Une comédie absolument hilarante, à l’humour décapant, qui se moque allègrement du principe des régionalismes et des nationalismes en Espagne. Au travers de différents personnages choisis dans les différentes régions d’Espagne, le réalisateur Emilio Martinez Lazarro crée une comédie humaine, une sorte de farce , dans un certaine tradition du grand cinéma italien des années 60/70,de Risi ou Comencini, mais sur un ton un peu plus léger. Il y a tout d’abord le séducteur andalou, bellâtre mièvre, gominé, à l’accent trainant, ( excellent Dani Rovira) qui séduit toutes les touristes qui viennent visiter Séville en leur apprenant la « Sevillane », mais en version collé/collé. Don Juan invétéré ,il tombe pourtant amoureux d’une basque réservée et mystérieuse ( la belle Clara Lago, déjà remarquée dans le très bon film Colombien "Inside") . Il y a le Bobo catalan, tordant de rire, snob, bourgeois artiste, patron d’une galerie d’art que l’on retrouverai volontiers en version locale à Paris, quartier Bastille, à NY Tribecca , ou à Londres Chelsea. Il parle un vrai catalan « historique » et méprise tous les autres espagnols et veut faire croire à sa « mama » que la Catalogne est maintenant indépendante (personnage absolument formidable de la vieille bourgeoise catalane, arrogante et bornée) . Et puis il y le beau père de la fiancée : basque, rustique, taciturne,authentique, ancien pêcheur, mais Basque avant tout, qui ne veut pas fouler le sol de l’Espagne historique. Tout ce beau monde se retrouve en Catalogne pour participer à la noce annoncée. Beaucoup de quiproquos, de farces, de situations grandguignolesques. Les acteurs sont tous excellents. Et la vision des régionalismes est très pointue, très juste, parfaitement politiquement incorrecte. Le film est beaucoup plus profond qu’il n’y paraît. Et c’est probablement le meilleur film traitant de ce sujet, avec humour, délicatesse et finalement affection pour tous ces espagnols qui ne veulent plus appartenir à la « Grande Espagne », mais restent finalement si Latins et si proches. Un film vu à l’étranger et qui j’espère trouvera un Distributeur pour la France, car c’est un petit bijou. Emilio Martinez Lazarro, réalisateur déjà confirmé, mais pas connu en France est très efficace. Il y avait eu un premier Opus à ce film « 8 apelidos basques » ; ( énorme succès en Espagne avec 7 millions d’entrée !! ) que je n’ai pas vu. Mais ce 2e Opus peut complètement se voir sans connaître le premier.