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Christoblog
827 abonnés
1 674 critiques
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1,0
Publiée le 14 octobre 2015
Asphalte est au cinéma ce que les chatons sont à Internet : ça ne fait de mal à personne et beaucoup sont prêts à aimer (le "c'est trop mimi ! " se transformant ici en "un véritable coup de coeur ! ").
Le film est un brouet de bons sentiments qui s'auto-exaltent dans un décor de banlieue parsemé d'habitants hébétés, ce qui permettra à quelques critiques de s'exclamer "On n'a jamais filmé les cités comme ça ! "
D'abord, le mec désagréable et dans la lune, Gustave Kervern, reprend son rôle de Dans la cour. Comme la vie est bien faite, il sera puni de sa mauvaise action initiale, puis il rencontrera par hasard une infirmière désespérée (mais qui revêt les traits d'une grande bourgeoise de Valeria Bruni Tedeschi). La vie est belle : il s'inventera photographe et se lèvera de son fauteuil roulant (miracle de l'amour !) pour une marche zombiesque d'un ridicule extrême.
Ensuite, une actrice sur le retour (Isabelle Huppert, follement crédible) séduit platoniquement un jeune homme qui boit du lait et n'aime pas les films en noir et blanc, mais les aime quand même au final, parce que tu vois l'actrice est jolie quand elle est jeune, et le cinéma ça peut être bien quand l'histoire est bien. Même en noir et blanc. Vous voyez la légèreté du truc.
Et enfin, un cosmonaute américain atterrit chez une maman arabe qui lui fait sa meilleure recette de couscous. Comme elle lui donne le maillot de l'OM de son fils, alors l'américain est heureux et lui répare une fuite d'eau. Mais il n'y arrive pas. Alors un hélicoptère de la NASA vient le chercher dans la cité (sans se faire caillasser).
Voilà. Tout cela serait simplement mauvais si l'emballage n'allait piocher insidieusement chez plusieurs auteurs : la façon de filmer la ville chez Kaurismaki, le décalage chez le trio Gordon/Abel/Romy, le personnage joué par Kervern chez Salvadori, l'aspect grinçant des premières scènes justement chez le duo Délépine/Kervern, les plans fixes de personnages mutiques chez Roy Andersson, etc.
Du coup Asphalte n'est pas simplement un navet, il en devient une escroquerie intellectuelle.
Génial !!! Je ne m'attendais vraiment pas à ça en voyant la bande-annonce ! Je pensais que ce serait un film lent et ennuyeux... L'horaire a fait que j'y suis quand même allé et heureusement !! Certes le rythme est assez lent, mais on ne s'ennuie pas du tout, j'ai ri aux larmes !! Film sous forme de séquences, avec des scènes complètement loufoques et rocambolesques. Bien sur il faut aimer l'humour absurde et le second degré, mais en tout cas, toute la salle était pliée de rire ! Mention spéciale pour Tassadit Mandi qui est exceptionnelle dans ce rôle !
Asphalt est un film surprenant, bizarre, étonnant, et inclassable. C'est un ovni cinématographique totalement dégenté Un film conceptuel qui sort des sentiers battu. Une véritable "oeuvre cinématographique" que j'ai vraiment apprécié.
Agréable petite surprise que ce petit film réalisé avec de petits moyens. Dans le marasme actuel du cinéma français, quel plaisir que de rencontrer une oeuvre parfois non-sensique, parfois absurde, si décalée dans son humour et sa forme. Les comédiens jouent leurs partitions avec détachement, mais conviction. Mention particulière pour "VBT" parfaite dans son rôle d'infirmière frêle, timide et néanmoins offerte. Le film se suce comme un bonbon et laisse dans la bouche le goût délicieux d'une tendresse retrouvée et d'un optimisme sans éclat.
Trois histoires de rencontres inattendues forment la texture d'Asphalte. Elles ont en commun l'immeuble d'une cité, anonyme et grise, et de jouer sur le décalage entre des personnages solitaires qui se croisent de façon impromptue. Le film est comme une compilation de trois courts-métrages dont l'un, par son essence absurde (le cosmonaute et la chaleureuse madame Hamina), surpasse largement les deux autres, au mieux anecdotiques et sans surprise. Les précédents films de Samuel Benchetrit irritaient beaucoup par leurs parti-pris et leur stylisation désuète. Asphalte est bien meilleur quant il parvient à distiller poésie et humour mais son caractère inégal, ses sauts laborieux d'un récit à un autre, en limitent la portée. La cause Benchetrit n'est cependant pas définitivement perdue, L'originalité de son univers et sa créativité éparpillée laisse à penser qu'il parviendra un jour à tourner un film totalement emballant.
Des prises de vue superbe, comme un album photo. De belles histoires qui se croisent, interprétées avec une belle sensibilité. Un très beau moment de cinéma.
Un chef d'oeuvre de poésie et d'humanité. C'est doux, émouvant, intelligent et drôle. Ce n'est pas démonstratif mais suggéré. C'est fin et délicieux. Le format de projection qui surprend au départ, est tout à fait adapté. L'image prend moins de place pour laisser s'exprimer les sentiments. Les acteurs sont excellents.
Ne nous fions pas aux apparences: derrière la loufoquerie et la nonchalance qui habillent ce film, derrière l'étrangeté de ce qu'on voit à l'écran, se devine aisément le regard tendre d'un réalisateur qui parvient sans peine à nous faire aimer chacun de ses personnages. Tout ou presque se déroule dans un immeuble des plus délabrés où, d'emblée, il est question de remplacer un ascenseur toujours en panne. C'est là, dans ce lieu déshérité, que nous faisons connaissance avec les personnages: le réalisateur nous conte trois histoires d'hommes et de femmes esseulés qui, tous, trouvent une sorte de salut dans la rencontre de quelqu'un d'autre. Rencontres de gens seuls, d'êtres en mal de vivre pour qui germe enfin quelque chose qui ressemble à l'espoir et qui fait du bien à l'âme. Un célibataire (Gustave Kervern) qui, au départ, a refusé de payer sa part pour l'achat d'un ascenseur qu'il ne prend jamais (il habite au 1er), mais qui se retrouve plus tard en fauteuil roulant, rencontre une infirmière de nuit (Valeria Bruni-Tedeschi) dont le mal-être l'émeut et auprès de qui il se fait passer pour un photographe. Une actrice dépressive (Isabelle Huppert) qui échoue dans un appartement minable et se lie d'amitié avec son jeune voisin de palier (Jules Benchetrit) tout ébahi de se trouver en présence de quelqu'un de connu. Et une dame d'origine kabyle (Tassadit Mandi) qui voit littéralement tomber du ciel un visiteur en la personne d'un astronaute américain (Michael Pitt) échoué là avec sa navette, et qui, entre deux visites à son fils emprisonné, se fait un plaisir de converser avec son hôte (malgré la barrière de la langue) et de lui faire goûter son couscous. Pour chacun et chacune, même si la vie garde un goût amer, quelque chose change. La rencontre de l'autre brise enfin le terrible isolement et laisse place à de la solidarité, voire à de l'amour. C'est ce que le réalisateur fait apparaître au fil des trois histoires. Peu importe qu'elles soient invraisemblables, elles n'en sont pas moins extrêmement touchantes. C'est même par une sorte de miracle de l'amour que se trouveront réunis (malgré de gros obstacles) les personnages du célibataire et de l'infirmière de nuit lors d'une des scènes finales du film. Un « miracle » qui n'est pas sans rappeler la sublime et ultime scène d'un chef d'oeuvre du cinéma muet (« Lucky Star » de Frank Borzage – 1929). Samuel Benchetrit est certes loin d'avoir le génie de ce dernier, mais son film est tout de même éminemment sympathique et très recommandable. 7,5/10
Si la délicatesse, la poésie, la finesse devait être représenté par un film, ce serait celui ci... Six personnages totalement différents, six vies se touchent en duo avec beaucoup d'humour souvent et d'émotion quasiment constamment. J'ai adoré le traitement de ces 6 solitudes singulières qui s'offrent avec désinvolture, tendresse, décalage. A voir, à voir, à voir !!
Un film inclassable, Un film à voir absolument, vite, très vite! Touchant, drôle, très drôle, merveilleusement écrit, léger. Comme dans la vie les personnages ne vous racontent pas leur vie, ils vivent, c'est tout,.Dans un monde clos, en marge de la grande route où passent les camions, un monde à la fois sombre mais complètement ouvert au merveilleux qui peut subvenir à chaque instant. Oui tout peut arriver, les plus belles rencontres, et même un astronaute américain. Oui un courant profond peut passer entre les êtres que tout semble séparer: l'âge, la langue, l'histoire, les goûts... Dialogues, montage, image... tout est formidable! On ressort différent, merci Samuel Benchetrit.
Pour parler de ces moments dans la vie où tout dégringole, le moral, le physique ou le reste, Samuel Benchetrit a choisi la comédie loufoque grâce à des duos absurdes. Ces duos se composent toujours d'une star. La comédienne ratée est jouée par Isabelle Huppert en face d'un ado au physique trop parfait et intrigant. Valeria Bruni-Tedeschi joue une infirmière peu sûr d'elle en face d'un dragueur maladroit. Michael Pitt joue un astronaute échoué par erreur en France face à une mère de famille dont le fils est en prison. Ces couples improbables fonctionnent très bien dans une ambiance glaciale où les rires fusent.