bouillonnement intérieur. Comportant quelques longueurs, le film bénéficie tout de même d'une mise en scène sous tension soulignée par une musique nerveuse. Et développe d'intéressantes thématiques sur la société d'aujourd'hui. Il reste cependant hermétique mais diablement efficace, en particulier lorsque le final intervient, glaçant d'effroi.
Un type, ni vraiment sympathique ni vraiment détestable, est poignardé par une bande de voyous. Il doit identifier son agresseur, hésite, se décide enfin.
Le titre est trompeur. Il voudrait nous faire croire qu’en dépit de tous ses défauts, Eddie (Nicolas Duvauchelle) n’est pas un si mauvais bougre. Sans doute a-t-il tendance à biberonner sec et à lever la main sur sa femme (Mélanie Thierry) mais l’agression qu’il subit lui offre une rédemption : sa femme lui rouvre les bras, son fils le regarde en héros, un patron accepte de l’embaucher. Les ennuis commencent quand il doit identifier son agresseur.
Le dernier film d’Emmanuel Finkiel est bourré de qualités. La toute première scène est un modèle du genre qui nous fait toucher du doigt, avec un cadrage très serré et une musique obsédante, l’enfermement de son personnage. Les acteurs sont exceptionnels : Nicolas Duvauchelle en salopiot émouvant, Mélanie Thierry en mère courage.
Mais l’histoire est tellement noire que le film, dans son refus de se rendre sympathique, atteint son but au-delà de toute espérance.
Bien mais sans plus. Le film ressemble plus à un téléfilm qu'à une oeuvre cinématographique. Nicolas Duvauchelle interprète toutefois très bien ce loser aux nerfs à vif et au cerveau obscurci par l'alcool, qui va s'enferrer dans les erreurs avant de faire tragiquement table rase. La dernière scène est particulièrement réussie.
Emmanuel Finkiel nous conte une histoire qui pourrait s’apparenter à un fait divers qui tourne mal. En creux, il nous dresse le portrait d’un homme broyé par la vie et la société mais surtout la descente aux enfers d’un homme détestable. Il est toujours difficile de créer de l’empathie pour un personnage principal lâche, violent et menteur, surtout que durant tout le film on suit son point de vue et on est spectateur de ses actes. Pourtant, en dépit des circonstances et de ce protagoniste facile à abhorrer, on suit « Je ne suis pas un salaud » avec attention et dans un état psychologique toujours alerte. Et on parvient même à trouver des circonstances atténuantes à ce quidam peu fréquentable. La réalité sociale dépeinte ici est sans appel. Un homme quitté par sa compagne, ayant la garde de son fils par intermittence et qui se réfugie dans l’alcool entre deux rendez-vous au Pôle emploi. Une agression dont il est victime va le précipiter dans un gouffre inextricable lorsqu’il décrit un étranger comme coupable sans en être sur à la police. Désir de vengeance ? Inconséquence ? Suspicion quant à l’auteur de son agression ? Le film entretient bien le doute et nous plonge dans la psychologie d’un homme comme tout le monde qui va tomber dans la spirale infernale de son mensonge jusqu’au point de non retour. On pourrait reprocher au long-métrage de faire du surplace mais il nous empoigne dans ce tourbillon psychologique, juridique et social que l’on sent inéluctable. En cela, l’atmosphère grisâtre et anxiogène du long-métrage y concourt en nous captivant du début à la fin. L’interprétation sans faille et pleine de nuances de Nicolas Duvauchelle est pour beaucoup dans la réussite du film. Il tient certainement là le rôle de sa vie et concourt directement pour le César du meilleur acteur l’an prochain. Toute de failles et de nuances, sa composition de salaud ordinaire est monstrueuse. Lors d’une dispute familiale d’une violence inouïe, il réussit à nous fait peur comme jamais et donc, à nous impressionner. Face à lui la fragilité de Mélanie Thierry est une réponse parfaite. L’horreur sociale qu’ils affrontent et dont il devient l’instigateur nous tétanise, le drame familial qu’elle vit nous émeut. Si le final peut sembler excessif, il cristallise toute la frustration et le nihilisme d’un personnage broyé par la société puis par ses propres actes. Un film implacable et unique qui fait froid dans le dos.