A recommander à tous ceux qui sont très soucieux de la protection animale.
A déconseiller à tous ceux qui sont très sensibles à la maltraitance animale.... parce qu'on a vraiment le nez dans le dur.
Sandrine est chômeuse, elle ne peut plus payer son loyer -elle rentre chez sa mère (l'excellente Anne Benoit), à Tourcoing. Où, bien sûr, il n'y a pas plus de travail. De plus, sa sœur, son beau frère et leur petite fille sont déjà installés. Ils voudraient construire leur pavillon... mais voilà, ils ne s'en sortent pas non plus. Heureusement, il y a tonton Henri (l'excellent Jean-Hugues Anglade qu'on est heureux de retrouver!) qui gère un commerce de chiens, et qui a besoin d'un employé. En fait, Henri est intermédiaire dans un réseau de trafiquants, dont les associations de défense des animaux ne cessent de dénoncer les méfaits: les chiots sont élevés en Tchéquie ou en Pologne, séparés bien trop tôt de leur mère (avec les conséquences probables pour leur santé future; d'ailleurs, beaucoup meurent, ou développent des maladies), importés clandestinement en passant par la Belgique, puis arrivent finalement en France où ces grossistes en misère animale les revendront ensuite, quelquefois à des particuliers, le plus souvent à des animaleries peu regardantes. Entre le naisseur et le futur maître, il peut donc y avoir quatre ou cinq intermédiaires... Des transactions se font dans des endroits sordides, sous des échangeurs d'autoroute; les chiots sont vendus par caisse ou au kilo; ils transitent par des cages inconfortables, dorment sur le béton, sont nourris avec des croquettes bas de gamme. Si à quatre mois ils n'ont pas trouvé preneur: on les supprime. Bien sûr on n'a pas gaspillé de l'argent pour les vacciner, mais un vétérinaire marron (interprété en l'occurrence par Laurent Capelluto) leur fournit à tous un vrai-faux carnet de vaccination.... Tout cela, les amis des animaux le savent, mais je trouve absolument formidable qu'un cinéaste plutôt jeune, Laurent Larivière, ait eu le culot de s'attaquer à un sujet aussi peu commercial, aussi peu vendeur.... pour une fois, l'avance sur recette sert à quelque chose.
Sandrine se lance dans la profession sans états d'âme, devenant aussi vorace qu'Henri... Vous verrez dans la salle comment tout cela se terminera.
Louise Bourgoin s'est plutôt vu attribuer, jusqu'à présent, des rôle de cagole. Ici, brute de décoffrage, en jean et pull avachis et les cheveux coupés n'importe comment, elle montre qu'elle est une magnifique actrice!
J'aimerai aussi insister sur un point (par rapport à cette Hermine que j'ai dézinguée il y a deux jours). On nous montre des gens modestes, qui ont du mal à s'en sortir. Mais on les filme avec dignité: ils sont beaux, ils s'expriment bien, ce sont de vrais gens, comme nos familles, comme nos amis...
A voir -sauf si les animaux vous donnent de l'urticaire- Dans ce cas, vous allez beaucoup vous ennuyer. Passez votre chemin!