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traversay1
3 572 abonnés
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1,5
Publiée le 24 mars 2016
Un homme amnésique après un accident de voiture est retenu prisonnier par des trafiquants de drogue alors que le Liban s'embrase. Au début, on croit avoir droit à un western moyen-oriental. Mystère des identités, silences pesants, poésie des paysages. Oui, mais rapidement l'ennui s'installe dès lors qu'absolument rien ne se passe et que les personnages sans repères psychologiques ressemblent à des fantômes. Dommage car il y avait une atmosphère qui aurait pu séduire. Salhab joue beaucoup avec un symbolisme souvent énigmatique censé représenter le chaos et la confusion dans lesquels le Liban est depuis longtemps empêtré.
Oui, les paysages sont superbes, oui, Ghassan Salhab filme ça merveilleusement mais, non, cela ne suffit pas pour faire un bon film. "La vallée" est une oeuvre d'une lenteur extrême où il faut bien se l'avouer, le seul intérêt consiste à connaître le passé de cet homme amnésique après un accident de voiture. 134 minutes où l'on attend un déclic au milieu de ces longueurs interminables, où le cinéaste filme son Liban sous tous les angles, sans parvenir à dégager de l'émotion au milieu de dialogues minimalistes. Interminable expérience cinématographique!
L'amnésie, la panne, la blessure, la menace, le conflit, les munitions, c'est de tout cela, dont est peuplée la vallée. Des animaux à l'agonie, un âne qui déambule seul de façon tellement incongrue que cela voisine avec le comique. Un homme blessé surgi de nulle part répare la voiture. Qui est-il ? Nul ne le sait, pas même lui. Lenteur et pesanteur sont les éléments dominants de ce film étrange. Comprendre ce qui se passe, c'est essayer de décrypter la confusion. Cet étrange inconnu intrigue, questionne. Est-il un traître ? Un espion ? Personne ne se nomme dans le film. Il ne faut pas qu'il sache où il est, ni non plus avec qui il se trouve. Il s'agit pourtant de lui trouver un nom et là il se révolte, quant les autres devenus un temps ses ravisseurs, tentent de le caractériser : "ça suffit !" s'exclame-t-il. "Donnez-moi un nom, mais arrêtez !" Drôle de film, dans lequel la durée est voulue par le cinéaste. Ici, on n'est pas dans la temporalité de l'urgence journalistique.
Ce film est de mon point de vue un chef d’œuvre tant par l'originalité du scénario, la beauté des images que la bande son. ou se succèdent silences et musique splendide. On est subjugué dès les premières secondes par la beauté des plans et le rythme du récit porté par des choix sonores de grande qualité. On oscille entre l'émotion, le suspense et la description d'une réalité inconnue en Europe . Les personnages sont complexes et l'interprétation de Carlos Chahine est splendide de retenue et de justesse