Happy New Year, le quatrième film de Farah Khan, l’une des plus célèbre chorégraphe indienne, sorti le 24 Octobre 2014 en Inde, est à apprécier comme une fête. Généreuse, cette comédie musicale s’étire sur trois heures bien rythmées par les pitreries d’un bande de joyeux lurons. Comme souvent, Farah Khan n’hésite pas à allier pure divertissement et constats politiques amers.
Charlie le cerveau(Shah Rukh Khan) , Nandu l’alcoolique (Abhishek Bachchan), Temhton (Boman Irani) le gigolo, Rohan le hacker (Vivaan Shah) et Jagmohan l’ancien militaire (Sonu Sood) sont des amis de longues dates. La personne qui les relient est le père de Charlie, injustement emprisonné, pour une affaire de vol orchestrée par Charan Grover (Jackie Shroff) avec l’appui de la cour suprême qu’il a corrompu. Ce magnat de la finance a volé les travaux du condamné et à fait fortune dans la vente de coffre-fort. À l’occasion du Championnat du Monde de Danse à Dubaï, son entreprise doit protéger neufs diamants inestimables. La bande de bras cassé décide de s’inscrire au championnat pour voler les bijoux et venger le père de Charlie. Pour se faire, il recrute Mohini (Deepika Padukone), une danseuse de cabaret pour les préparer à la compétition.
Avec un thème similaire aux séries occidentale type Sexy Dance, Happy New Year réussit là où les autres échouent car le film ne se prend pas au sérieux. Enrobé d’humour, l’histoire d’amour centrale en devient beaucoup moins mièvre. Les situations comiques sont omniprésentes. Chacun à leur façon, les protagonistes sont touchants. Les commentaires sont perpétuellement décalés. Jag n’est pas mort à la guerre comme un bon soldat nous dit-on, il est juste revenu sourd, c’est un looser. Rohan à 600 amis sur facebook mais n’en a aucun dans la vraie vie. Le meilleur ami de Nandu s’appelle Johnny Lever mais la référence au célèbre comique indien tourne court lorsque l’on comprend qu’il s’agit en fait de sa flasque d’alcool. Charlie, évidemment fou amoureux de Mohini, est un rustre dont la misogynie ressort comme une vieille coutume agaçante et dont il peine à se débarrasser. L’air de ne pas y toucher, sous couvert d’en rire, Farah Khan parsème le récit de problème bien ancrés dans la société indienne. Dans un moment de patriotisme exacerbé, sur scène, Charlie décrit les mérites du drapeau orange, blanc et vert qui est le liant d’une nation où tant reste à faire, où la moitié des habitants vivent encore pieds nus, où chaque jour connaît son lot d’émeute.
L’humour d’Happy New Year est certes assez potache, souvent scatophile (par exemple, la principale qualité de Nandu semble de pouvoir vomir sur commande) mais ne boudons pas notre plaisir, on rit plus que de raison. L’adversaire principale de notre équipe de choc est l’équipe nord-coréenne. Versant dans les clichés d’une équipe sur-réparée à la discipline de fer, Happy New Year a tout de fois le mérite de mettre en avant un pays honnis par le monde entier et isolé sur la scène diplomatique. L’occasion pour Farah Khan de chorégraphier une scène de combat totalement funky sur Kung Fu Fighting de Carl Douglas. Sur le toit d’un immeuble, Charlie et le chef d’équipe coréen mène un combat à couper le souffle malgré l’avalanche de ralentis. Par certaines révélations cruciales, Happy New Year rend poignant le combat de ces camarades pour la réhabilitation du prisonnier. La musique techno bas de gamme est le seul bémol que l’on pourrait donner à Happy New Year, trois heures avec Fun Radio, ça peut paraître très long. Malgré tout, les paroles sont bien aux dessus de la moyenne. L’avantage avec l’électro commerciale indienne, c’est que malgré tout, on reste toujours dans la cadre de grands sentiments amoureux sans virer vers les inanités du type « j’aime quand tu brilles la night, baby » du tâcheron Black M…
Happy New Year est diffusé en France depuis le vendredi 6 Novembre 2014. Vous êtes assurés de ne pas vous ennuyez une seule seconde en rentrant dans les salles obscures.
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