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Roub E.
952 abonnés
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2,5
Publiée le 31 mars 2019
Cela fait partie de ces films que je n’ai pas vraiment accroché sans vraiment avoir grand chose à lui reprocher. L’histoire de ces jeunes soldats qui font une tournée promotionnelle est intéressante, leur histoire est vendu comme des canettes de coca pendant la mi temps des matchs de foot pour que l’Amérique soutienne la guerre. Mais derrière les feux d’artifice la réalité est moins glorieuse. C’est bien filmé mais ça traîne en longueur, les acteurs peinent à mettre en valeur leurs personnages mise à part Kirsten Stewart une nouvelle fois surprenante et qui gère bien l’après Twilight.
Un film qui aurait pu être pathos à mort et qui ne l'est absolument pas, Ang Lee traite le sujet du traumatisme d'un soldat américain avec beaucoup de retenue et de l'audace dans sa mise en scène et son montage, jouant notamment admirablement bien des flashbacks, l'émotion ressort souvent, presque sans prévenir. Et j'ai aimé cette façon de définir le statut de héros dans la société contemporaine (qui plus est aux USA et sa grandiloquence), qu'un soldat ne serait rien d'autre qu'un objet du star system, des sunlights à l'indifférenciation, pour se recentrer sur ce qui compte réellement dans la vie, l'humain, et dans ce sens la fin est très réussie, car simple et profonde. Efficace et touchant.
On ne peut s'empêcher de penser au poignant film Né un 4 juillet (Oliver Stone) tout du long de ce Un jour dans la vie de Billy Lynn, montrant de nouveau un jeune homme porté en héros au retour de la guerre (d'Irak, cette fois-ci) mais qui a vécu des situations traumatisantes qui le font déchanter sur le discours patriotique... On est à deux doigts de revoir Tom Cruise, et on le regrette même un peu, face à un casting assez transparent (ce qui, à l'avantage du film, accentue encore plus le côté "marionnettes" qu'on attribue à ces soldats lors du show musical dont ils sont figurants), à un rythme qui prend son temps dans la première partie du film (on préfère la seconde, celle où l'on découvre la fameuse opération militaire traumatisante, en écho avec le concert explosif qui devrait fêter l'arriver des "héros", mais leur fait plutôt tourner la tête...) mais à un final qui fait le choix du pragmatique plutôt que de la happy-end. On aurait tous voulu que le jeune homme raccroche, se soigne, se trouve un petit job tranquille en venant chercher chaque mois sa pension militaire, mais on sait très bien ce qu'il en est du traitement des gueules cassés aux États-Unis : l'abandon pur et simple. Le petit soldat au match nous le dit bien : s'il s'arrête, il n'a plus qu'à pointer à KFC, dans le meilleur des cas, car personne ne voudra de lui. Alors, malgré les suppliques de sa sœur anti-militariste (le personnage dont le discours nous parle le plus, subjectivement), Billy Lynn spoiler: repart en guerre, la tête en vrac et sans la certitude de revenir au prochain repas de famille . Ang Lee continue de porter ce discours "stonien" contre la guerre et pour la paix, qui commence avec une revalorisation de ses bidasses, tant espérée depuis le Vietnam, mais qui n'est toujours pas à l'ordre du jour. Il suffit de dégainer une chanteuse pop connue, assez de feux d'artifices pour faire plaisir à Michael Bay, demander aux soldats de sourire et faire coucou, et le public américain se rengorge de patriotisme, tandis que les gueules cassées s'effondrent en coulisses... And God Bless America.
très amateur du cinéma de Ang lee, son dernier film hélas ne m'a pas convaincu. si la forme est toujours soignée comme à son habitude, j'ai trouvé le propos trop appuyé, sans finesse, entre l'opposition du psychisme de ces soldats sortis d'une zone de guerre terrible pour être jetés, utilisés dans un méga show Hollywoodien d'une sorte de super Bowl. Car une fois que le choc est passé, tout est dite et le scénario a tendance à manquer d'évolution dramaturgique. Quant à la 3D géniale sur "Pi", elle semble peu utile ici, hormis quelques scènes de guerre et du show. au final, ce Billy Lynn ne restera pas parmi les œuvres les plus abouties du très bon réalisateur.
Un film sur le difficile retour de guerre et ses traumatismes, ainsi que sur la perception qu'ont les civils de leurs "héros" aux États-Unis. Il ne faut donc pas s'attendre à un pur film de guerre, même s'il y a quelques passages, mais plutôt à un film dramatique. Porté par une interprétation de haut niveau, "Un jour dans le vie de Billy Lynn" se veut une critique acerbe de la guerre, qui envoie au front des gamins même pas en âge de boire. Et sur le manque de finesse d'un pays plus maladroit que valorisant quand il met en avant ses soldats. En témoignent les festivités autour de la célébration de ces héros de guerre, autour d'un show qui met plus mal à l'aise qu'autre chose.
L'impression d'être devant quelque chose de propre, de bien pensé et réalisé, ne quitte pas durant tout le visionnage. L'histoire de Billy Lynn a beau être vraie et retranscrite avec un joli parallèle durant la scène de négociation avec Steve Martin, que l'ensemble, lissé, fait très fiction moderne. Cela dit Ang Lee, dont le talent n'est plus à présenter, propose une donnée qui permet de rentrer plus facilement dans le côté biographie ciblée : l'acteur qui joue Billy Lynn a été recruté pour l'occasion et n'est jamais apparu dans un autre film avant. Sympathique tremplin de carrière, tout le monde n'a pas la chance de commencer si haut mon petit... En tout cas c'est bien joué, en retrait avec le charisme naturel pour s'attacher facilement au personnage. Toute l'absurdité de la situation de ces soldats passés d'un environnement hostile connu, le front, à un autre plus déroutant, le feu des projecteurs, est dépeinte avec une évidence de ton qui ne trompe pas. La retranscription du show américain le plus exceptionnel, invitation empoisonnée, le Superbowl, est impressionnante et participe à la ferveur qui se dégage de ce long métrage. Voilà le principal attrait de ce jour particulier, démontrer à quel point les soldats sont désocialisés d'une certaine façon et surtout, complétement incompris. J'ai pas pu m'empêcher au début de Rambo, après avoir été érigé en héro national, l'Amérique détruit ses petits glorieux soldats, qui ne sont rien d'autres qu'un énième produit de consommation à durée déterminée. Une légère évocation politique sur le pourquoi du comment la guerre en Irak, mais ce n'est que pour souligner le tristesse de la situation. Kirsten Stewart incarne la voix de la sagesse antimilitariste et est particulièrement juste et touchante en sœur inquiète et motivée à sortir son frère de cet enferspoiler: surtout vu la culpabilité qu'elle ressent à raison . Beau et triste.
Le film est tiré d’un roman écrit par un journaliste qui a lui-même assisté au spectacle décrit dans le film à savoir des soldats ramenés exprès du front pour parader pendant un match de foot américain avec feux d’artifice, musique, pompon girls et public hurlant. Le côté surréaliste du moment lui a inspiré cette histoire où il conte avec beaucoup d’acuité le décalage quasi abyssal entre ce show « à l’américaine » et des jeunes gens qui quelques jours auparavant faisaient la guerre. Cela donne un film qui regarde en face les contradictions de l’Amérique et finalement la lucidité de soldats qui malgré leur jeune âge perçoivent bien la futilité, le ridicule et même parfois l’hypocrisie de cette situation et des apparitions qu’ils sont obligés de faire. Le plus frappant est le patriotisme hystérique qui habite tous ces civils (et parfois une curiosité indécente pour les armes et les combats), face à des soldats réalistes qui les regardent s’agiter et parler dans un mélange d’agacement et de volonté de rester aimable malgré tout. Le jeune acteur Joe Alwyn, dont c’est le premier rôle, incarne avec beaucoup de talent ce jeune homme qui regarde toute cette vaine agitation, alors même, comme il le dit, qu’on le célèbre pour le pire jour de sa jeune vie. Ce drame est donc à travers le destin de Billy Lynn, un regard dur sur une période où la guerre en Irak commence à devenir impopulaire en Amérique, alors même que le public supporte les troupes, et que l’administration Bush avait besoin de héros pour maintenir les bonnes grâces du peuple pour un conflit qui promettait déjà (cela se passe en 2004) de s’enliser pour de multiples années. Un long-métrage prenant, puissant qui montre la différence entre la guerre et la perception de la guerre dans un pays qui pourtant est traditionnellement patriotique.
Un Jour Dans La Vie de Billy Lynn raconte, à la manière d'une pièce de théâtre truffée de longs flash-backs... un jour dans la vie d'un jeune soldat de retour chez les siens, hanté par une expérience traumatisante en Irak et que les médias ont rendu héros pour quelques jours. L'idée véhiculée est, en gros, "nos vies et notre existence de GI, c'est pas du flan, ni un jeu vidéo, c'est pas du show, c'est du sérieux, on engage nos vies, ensemble". Et la dimension fraternelle de l'expérience l'emporte sur le reste. La réalisation surprend par son style net, très propre, et par son excellente maîtrise (Ang Lee ne déçoit pas). En groupe, les blagues, vannes et sarcasmes se déversent tout au long, au risque de réduire ce film à son esprit potache; ce petit groupe de GI essaie de ne se prendre trop au sérieux mais le sens de l'honneur a le dernier mot. Bon, vu la fin conventionnelle, qui gâche tout l'édifice, on reste avec l'impression tenace d'être retombé dans un film de propagande et c'est vraiment dommage! Reste l'esprit de "camaraderie virile"... mais pour servir QUOI, au juste? Vu l'état de l'Irak, ce genre de film aurait mérité un autre traitement qu'un désir de restaurer honneur et gravité au-delà des paillettes et des éjaculations médiatiques. Utiliser le portrait psychologique intime pour servir le sens du sacrifice: y a gêne! Ceci dit, l'élégante réplique face au texan investisseur des gaz de schiste délivre une belle ironie, tout comme celle lancée au producteur de spectacles incarné par Steve Martin, excellentissime en magnat-manipulateur. Pour le reste: Makenzie Leigh, issue de séries, campe une cheerleader charismatique; Kristen Stewart dans un rôle discret, est pas trop mal malgré un jeu un peu à côté; Vin Diesel est à son image mais avec un plus spirituel; enfin Joe Alwyn, au regard touchant, s'avère globalement crédible. Ça se regarde bien mais laisse un sentiment d'amertume.
Un histoire assez simple, mais développements simplistes qui permettent de donner tous son sens à ce film. L'impression d'un film ultra minimaliste (qui contraste beaucoup avec la scène de la mi-temps du SuperBowl qui est techniquement très riche) qui parvient toutefois à faire passer le message voulu par le réalisateur. A savoir à quel point la glorification des soldats en héros de guerre est futile , comment les soldats tombent aussi vite dans l'oublie que la vitesse à laquelle ils ont été glorifiés. On se rend compte que les soldats une fois en Amerique ne sont que les rouages d'un système théâtralisé, une partie du spectacle littéralement, qu'on consomme et qu'on jette après.
Un film que j'ai globalement trouvé "moyen " : sympa, mais loin d'être indispensable. Un sujet pas inintéressant : le décalage d'un homme "normal" qui doit assumer ce rôle de héros d'une Amérique qui fait la guerre. La réalisation est soignée, les acteurs pas mauvais, il n'y a pas de défaut majeur. D'un autre côté, c'est parfois "monosujet", tout est centré sur Billy Linn (logique vu le titre) et son dilemne intérieur.
Ang Lee frappe un grand coup avec ce film passé inaperçu mais qui mérite vraiment d'être vu... Une charge atomique contre l'Amérique et sa société "Disneyland"... Un uppercut impressionnant de maîtrise...
Ben Fountain, auteur du roman à l'origine du film, eu l'idée de l'histoire de Billy Lynn's Long Halftime Walk après avoir assisté à un match de football surréaliste, où des soldats temporairement revenus du front étaient parmi les spectateurs. Il s'était retrouvé choqué du contraste entre la présence sensible de ces personnages et l'artificialité totale de l'évènement : "Un ménage surréaliste et psychotique du patriotisme, d'exceptionnalisme américain, de militarisme, de musique pop et de porno soft, témoigne-t-il. C'était le truc le plus dingue que j'ai vu, mais tout le monde semblait trouver ça normal, les spectateurs comme les médias".
Avec le film, Ang Lee traduit à merveille cette Amérique over-the-top, sa représentation éclatante et disproportionnée des héros nationaux, par le biais du médium cinématographique poussé à l'excès. Le cinéaste a filmé Billy Lynn... avec un procédé dernier cri, d'une part en 3D native, mais aussi en résolution 4k en 120 images par seconde (contrairement aux 24 images d'un filmage traditionnel). Dans sa forme naturelle, malheureusement boudée dans nos salles obscures, le métrage suit cette logique de tous les excès, médium qui paradoxalement embrasse le réalisme total de l'image, la fluidité et le détail, la profondeur de champ. Deux textures différents se font alors face : le film embrasse d'une part les fioritures indécentes de la représentation américaine, mais aussi la subjectivité omniprésente du protagoniste principal. Ce choc ambigu dénonce radicalement la fabrication du héros américain, ainsi qu'un système qui abrutit le peuple sans chercher à comprendre ses âmes perdues.
Cette subjectivité installe tout le long du film des astuces visuelles et narratives un peu usées, à la limite du kitch, mais Lee les utilise pourtant avec talent : un feu d'artifice ou un coup de poing sur la table qui résonnent comme un coup de feu ; une image qui tourne partiellement au noir & blanc pour donner vie à l'imagination du personnage ; ou encore l'utilisation fréquente du regard caméra dès qu'un protagoniste cite une réplique essentielle... Dommage que découvrir le film dans sa forme native en salles soit une épreuve, pourtant le meilleur moyen de découvrir le film dans sa proposition la plus pure.
L'autre parti-pris d'Ang Lee ici est de filmer au plus près ses acteurs, casting incroyablement hétéroclite entre jeunes talents et stars hollywoodiennes. Le film invoque très souvent le gros plan, pour user avec précaution et symbolique les cadres plus larges. C'est au service d'un de ses autres atouts majeurs : le jeune comédien Joe Alwyn, qui fait ici sa première en tant qu'acteur devant la caméra, visage d'ange torturé par la guerre et son pays, aussi juste que touchant.
Billy Lynn... tend plus à patiner dans sa seconde moitié alors que l'interrogation du retour au front s'impose dans la narration. Mais dans son esthétisme extrême et jamais gratuite, une constante chez Ang Lee, ce dernier signe une œuvre qui nous met sous le nez l'opposition ultra-violente entre le parcours terribles des soldats américains, torturés, abandonnés, et la vision des grosses machines qui cherchent l'héroïsme, le frisson, le spectaculaire, la déformation. Lee installe toutefois ce contraste avec une poésie mélancolique, chronique interne du décalage américain et de sa soif publique insatiable.
Il y a comme une envie de repenti, de pardon et de grand respect pour ces soldats des guerres lointaines. Comme avec le Vietnam, Ang Lee nous montre aussi combien il est difficile de digérer les guerres modernes menées par les États-Unis. A voir.
J'ai eu du mal à prendre dans les 40 premières minutes du film, mais finalement le retour à la réalité de Billy Lynn est particulièrement intéressant à imager, à voir entre les scènes de guerre, les traumatismes, les images gravées dans la mémoire. Plongé dans le personnage de Billy Lynn n'est finalement pas totalement une erreur de la part des scénaristes du film tant les autres personnages sont à l'écart et où une Kristen Stewart ou un Vin Diesel n'y apparaissent que très peu souvent. Le parallèle est réellement bien mis en avant, même si on peut regretter une mise en scène bien trop superficielle.
Encore une réalisation très coloré et originale d'Ang Lee, qui filme une promotion médiatisé sur un soldat héroïque et son armée, mais derrière le succès, il y a l'horreur de la guerre et le fait d'y retourner. Sujet passionnant et fluide. Les guets star ne manque pas: Chris tucker, Steve Martin ou Vin Diesel, exemplaire. La force de l'interprétation fait la différence, Joe Alwin et Garrett Hedlund en tête. Au fur et à mesure du film, l'histoire devient puéril et l'irrespect de l'armée est mis en avant. De ceux qui défendent leur patrie, leur pays leur rie au nez. Boulversant et juste sublime.