Caroline, 40 ans mariée 2 enfants, débarque dans un petit village du sud dans lequel sa mère vient de décéder. Elle va loger dans la belle résidence d’une mère qu’elle connaît si peu et avec laquelle elle n’a plus de relation depuis bien longtemps. Elle, la frigide, est accueilli par Pattie, la chaudasse, pour organiser les obsèques d’une mère volage. Tellement volage, que son corps disparait… cette disparition va conduire Caroline sur le chemin initiatique de la découverte, sur le tard, du plaisir charnel. Tout un récit qui prend la forme du conte fantastico-érotico-comique.
La première moitié du film est cru, paillarde et farfelu à souhait et offre plusieurs moments de fous rires autour d’envolées langagières (de la part de Pattie surtout) de très haut vol. On frôle le très grand film comique. Mais la particularité d’un cinéma français intello se fait jour au bout de 45 minutes. En voulant multiplier les enjeux, les genres et les fausses pistes, les frères Larrieu doivent perdre de nombreux spectateurs en route. Car à la légèreté du début succède la lourdeur d’un cinéma bavard qui se répète, un rythme mal maitrisé, des choix artistiques dans la conservations de nombreux plans contestables,… La seule constante intelligente était de parler sexe mais le laisser hors champ, même si le dernier plan nous contredit, n’apporte rien et même dessert un choix artistique intéressant laissant la vulgarité à distance au profit du grivois. De plus ce film manque d’unité, laissant place à une succession de sketchs dont les très bons sont vite consommés. A part ces quelques scènes, reste un thème peu abordé par le cinéma : la nécrophilie… Eh oui ! Abordé ici avec beaucoup d’humour et de finesse. Ensuite, il y a toute la finesse d’un cinéma français intello, malheureusement trop souvent chiant jouant de paraboles : la biche percutée par Caroline dépecée par les hommes pour finir consommée par eux même, symbole de son propre sort à venir ; l’hologramme de la mère soucieuse de transmettre à sa fille, avant de quitter ce monde, la source du désir. Le nom du mas de la mère s’appelle « la source cachée », çà ne s’invente pas.
J’ai adoré les envolées grivoises de Karin Viard, la composition de Dussolier, et le personnage inventé par Denis Lavant. J’ai moins aimé le côté fouillis du film, son manque de maitrise et sa longueur.
A voir pour les quelques très grands moments