Voici un film délicat et touchant avec de vrais gens aux côtés de notre Fabrice Luchini, ici discrètement cabotin et de la magnifique Sidse Babett Knudsen, que j'avais adoré dans la série Borgen, une femme au pouvoir. Corinne Masiero campe son personnage efficacement. Le théâtre de la justice est excellemment mis en scène, notamment l'entrée du président, qui sonne lui-même l'annonce de son arrivée, avant que l'on entende "La cour". On découvre quelle fonction peut occuper un accessoire vestimentaire voyant. Mais surtout, ce que nous conte cette histoire, c'est le caractère improbable de certaines rencontres. Qu'est-ce qui fait que deux êtres se rencontrent ? Par quels organes visuel, auditif, tactile, ladite rencontre va-t-elle s'opérer, le mystère est chaque fois renouvelé et le temps ne fait parfois rien à l'affaire...
Scénario assez creux qui ne nous aide pas à nous projeter dans le film.
Les jeux d'acteurs sortent tout droit d'une série B du niveau de "plus belle la vie" mélangés à la mini série "tribunal" des années 90.
Les jurés ne ressemblent à rien: entre une attardée aux dents jaunes, un retraité sosie de JJ. Goldman, un ch'timi loin d'être prix Nobel et une jolie femme distinguée, la soupe ne prend pas.
Seul F. Lucchini est au dessus, même si le rôle ne lui laisse pas l'opportunité de nous emporter dans sa fougue habituelle.
L'histoire d'amour sous-jacente est malheureusement reléguée au second plan, ce qui ne laisse pas l'opportunité à Sidse Babett Knudsen de trouver sa place.
3 étoiles dont 2,5 sont exclusivement destinées à F. Lucchini.
On se croirait dans un téléfilm pour TF1 ou France 3. C'est justement ce public qui est visé par ce film sans relief. Un public habitué à voir les productions indigestes de la télé, d'Alice Nevers, le juge est une femme, à récemment, La Loi d'Alexandre avec Gérard Jugnot. Les scènes de procès encombrent maintenant les séries et les téléfilms, et avec ce film c'est une approche réaliste qui nous est proposée, sans doute pour se différencier des productions américaines friandes de ce genre de productions, pour le meilleur avec The Good wife avec Julianna Margulies ou Shark avec James Woods, et surtout pour le pire avec Boston Justice ou New York Cour de Justice, par exemple. Toujours dans cette logique on retrouve Sidse Babett Knudsen, la vedette de la désormais célèbre série Borgen. Mais si Borgen est une série captivante, on ne peut pas dire que L'hermine nous procure un tel plaisir. Non en fait c'est tout l'inverse. Fort heureusement la présence de Sidse Babett Knudsen sauve le film.
Luchini est toujours aussi excellent mais ce qui m'a particulièrement marqué c'est la qualité de l'ensemble des seconds rôles ! De très bons choix d'acteurs ! Le film permet aussi de toucher la difficulté d'un jury aux assises et mêle un bel amour passionné à une histoire sordide mais finalement tristement assez commune.
Un très beau film, sobre et juste. Il manque tout de même un plus, surtout au niveau du rythme et de l'histoire, car même si l'histoire de fond, reste une histoire de fond elle aurait pu être un peu plus nourris. Les acteurs sont vraiment très bon :)
Un président de Cour d’ Assises, rigide et intraitable, tombe en amour pour une des jurés, pas si inconnue que çà, que le hasard remet sur son chemin lors d’un procès pour infanticide. Dans le rôle du président des assises, Christian Vincent convoque Fabrice Luchini qui, loin de ses travers cabotins, offre une partition à contremploi avec un personnage misanthrope bougon. Tout en finesse dans le jeu et portant un texte taillé pour lui, le prix d’interprétation masculine décerné à la Mostra est mérité, la rude concurrence des Césars ne lui laissait que peu de chance. Et pour lui assurer la réplique, la belle danoise Sidse Knudsen, sous exploitée et peu présente, assure malgré tout sur le peu de temps de jeu qui lui est accordé la réussite de toute la partie comédie romantique. Le réalisateur mène de front cette intrigue romantique en parallèle de la description de la face cachée d’une cour d’assises. Et là, son regard est précis pour bien montrer tout ce qui joue dans et hors prétoire entre tous les acteurs de la justice, sans jamais être didactique. Sans surprise mais avec une grande précision, Vincent avance de manière assurée et rythmée son scénario bicéphale cousu de fil blanc. Christian Vincent parvient donc à nous faire croire à cette histoire d’amour, même simplette, et nous fait aimer ses personnages. Son histoire sentimentale est aussi portée par de longues séquences bien dialoguées et magnifiquement jouées. Et pour la partie justice, il rend bien compte du côté hyper codé et désuet d’une audience rappelant bien la théâtralité d’un procès et d’une salle d’audience… Il est de ces films qui assurent un coefficient plaisir et sympathie élevé même si le cinéma est peu présent. Belle maitrise classique simplement. Quelle surprise ! Un petit film sensible et délicat… A voir
Pour se faire une idée du déroulement d’un procès en cour d’assise, le mieux est encore de s'y rendre. Christian Vincent s’attarde sur des détails d’abord enrichissants, puis envahissants et pompeux. On reste en surface, languissant, d’un scénario plat. Même le talent d’un Fabrice Luchni fidèle à lui même ne suffit à relever un personnage sans relief. Michel Racine, « Président de cour d’assises redouté » n’a rien de redoutable, il fait son devoir. Quand surgit l’ultime cliché de la rédemptrice. Une infirmière qui l’avait opéré par le passé et se tient à présent dans le jury. Vue et revue, cette guérison d’un cœur malade va progressivement enluminer les visages et ce tribunal lugubre . Esthétiquement, c’est plutôt réussi.
Un très bon film de Christian Vincent qui développe d'une part un procès très intéressant dans son fonctionnement et son déroulement et d'autre part une histoire d'amour. Fabrice Luchini qui a là un rôle taillé sur mesure est touchant en président de cour très strict pourtant sous le charme d'une belle femme. Le déroulement de ces deux intrigues sont très prenantes mais si le procès se termine avec une issue un peu frustrante mais réaliste, on nous a fait un peu miroiter une histoire d'amour pour rien... S'il n'y avait pas eu cette très belle scène de fin, je serais un peu déçu par cette fin un peu soudaine. Globalement, le film est quand même très sympa et mérite d'être vu.
Un film intéressant avec une plongée dans cette spécificité française du jury populaire, doublée d'une histoire d'amour maladroite et improbable sublimée par le talent de Lucchini mais aussi d'une actrice d'origine scandinave que je découvrais à cette occasion (Knudsen) au charme certain et au jeu particulièrement juste.
On passe un bon moment, en grande partie grâce au duo d’acteurs principaux Fabrice Luchini / Sidse Babett Knudsen, et à l’approche très didactique de la justice en général et de la cour d’assises en particulier. Certains dialoguesspoiler: entre les jurés sur la place de la femme dans certaines cultures et entre les avocats sur les commérages de petite ville de province sentent le vécu. Malheureusement le film hésite trop entre les deux points de vue qu’il adopte : le procès et l’histoire d’amour. On reste sur sa faim pour l’histoire d’amour à peine effleurée et pourtant tellement prometteuse.
Un film qu'on ne verra qu'une seule fois, autant l'histoire est posée, bien tournée, autant le manque de rythme et les images tournées vers le petit écran ont tendance à nuire au film. PLV : plongée dans un univers
Michel Racine est Président de cours d'assises au tribunal de Saint-Omer. Lors d'un procès pour infanticide, il reconnait l'une des jurées : Dite Lorensen Coteret, un médecin dont il était tombé amoureux alors qu'elle le soignait il y a quelques années. L'Hermine est un film un peu curieux. Il décrit assez précisément le déroulé d'un procès d'assise et le rôle des jurés sans toutefois traiter à fond l'affaire en cours. Ce qui intéresse Christian Vincent c'est la transformation de Michel Racine, Président sans cœur et sans merci, en homme touché par la grâce. Les comédiens, seconds rôles compris sont parfaits. Les échanges entre Fabrice Lucchini et Sidse Babett Knudsen sont charmants mais l'ensemble donne un film un peu bancal. Aussi vite vu, aussi vite oublié.