Je suis plutôt très cliente de l’œuvre des frères Larrieu. J’aime leur cinéma profond, atypique, fantaisiste et un peu baroque (« L’Amour est un crime parfait », « Les derniers jours du monde », « Peindre ou faire l’amour »…), toujours servi par un casting de choix. Celui-ci ne déroge pas à la règle avec cette fois, une incursion fantastique, au sens propre du terme (mais dont je ne peux vous dévoiler l’objet ici). Caroline (Isabelle Carré, subtile) débarque mi-août dans un village du sud-ouest de la France pour enterrer sa mère, Zaza, qu’elle connaissait assez peu, et vendre la sublime maison dont elle était propriétaire. En arrivant sur les lieux, elle fait la connaissance de Pattie (Karin Viard, épatante comme toujours), la femme de ménage, qui lui raconte avec force détails sa vie sexuelle débridée. Mais le corps de Zaza disparaît mystérieusement. Ce film solaire, original, surprenant et très drôle la plupart du temps, réserve des moments de grâce inattendus. Ce qu’il dit de l’amour physique, du désir, de la fête et du bon vin provoque un sentiment bienfaisant qui irrigue tout le récit. Pattie, libre dans sa tête, libre dans son cul, met le doigt sur les fragilités de Caroline, privée des bonheurs sensuels avec un mari qu’elle aime mais qu’elle ne désire pas. L’arrivée d’un ex-amant de sa mère (André Dussollier, burlesque) qu’elle prend pour J. M. G. Le Clézio (!), va faire vaciller son apparente sérénité et bousculer ses certitudes. Une grande importance est accordée à la nature, filmée comme un personnage à part entière : le soleil, l’orage, la forêt, les prés et les rivières qui cernent Caroline, vont, eux aussi, la révéler à elle-même. 21 NUITS AVEC PATTIE est un film impressionniste qui donne envie d’aimer, d’être en vacances et peut-être, aussi, de lâcher prise.
En salles dès demain.
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