C’est dans un silence presque absolu, seulement brisé par des bruits de pas dans un couloir puis par le tintement d’une cloche, que Sobo Swobodnik nous introduit dans le couvent de Habsthal. Pendant toute la durée du film, nous allons partager le quotidien de quatre religieuses bénédictines et d’un prêtre qui vivent en permanence dans ce couvent, derniers survivants d’un passé florissant. Ce quotidien, respectueux des règles de Saint-Benoît, est fait de prières, de tâches diverses, de réunions permettant d’élaborer l’agenda de la semaine, d’offices religieux, de repas pris en commun, de lectures allant des textes sacrés à la presse quotidienne et aussi de jeux de société apportant leur part de gaieté et de rires : un couvent qui a un pied dans le retirement et la spiritualité, un pied dans l’ouverture et la gestion des affaires quotidiennes. C’est ainsi qu’il arrive que des visites du couvent soient organisées et les hôtes sont toujours bien accueillis. De temps en temps, une des sœurs s’exprime face à la caméra, sur son arrivée au couvent ou sur le travail qui l’occupe une grande partie de la journée. Kornelia, la mère supérieure, est la plus jeune des 4 moniales, la seule à ne pas porter de lunettes. Quant à la plus âgée, elle vit dans ce couvent depuis 66 ans.
Aller partager, durant près d’une heure et demie, le quotidien de 4 moniales et d’un prêtre dans un couvent où règne le plus souvent un silence absolu pouvait apparaître, a priori, comme une tâche à la limite du supportable. Pourtant, lorsque le film se termine, on se dit que, quel que soit son degré de croyance religieuse, ce « voyage » peu commun valait la peine d’être vécu.