Dans le dernier épisode, on avait laissé Selene en maman-vampire prête à tout pour protéger le sang de son petit bout de chou d'hybride des méchants lycans poilus.
Aujourd'hui, alors que la fillette est tellement bien planquée que personne ne sait où la retrouver (même pas sa mère), la belle vampire botoxiquement figée se voit convoquer par ses ennemis d'hier, le Conseil des vampires, pour former des jeunes recrues à combattre des lycans de mieux en mieux organisés grâce à leur nouveau leader Marius (toujours des noms en "-us", ça fait ancien et mystique, c'est plus cool). Bien évidemment, vu que tout le monde dans cette affaire passe son temps à préparer le pire des coups tordus, rien ne va se passer comme prévu...
Au moins, "Blood Wars" porte bien son titre. Ce cinquième opus revient en effet aux fondamentaux de la saga "Underworld" en se concentrant avant tout sur le conflit séculaire vampire/lycan et les luttes intestines qui minent chaque camp. Les humains qui avaient gentiment tenté de faire un génocide des deux races surnaturelles dans "Nouvelle Ère" sont donc complètement zappés de l'équation et le sang des créatures les plus fortes de la franchise (Selene et les hybrides) devient la principale motivation pour poursuivre les affrontements et acquérir des nouveaux pouvoirs dans les deux camps.
La saga repart donc sur des enjeux on ne peut plus simplistes prétextes à enchaîner son lot de scènes d'action habituelles où Kate Beckinsale fait des sauts de dix mètres de haut en dégommant au ralenti tout ce qui bouge dans des décors sombres gothico-bleutés.
Mais, au bout du cinquième opus, ça ne semble plus suffire pour maintenir notre intérêt.
Les trahisons chez les vampires, les amours interdits entre des membres des deux clans, un nouveau chef lycan à la nouvelle transformation affreuse ou encore des scènes de bataille encore plus cheap que dans les précédents et filmées avec une platitude exemplaire par Anna Foerster (même la dernière pourtant dotée d'un vrai potentiel témoigne d'une réelle incapacité de la réalisatrice à donner de l'ampleur aux combats), tout ça sent quand même fortement la redite d'événements fondateurs de la saga.
Peut-être conscients de cela, les scénaristes vont tenter d'offrir quelques ramifications à ce monde surnaturel en allant explorer son côté mystique... et les grands moments de rigolade qui vont avec !
On apprendra donc l'existence d'un temple de vampires albinos pacifistes (ils sont habillés en blanc donc ils sont gentils) situé dans le Grand Nord glacé. On ne saura jamais trop comment ils se nourrissent vu qu'ils habitent à des kilomètres de toute civilisation humaine mais, peu importe, ces vampires-hippies peuvent aller dans des mondes mystiques en se recouvrant de bandelettes pour en revenir bien plus forts et se déplacer à la vitesse de la lumière (ça leur fait des mèches blanches dans les cheveux, c'est donc qu'ils sont plus forts, CQFD !), ce qui se révèlera être évidemment très pratique pour nos héros en difficulté face au terrible Marius.
Ce passage sera aussi l'occasion de donner désespérément de l'importance au personnage de Theo James. Il ne servait déjà pas à grand chose dans le précédent et l'acteur à qui ses parents ont oublié de transmettre le gène du charisme à sa conception commençait à devenir gênant de transparence. Et pourtant, même lui octroyer une nouvelle épaisseur sur le papier en cours de route ne suffira pas à pallier cette impossibilité qu'a le comédien a imposé une quelconque présence à l'écran (un poireau en forme de marionnette pourrait aisément le remplacer dans le prochain, prenons le pari que personne n'y verrait la moindre différence).
"Underworld - Blood Wars", c'est donc la routine d'une franchise qui n'arrive plus vraiment à se renouveler au-delà de quelques mauvaises idées qui frisent le ridicule. Encore un tout petit cran au-dessus de sa consoeur "Resident Evil" grâce à un ou deux bons moments (la nouvelle méchante vampire incarnée par Lara Pulver parvient à faire le show), la saga prend dangereusement la même direction des abysses de la médiocrité. La meilleure des décisions serait de s'arrêter là.