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Jean-Claude M
13 abonnés
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4,5
Publiée le 24 décembre 2015
Jamais vu une telle interprétation, pour une fois Luchini n'en fait pas des tonnes. Ce n'est jamais surjoué, avec un tel naturel, une telle simplicité, qu'on en savoure les dialogues, et les regards. Comme il s'agit quasiment d'un huis clos, la mise en scène est sobre, comme si on y était. Même les seconds rôles sont excellents. Une vraie leçon de comédiens et une leçon également sur la magistrature ! J'ai beaucoup aimé ce film.
J'apprécie un film de Christian Vincent sur deux (voire 3) et celui-ci est un très bon cru, peut-être le meilleur d'ailleurs. Sur une trame très réaliste, basée sur 72h d'un procès pour homicide, le film est prenant de bout en bout, que ce soit sur le déroulement du procès en lui-même que sur la relation entre les deux personnages principaux. De quasi tous les plans, Fabrice Luchini est d'une sobriété presque étonnante et d'une justesse folle, sans nul doute l'un de ses plus beaux rôles, écrit certes sur-mesure mais joué avec beaucoup de finesse, rendant même le personnage émouvant. Sidse Babett Knudsen que je ne connaissais pas est d'un charme discret mais très présent. Sans oublier l'inénarrable Corinne Masiero dont la force comique fait toujours mouche même dans l'excès. Vraiment un très bon film.
Fabrice Luchini est une nouvelle fois impeccable dans son jeu d'acteur, ici dans le rôle d'un président de cour d'assise, sa partenaire Sidse Babett Knudsen est elle aussi convaincante mais, il y'a selon moi un problème de réalisation qui fait que le film n'est pas aussi bon qu'il aurait pu l'être : on ne commence à s'intéresser vraiment qu'au bout d'une heure de film aux sentiments du président pour cette femme qu'il a connue 6 ans auparavant et, le jugement est très vite expédié à la fin alors qu'on a eu tous les détails de cette affaire d'infanticide dans la première partie qui est plus dans le documentaire que dans la fiction.
Je recommande ce film pour la justesse du jeu des acteurs principaux, comme de ceux qui jouent les seconds rôles, et qui donne une couleur très réaliste et vivante au scénario.
Beaucoup de finesse dans la relation entre le juge et la jurée Ditte, et son interférence avec le procès.
Le déroulement du procès, lui est raconté de façon minutieuse et détaillée, aimant beaucoup les films avec procès, j’ai été très intéressée.
C’est petit à petit que Christian Vincent capte l’attention du spectateur, grâce au spectacle toujours étonnant de la justice en marche. Il s’appuie notamment sur la prestation digne et sobre du grand Fabrice Luchini qui prend toujours plus d’étoffe de film en film. Mais là où le long-métrage étonne, c’est qu’il donne une vision presque apaisée de la justice, sans juger qui que ce soit justement. Il greffe à cela une belle histoire d’amour, et finalement, des cendres d’un monde triste et glauque naissent cette petite part de miracle nécessaire à chaque vie qui s’appelle l’amour et l’espérance en un avenir meilleur. Tout ceci est filmé sans afféteries ni recours au sensationnel, avec beaucoup de pudeur (parfois trop peut-être, au détriment de l’émotion). Un joli film assurément.
S.B Knudsen porte un nom exotique que je n'avais pas retenu après avoir suivi la série Borgen, où elle incarnait magnifiquement une femme de pouvoir, rompue à toutes les roueries politiciennes mais pénétrée par la gravité de sa mission. Elle pouvait s'y montrer dure, mais ne se départissait jamais d'une belle humanité. Elle est ici Ditte, curieuse et sereine, médecin simplement douée d'une faculté exemplaire à l'empathie, qui sort de l'anonymat en étant choisie comme jurée. Comme telle elle est amenée à "monter sur la scène" du théâtre judiciaire (comme dit sa fille), c'est donc le hasard qui la remet en présence du juge Racine qu'elle a soigné une décennie plus tôt. Comment ne pas tomber sous le charme de son sourire pétillant et chaleureux ? Elle n'a rien d'autre à faire que sourire, et tout est dit. Quelle présence ! Luchini, en juge Racine (encore le théâtre...), aborde magistralement (c'est le cas de le dire !) le registre de la discrétion, et ça lui va bien. Austère et réservé mais subtil, il nous séduit autant qu'il tente presque malgré lui de le faire platoniquement avec Ditte, cette belle personne qu'il avait perdue de vue et ne s'attendait pas à retrouver. "L'hermine" est une vraie réussite pour ce qui concerne ce duo d'acteurs. Au passage, on a droit à quelques réflexions pas dénuées de profondeur sur la justice et sa place dans la vie sociale, même si son importance semble, pour le juge Racine, gommée par la puissance du sentiment amoureux qui s'impose à lui. Une seule chose m'a rendu un peu chagrin dans le film : en tant que "natif ed' Douai" j'ai moins aimé l'image dépréciée de ma région d'origine, puisque les chtis, qu'ils soient jurés ou témoins ou bien sûr accusé ont quasiment tous un côté "bourrin-de-base-bas-de-plafond", sur lequel la classe de Ditte tranche un peu trop facilement. J'aurais aimé un pannel de jurés plus diversifié, même si j'aime bien entendre au cinoche des accents chtis qui sonnent juste comme celui de Corinne Masiero, ici chômeuse un peu aigrie et mère de deux enfant. Quoique Christian Vincent ait réussi à faire passer pas mal d'émotion(s) et malgré des dialogues qui font souvent mouche dans des registres assez variés, c'est ce qui m'a retenu de mettre quatre étoiles...
J'ai beaucoup apprécié le fond du film, plus que sa forme assez commune.....Pour moi il sonne juste, on suit un juge (président de cour ?) dans un procès unique (un cas d'infanticide intéressant en soi) ce qui évite une certaine dispersion et c'est aussi un bonheur que ce soit Lucchini, (avec lequel je crois le réalisateur avait fait un de ses premiers films dans les années 70)......Le film fait penser dans son réalisme un peu à Depardon, mais s'en éloigne aussi beaucoup , en s'autorisant un côté affectif avec une jurée fort séduisante pour un homme de 60 ans (?) et des petites manies de la vie de Lucchini....On a donc un film subtil, au réalisme attrayant, qui s'intéresse aussi aux jurés ( réunions au café) et qui n'est en rien austère.....La vie au tribunal nous est ainsi dévoilée avec précision, on y est immergé sans aucune esbroufe, ainsi que dans la tache et les lois qui attendent un juge......Peut être que certain découvriront ce que c'est d'être juré ou juge.....On notera aussi quelques touches subtiles d'humour.....Attention le film n'a pas de musique ni de fantaisies (un parti prix il faut l'avouer), mais cela n'empêche pas de ne pas voir le temps passer sur un sujet des plus intéressants (la justice)......Je conseille....
L'hermine relate un procès d'assise de trois jours, mettant en scène les jurés, le président de ce tribunal interprété par Fabrice Luchini et l'accusé ainsi que son entourage. Le président de la cour d'assise de Saint Omer, homme aigri et froid, est superbement interprété par Luchini. Le rendu des jours d'audience est très authentique. Le personnage du médecin anesthésiste (ditte) interprété par Sidse Babett Knudsen est lumineusement interprété par cette actrice, révélée dans la série Borgen. Celle-ci avait opéré le président de Cour d'assise quelques années auparavant...celui-ci était tombé amoureux. Les personnages jouent juste, on est dans une fiction qui se veut réaliste et qui est filmé avec beaucoup de talent et de subtilité par Christian Vincent.
Hormis un petit loupé le film de Christian Vincent est très bon , pour une fois Luchini ne fait pas trop du Luchini et c'est plutôt bien , et Sidse-babett-Knudsen a vraiment une classe folle elle illumine ce film de ses beaux yeux bleus quelques bons seconds rôles
Inconditionnels de Fabrice Luchini, ce film est fait pour vous. Nulle surcharge, nul souci de parade : Luchini est tout bonnement admirable. Incarnant un président de cour d'assises de triste réputation - une peau de vache pour tout dire, sans grand souci de l'humain -, il parvient à opérer une métamorphose de son personnage avec une finesse dont seuls les plus grands peuvent faire preuve à l'écran. Cet être fragile mais sans pitié, confronté au procès d'un homme qui aurait assassiné son bébé de la manière la plus cruelle qui soit, va se transformer intérieurement et devenir humain au souvenir d'une femme qu'il retrouve parmi les jurés et qu'il avait jadis aimée. Et le scénario nous conduit progressivement à un superbe film d'amour sans effusion mais tout en retenue, tandis que le magistrat gagne ainsi en humanité. Fabrice Luchini joue à merveille en chargeant le moindre de ses regards d'une intensité et d'une expressivité étonnantes. Face à lui, une actrice danoise, Sidse Babett Knudsen, d'où émane une intelligence exquise doublée d'une sensualité contenue : un vrai régal pour les yeux comme pour l'esprit. Et n'oublions surtout pas tous ces acteurs et actrices qui, occupant des seconds rôles, incarnent à la perfection des personnages extrêmement bien dessinés par le scénariste et metteur en scène Christian Vincent. Parmi les actrices, mentionnons entre autres Eva Lallier, délicieuse petite chipie d'une grande justesse de ton, et Corinne Masiero dont on apprécie la gouaille et l'humour. Christian Vincent, on le sait, est un grand directeur d'acteurs... et d'actrices. Voici vingt-cinq ans sortait "La discrète" : quel plus beau cadeau d'anniversaire pour Fabrice Luchini mais aussi pour nous spectateurs que ce film à la fois drôle et émouvant ?
Pas le chef d’œuvre de l'année, mais un excellent film tout en sobriété, un Luchini toujours au top plein d'émotion malgré sa froideur apparente et une mention vraiment spéciale pour les seconds et petits rôles et bien sur pour Sidse Babett Knudsen. Le casting est parfait. On passe un bon moment, on rit, on a envie que ça dure et finalement on sort frustré de ne pas pouvoir suivre le procès suivant ! A voir.
Whoua mais 2015 a vu de superbes films français,le film qui veut être proche des gens et de la petite vie chiante qui va avec. La France ce pays ou la grisaille règne 360 jours sur 365 par an. Il y a eu Fatima,Mustang,l'hermine etc... Le problème n'est surtout pas le sujet mais la manière dont on le traite,l'hermine sent le faux. Car il mélange acteurs professionnels et amateurs pour les seconds rôles. Les deux ne jouent absolument pas sur le même ton. Ça n’empêche pas les amateurs d’être parfois bons dans les rôles de petites gens,tout comme ils peuvent être totalement à coté la femme de ménage du président de la cour est dans ce registre.
Mais le soucis reste cette écriture sommaire non seulement de ce qu'il se passe à l’intérieur du palais de justice mais aussi de ce qu'il s'y passe dans les à coté. La scène dans laquelle chacun des jurés se présente aux autres et caricatural et ridiculement écrite et joué. Et lors des passages à la barre les acteurs amateurs se succèdent comme pour dire regardez comme je montre et filme bien les gens du peuple. La femme ayant élevé la mère de l'enfant et plutôt crédible,même si elle est sur un autre ton que Lucchini. Lors de ces passages le réalisateur va même piquer une scène d'un documentaire dans laquelle un couple se dispute l'agencement de leur appartement,c'est amusant mais ça appartient à quelqu’un d'autre. Tout est petit dans ce film du scénario à sa réalisation pour un rendu quelconque,anodin et miséreux dans ce qu'il propose à voir.
Etre président d'un tribunal d'assises de province n'est déjà pas facile, et quand le malheur des autres s'ajoute à ses problèmes conjugaux, Michel Racine se retrouve à loger dans un chambre d'hôtel. Sa solitude, il l'a bien cherché, tout habillé de la belle tenue d'hermine de juge, il incarne le rigueur de la justice, froide et pleine de candeur. Il n'écoute pas les autres, ne laisse pas finir leur phrases, ne se mélange pas, jusqu'à emprunter les toilettes pour dames afin d'éviter ses collègues.
Mais lorsqu'il doit conduire le procès d'un père soupçonné du meurtre de sa fille, apparaît parmi les jurés, la séduisante Ditte, un amour du passé.
Fabrice Luchini joue extraordinairement cet homme de pouvoir imperturbable, mais troublé par cette femme, et va par amour enfreindre les règles de droit qu'il met tant d'ardeur à défendre d'habitude. Il ne souhaite pas laisser passer cette seconde chance, qui lui ait donné le temps du procès.
Au milieu d'une conversation futile, Luchini sait trouver le ton murmuré et juste pour avouer « Pourquoi vous n'avez pas répondu à ma lettre? ».
Quelle jubilation lorsque les jurés se rencontrent et essayent de se présenter les uns aux autres, sans trop y arriver, chacun avec le ton authentique des gens ordinaires. Les moments sont drôles lorsque Corinne Masiero fait son emmerdeuse et secoue son monde, ou encore lorsque certains témoins à la barre, sidèrent la barre par le vide de leurs témoignages.
Le président n'est pas dupe; « La justice ne cherche pas la vérité, mais sert à affirmer les principes de notre droit et à les faire appliquer. » Les problèmes de société ne sont pas si aisés à résoudre.
Un film brillamment réalisé par Christian Vincent (La Discrète, La Séparation), ni austère ni ennuyeux, interessant par les secrets d'alcôves du fonctionnement de la justice confrontés à l'autre secret, plus personnel, d'un amour incertain qui rend possible le chemin d'une guérison de l'âme.
"L'Hermine" est un joli nom. Fabrice Lucchini un acteur plus vrai que nature dans un rôle de magistrat, dur et coriace. Sidse Babett Knudsen une actrice au charme fou qui, avec un seul sourire, donne une répartie parfaite à son célèbre partenaire. Les acteurs secondaires impressionnent par leur naturel, trempé dans une réalité sociale plutôt brutale. Le déroulé du procès sonne juste, au point que le spectateur s'identifie en juré vivant pleinement cette première expérience judiciaire. Mais curieusement, le film ne tire pas profit de cette adhésion du spectateur. Le sort de l'accusé passe vite au second plan, pour concentrer l'attention sur une histoire d'amour réactivée, pimentée par la transgression d'une relation interdite entre un juge et une jurée. Certes, l'actrice danoise est si émoustillante qu'on peut comprendre le trouble de Lucchini. Le fil de l'histoire n'en est pas moins perdu. Comme si "12 hommes en colère" obliquait sur "la route de Madison". Hélas, qui trop embrasse mal étreint. D'où un film sans grande saveur qui laisse une grosse impression d'inconsistance. A voir quand même pour Sidse ou pour la découverte de la mécanique bien huilée de notre machine judiciaire.
Excellent film , ayant pour cadre pourtant le procès du meurtrier présumé de sa fille de 7 mois, les dialogues sont ciselés, Fabrice Lucchini comme à son habitude est excellent, et SIdse Babett Knudsen déjà vue dans Borgen et de nombreuses séries nordiques est toujours aussi lumineuse, solaire. Les seconds rôles comme Corine Masiero complètent une très bonne distribution.