«Stuart Little» (USA, 2000) est un film de Rob Minkoff, co-réalisateur de «The Lion King» (USA, 1995). Le film fût scénarisé entres autres par M. Night Shyamalan, un autre enfant de Disney, le film à la petite souris s'inscrit donc dans la tradition Disney. Or, on est loin du film de Noël en animation dessin qui jauge parfaitement et structurellement le bien-le mal et la directive de l'histoire. Ici, ça déborde de mielleux, message à faire passer en force : la famille est le plus important des biens. Pour cela, Scott Fuller, directeur de la photographie, nous donne droit à des couleurs doucement chaudes, de ces couleurs qui ne sied qu'à Tim Burton. Ici c'est factice, porteur d'un premier degrés illusoire donc dangereux. Ainsi la qualité plastique de ce film, si elle retranscrit bien l'album original, n'apporte rien sinon une niaiserie supplémentaire. Tout de même, la tendresse d'un tel discours aurait de quoi attendrir les coeurs, ceci serait sans compter le manque évident de véritables sensations. «Stuart Little» tend vers une grandeur de film pour enfant alors qu'il reste ancrée vers la petitesse du livre enfantin. En d'autres termes, «Stuart Little» se veut comme un film charnière pour le cinéma d'enfants des années 2000, en mélangeant l'homme et la souris, la caméra et l'ordinateur, le réel et l'irréel, cependant la faiblesse de l'histoire, disproportionnée à la grandeur du message, fait tituber le film si bien qu'on perd pied plus d'une fois, on décroche sérieusement. Les enfants apprécieront forcément, grâce à l'attraction de l'image et à la rêverie d'un Shyamalan. D'autant plus que les parallèles fait entre Jonathan Lepnicki (Georges Little) et Stuart la souris permettra au jeune public une catharsis intéressante. Mais cela passera outre pour les adultes.