Les Teen Movie de genre, c'est un peu le cancer de ma génération; entre les Harry Potter like, sous Twilight (ça existe vraiment) et autres pastiches d'Hunger Games, on y trouve peu de place pour l'expression de bons films un minimum réfléchi, et la volonté d'inventer, d'innover s'y fait rare. Entre les insupportables histoires d'amour inter-espèces et les conflits de civilisations menées par un élu, la saturation de la répétitivité des thèmes abordés empêche de voir la plupart de ces films qui font les gros titres, que ce soit par manque d'envie ou de motivation.
La trilogie Maze Runner semble ne pas s'inscrire, jusque là, dans cette logique consumériste de toujours reproduire les mêmes histoires/erreurs jusqu'à ce que la corde, déjà bien usée par des années d'errance cinématographique, lâche finalement, emportant dans son sillage toute cette ribambelle de produits pré-fabriqués.
Et si le premier film posait les bases d'un univers post-apo dont ne voyait finalement pas grand chose, cette suite décide de partir plus loin dans son délire en nous montrant frontalement les conséquences de la fin du monde, le labyrinthe passant d'une jungle artificielle à une forêt de buildings fracassés et de sols d'immeubles dérobés, décors forcément propice au talent de réalisation de Wes Ball qui, après avoir créé la surprise avec le premier, rempile et compte bien finir sa franchise en gardant un minimum de contrôle dessus.
S'il est une chose de sûre, c'est que c'est visuellement raccord avec ce qu'on avait pu entrevoir des débuts de la saga; dans la même lignée, La Terre brûlée se tourne vers l'action à plus grande échelle, avec les machinations et autres grands combats qui s'ensuivent tout naturellement. Face aux héros qu'on connaît déjà se dresse un Aidan Gillan qui, sorti de Game of Thrones, semble continuer à interpréter Little Finger, cette fois-ci dans un cadre de science-fiction apocalyptique.
On se demande bien ce qui fait le lien avec l'original; l'atmosphère, la photographie, les courses perpétuelles au travers des villes parcourues, les acteurs, pont évident entre chaque épisode. Difficilement explicable, il y a la fois un sentiment de perpétuité de l'oeuvre précédente, et ce drôle de constat : la magie, le mystère, le suspens semblent partis en même temps que le labyrinthe et ses traqueurs angoissants, l'histoire plongeant dans un conflit sur fond de traque et de manipulation, de retournements de situation prévisibles et de comportement des personnages abrutissant.
On se demande finalement ce qui ne va pas avec ce second opus; si c'est visuellement très propre, on pourra lui reprocher de manquer justement de personnalité, tant Ball, du haut de ses jeunes années d'expérience, semble ne pas vouloir innover dans le genre, livrant un travail certes efficace et très propre mais qui manque de profondeur pour rendre son film autre qu'un bon divertissement.
S'y ajoute une histoire d'amour qui développe certes bien le personnage mais se conclue, par contre, sur le fameux retournement de situation annoncé tout à l'heure, sorte de pied de nez au film d'origine qu'on prévoit pourtant à des bornes, et qui ne pourra toujours pas donner un poil plus de profondeur à des personnages presque entièrement vides, sélectionnés semble-t-il à la beauté des acteurs qui les interprètent.
Et c'est aussi cela qui gêne avec La Terre brûlée : superficiel, il se contente de nous livrer des scènes d'action plaisantes qui se rapprochent trop du visuel d'un Je suis une légende, quand il ne préfère pas se perdre dans d'inutiles passages affreusement bavards qui, à défaut de donner de l'épaisseur à ses thèmes et ses protagonistes, permet à l'oeuvre de gagner du temps pour atteindre cette longueur de deux heures que l'on jugera, n'en doutons pas, excessive pour le peu de choses que le film avait à raconter.
L'univers reste bien poser mais se banalise, la mise en scène fait son travail mais s'inspire trop de ses grands frères pour marquer l'esprit. A peine médiocre, pas mauvais, c'est un bon divertissement qui manque de rythme et de réflexion. A voir si la conclusion de la trilogie rattrapera ce léger écart de qualité.